Jessica

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Ça y est, nous sommes mardi. Aujourd'hui commence ma fausse relation avec Jonah. Je décide donc de changer mon mot de passe afin de mettre la date d'aujourd'hui. Mon fond d'écran passe d'une photo de Maxime et moi devant la tour Eiffel à une photo de Jonah et moi à la plage dans les bras l'un de l'autre. Après tout, tout le monde sait que nous sommes pratiquement inséparable, moins que Jonah et Maxime certes, mais quand même. Réfléchis mais il me semble que j'ai fait tout ce qu'il fallait. Il faut juste que je n'oublie pas de faire l'ingénue en rentrant. Je descends du bus suivie de Maxime.

- Tu es prête ? me demande-t-il.

- La question c'est plutôt est-ce que toi, tu es prêt ?

- Disons que oui... Après tout, toute cette histoire ne sera que devant nos parents.

- Aller va rejoindre ton bien-aimé. Pendant ce tant je vais joué l'idiote. Et surtout n'oublie pas, tu as voulu traîné encore un peu avec Noé et Paul.

- Je sais, dit-il les yeux au ciel.

J'avoue lui avoir dit des millions de fois mais après tout, on ne sait jamais. Un petit rien et tout pourrait vacillé.

- Aller l'ingénue, bonne chance.

Je l'attrape par le cou et m'approche de lui pour lui faire un bisou. Mais au lieu de cela, je lui lèche la joue. Je profite de sa surprise pour le lâcher et partir en bondissant.

- Je sais où tu habites pétasse ! me crie-t-il

- Moi aussi je sais où tu vis connard ! je lui crie en retour.

Je sais, nous sommes vache entre nous, mais c'est comme ça. On a toujours été comme ça. Depuis tout petit. Des fois lorsque nous dormions dans le même lit notre but n'était pas de dormir, mais d'empêcher l'autre de dormir. Et tous les moyens étaient possibles. Par exemple, il m'arrivait de trop tirer sur la couverture alors qu'il me m'était des coups de pieds "sans le faire exprès". Mais malgré les violences, nos batailles étaient toujours silencieuses.

J'arrive à la maison en quinze minutes, en même temps j'ai marché plutôt lentement. Je m'arrête devant la porte, ferme les yeux et respire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. J'ouvre les yeux et colle un immense sourire sur mon visage. J'ouvre la porte avec fracas et lance mes affaires sur le sol. Je sautille jusque dans la cuisine et trouve Maman en train de pâtisser. Je me dirige vers elle et la prends dans mes bras.

- Bonjour M'man !

- Bonjour chérie ? Pourquoi tant d'affection ?

- Je dois avoir une raison maintenant pour t'embrasser ?

- Non, mais je n'ai pas l'habitude que mes enfants viennent me câliner. Surtout quand je cuisine.

- J'ai compris le message. Papa est dans le salon ?

- Oui.

Je sors de la cuisine en sautillant et me dirige vers le salon. J'enroule mes bras autour de mon père et lui fait un énorme bisous sur la joue droite.

- Bonjour Papa !

- Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-il suspicieux.

Je me défais de lui et m'assoie sur la table basse en bois.

- Rien. Pourquoi toi et Maman ne pouvez pas vous mettre dans la tête qu'il peut m'arriver de vouloir vous faire un câlin ? je lui réponds avec un sourire sur le visage.

- Peut-être parce que tu ne le fais jamais. Et il veut dire quoi ce sourire d'ailleurs ?

- Quel sourire ?

- Celui que tu as sur le visage. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien de bien dramatique.

- Donc il se passe quand même un truc ?

- Pas du tout. Bon je te laisse faire ce que tu faisais et je vais dans ma chambre.

Je me penche vers lui et fait claquer un bisou sur sa joue gauche. Je repart en fredonnant l'air de Don't go breaking my heart d'Elton John. Je récupère mes affaires dans l'entrée et monte dans ma chambre. Je met en route une playlist de chanson débordant d'amour et monte le son. Je sens que cette histoire de couple commence bien. Je fais ma cruche amoureuse sans aller dans l'excès. Parfait !

Jamais deux sans trois - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant