Gilen

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En rentrant à la maison, Jonah essaie de ne faire aucun bruit. Mais derrière son dos, j'allume la lumière du séjour. Il se retourne et me voit enfin à côté de l'interrupteur, habillé d'un simple short, les bras croisés.

- Alors, comment était ce dîner ? je lui demande.

- Plutôt bien. Maman est couché ?

- Oui et justement je dois te parler d'elle. Tu veux bien t'asseoir ?

Il n'a pas l'air d'avoir vraiment envie.

- S'il te plaît ?

Malgré son air fatigué, il accepte. Il s'installe sur le canapé et me regarde, presque impatient.

- J'ai l'impression que la nouvelle de ce midi ne t'a pas vraiment plu.

- Disons que je ne m'y attendais pas.

- Tu sais, ce n'est pas parce que ta mère va avoir un autre enfant qu'elle va t'oublier. Alors oui, je l'admets, elle sera plus présente pour le bébé que pour toi. Mais c'est tout à fait normal. Tu es assez grand pour te débrouille, alors que lui ou elle, non. Et lorsque ta mère ne pourra s'occuper de toi, moi je le ferais. Je t'ai toujours considéré comme mon propre fils et ce n'est pas mon enfant biologique qui va détruire tout ça. OK ?

- Oui je veux bien mais...

Il s'arrête et avale un sanglot. Des larmes coulent le long de ses joues. Je m'assoie à ses côtés et le prends dans mes bras.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as bien réagit lorsque ta mère et moi nous sommes mariés. Qu'est-ce qui te fait peur, cette fois-ci ?

- Est-ce que tu es sûr que vous serez tout les deux toujours présents pour moi ? Parce que moi je ne le pense pas.

Je prends son menton et le force à me regarder.

- Écoute-moi, nous serons toujours là pour toi quoiqu'il arrive. Et ce n'est pas un bébé qui va changer ça. Je viens de te le dire.

- Mais tu as aussi dit que Maman allait plus s'occuper du bébé que de moi. Et que c'était normal.

- Et ça l'est. Parce qu'il a besoin qu'on le nourrice, qu'on change sa couche, qu'on le lave. Et ça pourrait même être toi qui pourrait le faire. Ne t'inquiète pas ça va bien se passer.

Il ne me répond pas. Je le regarde et vois qu'il s'est endormi, les joues toujours humides. Je décide de rester un peu avec lui pour éviter de le réveiller. J'espère qu'il va se remettre de cette nouvelle, Emilie ne supporterait pas que son fils s'éloigne à cause de sa grossesse.

Jamais deux sans trois - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant