/!\ L'histoire ne provient pas de moi, mais d'une histoire traditionnelle corse que j'ai retrouvé dans un livre de contes corses de Jean Muzi . J'ai changé pour que ça soit plus countryhumans.
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Personnages : Empire grec, Sardaigne et CorseEmpire grec vivait seul depuis la mort de sa femme. Il possédait une belle maison, une vigne et deux châtaigniers.
Il avait deux filles qui étaient mariés et habitaient dans le même village.
Un dimanche, elles lui rendirent visite.- Père,dirent-elles, c'est une honte de te voir encore travailler à ton âge. Tu devrais songer à t'arrêter.
- Vous avez raison, mais je crains de m'ennuyer.
- Tu pourras faire mille choses avec nous si tu souhaites t'occuper. Puis tes petits-enfants seront heureux de te voir plus souvent.
- Et mes biens ?
- Partage-les entre nous.
- Je vivrai où ?
- Nous avons toutes une maison. Tu t'installeras dans celle que tu préfères et tu iras manger une semaine chez l'une, une semaine chez l'autre...
- Mes filles, dit le père, avant de partager mes biens, je voudrais vous demander un service
- Nous t'écoutons.
- Eh bien ! j'aimerais que vous m'apportiez le nid et les petits chardonnerets qui se trouvent dans le chêne du jardin
Corse grimpa dans l'arbre. Elle récupéra le nid et les oiseaux. Elle les mit dans une cage qu'elle posa sur le rebord d'une fenêtre.
Les parents des oisillons étaient affolés de ne pas retrouver leurs petits. Ils finirent par entendre leurs cris et vinrent se poser sur la cage. Puis ils continuèrent à les nourrir en apportant toutes sortes d'insectes qu'ils leur donnaient au travers des barreaux.
- Regardez, dit le père, comme ces chardonnerets s'occupent bien de leurs petits. Très souvent, votre mère et moi, nous nous sommes privés pour vous élever.- Nous le savons, père, et nous ne l'oublierons pas. Tu seras heureux avec nous quand tu auras partagé tes biens
- Je vais réfléchir et je vous donnerai ma réponse dans quinze jours, décida-t-il
Durant ce laps de temps, les oisillons grandirent, se couvraient de plumes et commencèrent à voleter dans la cage.
Leurs parents faisaient des va-et-vient incessants pour les nourrir.
Le vieil homme décida de les attraper. Il mit de la glu sur la cage. Les deux oiseaux restèrent collés aux barreaux. Il ouvrit alors la cage pour que ses petits s'en aillent. Il mit les parents à leur place et attendit. «Si les petits reviennent pour leur apporter à manger, se dit-il, je partagerai mes biens entre Corse et Sardaigne.»Pas un des petits ne revint.
Quand les jeunes filles demandèrent la réponse à leur père, il leur parla du couple de chardonnerets et du comportement de leurs petits.
- Ouvrez la cage et laissez s'envoler les parents, ajouta-t-il, où ils mourront de faim. Quand à moi je ne partage pas mes biens. Vous attendrez ma mort pour décider.