J'ai dit stop aux écrans et mon cerveau a décidé de continuer le grand rangement. Depuis que j'ai lu "La magie du rangement", j'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes affaires. Aujourd'hui j'ai totalement terminé ma chambre et il ne restait que des broutilles. Puis je me suis dit pourquoi pas la salle de bain. J'avais déjà commencé le matin même. J'ai été coupée dans mon élan et je me suis réfugiée sur le carton rempli de photos. Je me suis mise sur les genoux et j'ai entamé ce nouveau défis. Une pile pour mes photos, celles de mon frère, quand nous sommes tous les deux ou avec un des parents. Les tours s'accumulaient, je me retrouvais face à la moi de il y a seize ans. La télévision tournait et parfois j'étais comme happée par les pixels.
Je ne sais plus combien d'émissions policières j'ai dû regarder cet après-midi. J'ai alors remarqué: je ne pensais plus, pas comme lorsque je médite, non, mon attention jonglait entre les morceaux de vie et l'intrigue du film. Je n'étais pas présente mais en pause. C'est assez déroutant, de se dire que cela fait six heures que je suis assise par terre, à errer entre les souvenirs oubliés et le passé de la famille figé sur ces bouts de papier.
Je ne sais pas pourquoi j'ai autant envie de mettre en ordre. Peut-être parce que j'ai besoin de reconnecter avec la maison, puisque je suis désormais à l'internat. Ou bien de contrôler mon environnement, avoir la satisfaction de connaître où sont tous les objets et d'avoir terminé de ranger un placard. Je ne sais pas. Il me reste encore trois tiroirs de la salle de bain et à trier les médicaments. Il y a deux ou trois cartons qui m'attendent pour que appliquer le sort de la magie du rangement.
Je trouverai toujours un moyen pour fuir l'ennui. Si je n'ai pas accès à YouTube ou aux réseaux sociaux, alors je serai tentée de faire le ménage de printemps. C'est si simple de se détourner de l'ennui, de chercher à tout prix de quoi s'occuper l'esprit. Cela évite de se retrouver avec soi même, d'affronter les peurs. Même si je compte finir de ranger toutes ces affaires, je reste consciente que peu importe le nombre de fois où je vais ranger dans la maison, c'est dans mon esprit où qu'il faut prendre chaque pensée, l'accepter, lui demander si elle me rend heureuse, sinon il faut la jeter. C'est ça la magie du rangement. 4 mai 2019
VOUS LISEZ
Apprentie Optimiste
PoetryJ'ai besoin de mettre des mots sur les sentiments, comme si écrire me permet de me libérer, de pouvoir m'exprimer. Parler de ce qui me tient à cœur, des vérités qui peuvent être changées. Soixante milles pensées se bousculent et ma plume en attrape...
