Maxime

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Jessica a l'air bizarre depuis que Papa a dit à Jonah que le fait qu'il est aussi passionné est une bonne chose. Mais c'était il y a au moins 25 minutes. Je lui demanderais ce qu'elle a, mais plus tard. Pour l'instant je veux juste savoir ce que Jonah va penser de mon dessert. J'espère qu'il va l'aimer. Si ça se trouve il est trop sucré. Ou pas assez. Si ça se trouve il n'a pas du tout le goût d'un gâteau basque ! Ça serait le comble pour un gâteau basque, mangé par un "demi-basque".

- Maxime, tu viens m'aider pour le dessert s'il te plaît ? me demande Maman.

Je me lève et la suit dans la cuisine.

- Jessica a de la chance d'être tombé sur un garçon aussi bien. sourit ma mère en sortant la mousse au chocolat du réfrigérateur.

- Oui, beaucoup de chance, je lui réponds sans conviction.

- On dirait que cette relation ne te plaît pas mon chéri.

Elle se rapproche de moi et me caresse la joue de son pousse.

- Qu'est-ce qui te tracasse ?

- Rien, je réponds dans un léger sourire. Je t'assure tout va bien.

Ou pas. J'ai bien peur qu'il ne serait pas vraiment possible de lui mentir très longtemps. Les parents sentent quand leurs enfants ne vont pas bien, les mères encore plus. Finalement, je ne sais pas si notre plan tiendra jusqu'au mois de janvier. Mais j'entends déjà Jess me dire qu'il faut garder espoir, que ça va fonctionner. Alors je l'écoute et sourit à Maman, l'air de rien.

- Et voilà le dessert ! annonce joyeusement Maman en entrant dans la salle à manger.

- J'espère que tu vas aimer, déclare Jessica en regardant Jonah. Maxime y a mit tout son cœur.

- Ah oui ?

- Il ne faut pas exagérer. Maman a fait la mousse, je tente en m'installant de nouveau à ma place.

- Donc tu as fait le gâteau basque, conclue Jonah.

Je rougis à sa manière de me regarder. Si on continue comme ça on va se faire remarquer à douze milles kilomètres.

- Jonah ? appelle Maman pendant le dessert en détruisant un moment plus que gênant. Que dirais-tu de nous jouer un morceau de piano ?

- Je ne m'y attendais pas mais cela serait avec plaisir, sourit-il.

Il pris un morceau de gâteau et l'amena jusqu'à sa bouche. Le morceau disparu derrière ses lèvres et Jonah poussa un grognement de plaisir. Tout le monde s'arrêta et le regarda.

- Excusez-moi, rougit-il, mais ce gâteau basque est juste délicieux.

- L'un des meilleurs ? demande Jessica.

- Sûrement. Mais il ne sera jamais aussi bon que celui de ma grand-mère.

Il englouti tout de même sa part avec beaucoup de plaisir. Il prit plus de temps pour la mousse qu'il avait peur de trouver trop amer s'il allait vite. Il n'avait rien dit ce soir à ce sujet mais je le connais.
Une fois que Jessica eût fini ses dessert, elle se leva et prit Jonah par le bras et le sorti de table.

- Viens donc nous jouer un morceau mon chéri !

- Laisse-le au moins finir son dessert, grogne presque ma mère.

- Il finira plus tard.

Jonah se fit emporté par la joie de ma sœur qui l'amena jusqu'au piano. Elle le fit asseoir sur le tabouret devant. Mes parents et moi les suivons jusque dans le salon. Maman emporta sa mousse au chocolat qu'elle n'avait pas terminé et Papa son verre de vin.

- Que voulez-vous que je joue ? demande Jonah, penaud.

- La lettre à Elise ? propose Maxime.

- C'est un classique ! Ton choix me déçoit p'tit frère.

- Je...

Les notes s'élevèrent du piano coupant  ma phrase et arrêtant ce qui aurait pu être une dispute. Même s'il s'agissait d'un classique, il avait l'air d'adorer jouer ce morceau. En le regardant, c'est comme s'il sentait les cordes de l'instrument vibrer à travers les touches, les vibrations remontaient jusque dans ses doigts et c'est comme si elles l'enivraient. La chanson se termine alors que j'ai l'impression qu'elle n'avait même pas commencé.

- Que dirais-tu de jouer avec moi ? propose tout à coups Papa en posant son verre de vin.

Toute la famille se tourne vers lui étonnée.

- Euh... Oui pourquoi pas ?

- Tu sais jouer la Danse hongoise n°5 de Brahms ?

- Oui il me semble, même si ça fait longtemps que je ne l'ai pas joué.

Mon père s'installe à la droite de mon petit ami. Il commence à jouer et Jonah le suit. Je ne suis pas à l'aise et Jonah non plus mais il laisse tout de même la mélodie l'emporter. Ils jouent tous deux depuis au moins trois bonnes minutes, lorsque Papa s'arrête et regarde Jonah avec... de la bienveillance ? Je vois vraiment de la bienveillance dans son regard ? Et bien, je ne m'y attendais pas.

- Jeune homme, tu n'as rien perdu de ce morceau.

Jamais deux sans trois - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant