Adieu

50 7 1
                                    

POV : Russie 🇷🇺
•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°
Décembre 1991

Ce matin, je me suis rendu compte que mon père était encore endormi à quasi 11h du matin alors qu'il fallait préparer les fêtes de Noël et de fin d'année.
Nous avons émit l'hypothèse qu'il se soit couché tard, mais ce n'était pas son habitude non plus.
Mes sœurs, toutes assises à la grande table en train de préparer le repas de midi, ont insisté pour que je le réveille. J'ai soupiré et est monté dans sa chambre. Cette dernière sentait la naphtaline et l'alcool, je n'y étais jamais rentré depuis longtemps.
Je me suis accroupi et j'ai doucement secoué mon père par l'épaule.

- Papa ? Le dîner est bientôt prêt.

Il ne bougeait pas. Je l'ai secoué un peu plus fort, il restait endormi. Papa devait être mort de fatigue.
C'est quand un morceau de son épaule est parti en poussière que mon sang s'est figé. Il n'était pas mort de fatigue, il était mort, tout court.
Un sanglot étouffé ainsi qu'un cri d'horreur était bloqué dans ma gorge, mais mes larmes coulaient de mes yeux comme le sang de mon paternel de sa bouche. J'ai basculé en arrière et toute ma peine est sortie d'un coup.
Ma fratrie, alertée, se précipitèrent à leur tour dans la chambre. Leurs visages se couvrirent de terreur.Même l'Ukraine semblait déboussolée.Kazakhstan fit sortir les plus jeunes et referma la porte.
Il n'y avait que Kazakhstan, Ukrainia, Belarus et moi.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda l'ukrainienne d'une voix tremblante

- Je n'en sais rien…il…il est mort dans son lit…Ai-je répondu faiblement

Ma petite sœur secouait notre père en le suppliant d'ouvrir les yeux et de se réveiller d'une voix brisée par l'émotion.
Ukraine l'a tirée doucement en arrière et l'a serrée en tremblant dans ses bras

- Papa ne rouvrira jamais les yeux, il est parti rejoindre maman… A-t-elle expliqué

Ma sœur a toujours eu un don avec les enfants, je n'aurais pas trouvé mieux pour expliquer à Belarus qu'URSS était mort.
Je me sentais vide, le sol s'était dérobé sous mes pieds. J'étais tombé dans une fosse sombre et glacée.
Kazakhstan, le plus pragmatique d'entre nous, a donné l'hypothèse d'aller voir hors de la maison pour chercher de l'aide.
Nous sommes alors tous les cinq descendus dans la rue. Les gens célébraient la mort de notre père, c'était affreux à voir, pour nous, d'observer des villes qu'on pensait fidèles au régime, déchirer le drapeau communiste et brûler les livres de Karl Marx. Quand ils nous ont vu avec le cadavre en dissolution de notre père, ils ont acclamé de joie.
Célébrer la mort d'une personne est quelque chose qui m'horripile.

- Dehors le KGB ! Nous sommes libres ! Scandaient-ils en chœur

Et alors que mon père disparu dans le vent, ne laissant que ses vêtements dans mes bras. Mon frère a alors pris la main de mes sœurs que j'ai a mon tour prises.
Nous avons vu le drapeau soviétique de presque 10m de largeur lentement descendre de son mât sous les acclamations de la foule.
Ne t'inquiète pas père, nous allons y arriver. Adieu

Oᔕ - ᑕOᑌᑎTᖇYᕼᑌᗰᗩᑎᔕOù les histoires vivent. Découvrez maintenant