POV : Kazakhstan
•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•
C'était une soirée normale, nous étions tous au lit car il était une heure tardive, presque vingt-trois heures. Notre père était toujours dehors.
Un bruit de voiture - à moins qu'il ne s'agisse d'un blindé- vrombissait dehors. Mon père a alors crié un ordre en rentrant dans la maison : "Cachez-vous !Dans la cave !VITE !"
Un grondement régulier tonnait dehors. Nous nous sommes tous levés d'un bond et précipités dans la cave que nous avons verrouillée . Russie, armé, se tenait devant la porte. Ukraine tenait Biélorussie en tremblant après avoir calmé les plus jeunes.
- Les nazis ? demandais-je .
- Da. répondit mon frère, tremblant en fixant la porte. Chut, je crois qu'ils sont dans la maison.
Une table s'éclata au sol, puis des pas retentirent jusqu'au seuil de la porte de la cave. Russie était en joue quand un coup fit trembler la porte. Ukraine reteint un cri, que les plus jeunes ne surent contenir. Puis les unités SS martelèrent la porte jusqu'à ce qu'elle rompe.
Russie tira avec très peu de précision sur les allemands, la balle frôla à peine l'épaule du premier. Ukraine s'était mise à sangloter. Un des soldats n'eut pas réellement de mal à maîtriser Russie. Ils parlèrent ensuite en russe et commencèrent à menotter les enfants un à un, les derniers étaient Kazakhstan, Belarus et Ukraine. Il n'y eût pas vraiment de résistance des autres qui étaient terrifiés.On pouvait entendre CCCP hurler de laisser ses enfants tranquilles
- PAPA ! A l'aide ! cria la voix de Belarus, brisée par l'émotion et la peur
Russia tenta de donner un coup à un des soldats et se prit un coup de crosse de fusil dans la tempe qui le fit s'immobiliser et perdre conscience. Ma sœur cria de terreur quand un allemand lui prit violemment le bras pour la tirer vers lui. Elle resta collée contre Belarus en sanglotant.
- Ne nous faites pas de mal, pitié ! Qu'avons-nous fait ?! Supplia-t-elle d'un ton qui fend le cœur
Les allemands ne comprirent évidemment pas et se contentèrent de séparer les trois derniers enfants en commençant à emmener les autres.
Ukraine hurla de douleur quand un soldat la fit tomber sur le sol. Il l'entraîna ensuite plus loin. Un allemand attrapa violemment Belarus en lui criant des mots en allemand :- Schnell, Sheiße ! (plus vite merde !)
- Je ne vous comprends pas ! cria l'intéressée
Les soldats nous entraînèrent dans la nuit et les bois, CCCP tenta de nous rejoindre en sanglotant.
Un allemand me frappa juste dans le dos pour me faire avancer, CCCP se débattit et s'échappa pour aller me prendre dans ses bras, il me serra contre lui en tentant d'éviter les Allemands.
- J'ai mal...lui murmurais-je
Fou de rage en voyant mon état et Belarus mouvoir ses épaules pour tenter de se dégager de l'emprise des Einsatsgruppen, il se releva en me couvrant derrière lui.
- Kazakhstan, vas-t'en. me souffla USSR. Cours et ne te retourne pas.
Je lui ai obéit et ai couru comme si j'avais le diable aux trousses. J'ai entendu des coups de feu et un hurlement de désespoir.
J'avais des soldats armés et dopés à la Pervitine aux trousses, je ne pouvais pas tenir bien longtemps, alors je me suis glissé dans la souche d'un arbre abattu. Je pensais à où je pourrais me cacher si -par chance- ils ne me trouvent pas.
Quelques minutes plus tard, je voyais déjà les deux sbires du nazi racler la forêt de leurs torches, armés. Alors que je les ai vus disparaître de mon champ de vision, une poigne de fer m'a attrapé fermement mes deux ailes et les tirer vers lui.
J'ai hurlé et ai tenté de m'aggripper à la mousse sur le sol. En vain.
Un des hommes a sorti un bâton et m'a frappé les ailes jusqu'à pouvoir les arracher. J'ai crié jusqu'à en perdre la voix, arracher les ailes est quelque chose d'inimaginablement douloureux, ça revient à vous arracher des côtes. Le sang inondait le sol et les mains de mes tortionnaires.
Ça me faisait si mal que je voyais le ciel flou, tout tournait autour de moi, j'étais en nage.
Je me suis senti traîné tel un sac de patates vers le groupe attaché que formait ma fraterie. On m'a attaché les mains dans le dos à mon tour, juste avant de perdre connaissance.Je me suis réveillé dans un noir complet, sous une chaleur étouffante et une odeur putride.
- R-Russia ? bégayais-je
- Oui Kazakhstan ? Tu te sens bien ? Répondit-il
- Où…s-sommes nous ?
- Dans un train. Des gens viennent de mourir dans le wagon. Des vieux arrachés aux hôpitaux. explica-t-il
Quand j'eus la force de me relever, j'avais remarqué que mes sœurs n'étaient plus là. Il s'agissait d'un wagon d'hommes.
Les corps des enfants et vieillards morts ne furent enlevés qu'à l'arrivée.
Au moment où je prenais une grande goulée d'air frais, j'ai remarqué les miradors et les barbelés. Mon sang s'est figé.
J'ai frissoné quand un SS a scandé :«Vous êtes désormais au camp de concentration de Maidanek»Va-t-en vite, Kazakhstan, tu vas vivre un enfer