Jonah

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Lorsque je me réveille, je suis dans le séjour, sur le canapé. Je sens un corps collé à moi et des bras qui m'entourent. J'ouvre les yeux et ne voit que de la peau. Est-ce que c'est Gilen ? Il semblerait. J'ai passé la nuit sur le canapé dans les bras de Gilen ? Je me retourne essayant de ne pas le réveiller et voit Maman assise sur un fauteuil qui nous regarde. Je tente de me lever mais tombe au sol, ce qui fait lâcher un rire à Maman.

- C'est agréable de dormir dans les bras d'un homme, n'est-ce pas ? me demande-t-elle, souriante.

- Oui, mais je préfère mon homme plutôt que le tiens, je lui réponds gêné.

- Je vous ai entendu parler quand tu es arrivé.

- Gilen m'a dit que tu dormais.

- C'était le cas, mais je t'ai entendu pleurer. Ça te gêne tant que ça que je sois enceinte ?

Je me sens rougir. Ce n'est pas le fait qu'elle soit enceinte qui me dérange, j'ai plutôt peur d'être abandonné. C'est tellement puéril que je ne peux le lui dire, je passerais pour un gamin immature qui n'accepte pas que sa mère refasse une vie sans son père.

- Si tu ne peux pas accepter, continue-t-elle, j'avorterais.

- Quoi ? Non ! Je ne peux pas te demander de faire ça.

- Peut-être, mais le fait d'accueillir quelqu'un  dans la famille n'est pas une décision à prendre à la légère. Donc si tu ne veux pas, nous ne le ferons pas.

- Je ne peux pas te laisser faire ça !

Je monte dans ma chambre sans lui laisser le temps de répondre. Je claque la porte et la ferme à clé . Comment peut-elle imaginer une seule seconde que je lui demanderais d'avorter. Je prépare mon sac de cours pour demain et prépare un deuxième sac avec des affaires de rechange. Puis prends mon téléphone en main.

- Allô ?

- Tu crois que je pourrais dormir chez toi ce soir ?

- Jonah ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu pleures ? fait la voix de Maxime, quelque peu déformée par le téléphone.

- T'inquiète, je t'expliquerais. Est-ce que je peux dormir chez toi ?

- Je... Je ne sais pas. Mais attends je te passe Jess, elle a l'air de vouloir te parler.

- Allô ? Jonah ?

- Jess ! Dis-moi que je peux dormir chez vous. S'il te plaît ?

- Oui viens, je m'occupe des parents. Tu penses arriver vers quelle heure.

- Je pars de chez moi.

Je raccroche et sors de ma chambre. Je descends vers la porte d'entrée d'un pas déterminé. Mais Maman m'attrape.

- Jonah, où est-ce que tu vas ?

- J'ai besoin de prendre un peu de recul par rapport à la situation.

- Mais tu vas où ? Je veux juste savoir où tu vas.

- Chez Maxime et Jessica, je lui réponds les joues baignée de larmes.

Je ferme la porte à me dirige sans perdre l'allure vers la maison des Demonteille. C'est seulement à cet instant que je décide de regarder réellement l'heure depuis mon éveil. Il est presque 14h00. Je ne pensais pas que je m'étais réveillé aussi tard.

Lorsque j'arrive chez la famille de mon petit ami, je n'ai même pas besoin de frapper à la porte qu'elle s'ouvre en faisant apparaître Jessica. Elle descend les marches du perron et vient m'embrasser.

-  Tu as de la chance, me sourit-elle, ils sont partis il y a peu pour le travail de Papa et nous ont dit qu'ils ne revenaient que dans une semaine. Tu pourras rester ici jusqu'à leur retour.

- C'est formidable, dis-je avant d'exploser en sanglot.

>>><<<

Nous sommes tous les trois entremêlés sur le lit de Maxime. Je me suis enfin arrêter de pleurer.

- Dis-nous ce qu'il t'arrive, déclare Jessica une fois que je suis bien calme.

- Vous savez que ma mère est enceinte ?

- Mmh Mmh, réagirent-ils.

- Et bien, hier soir en rentrant, Gilen m'a dit que si j'avais peur à l'idée d'être abandonné par eux, il ne fallait pas. Mais j'ai tout de même peur. Je ne suis pas à l'aise à l'idée que Maman refasse intégralement sa vie. Je sais qu'elle ne se remettra jamais avec Papa, et ce n'est pas plus mal. Mais... Je ne sais pas...

Je ris de gêne et parce que je me trouve puéril.

- Vous devez me trouver pathétique.

- Quoi ? s'écrie Jessica.

- Pas du tout ! Pour qui nous prends-tu ? questionne Maxime.

- C'est normal d'avoir peur de ça. Tu sais, quand nous étions petit, nous pensions toujours que nos parents nous délaissaient pour l'autre, et pourtant nous sommes jumeaux. Encore aujourd'hui nous avons peur de cela.

Je ne réponds que par un simple hochement de tête. L'une me caresse la main et l'autre la joue.

- Mais j'ai l'impression que ce n'est pas ça qui te met dans cet état là. Je me trompe ? interroge Maxime.

- Non... Tout à l'heure, Maman m'a dit... Elle m'a dit que... Qu'elle serait capable d'avorter si l'idée qu'elle ait un bébé avec Gilen me déplaisait vraiment. Çame bouffe qu'elle puisse penser une seule secondes que je lui demanderais de faire ça. Ce n'est pas à moi de choisir.

- Pourquoi ne pas lui avoir dit ? me demande tendrement Maxime.

- Je ne sais pas.

Jamais deux sans trois - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant