J'ai besoin de mettre des mots sur les sentiments, comme si écrire me permet de me libérer, de pouvoir m'exprimer. Parler de ce qui me tient à cœur, des vérités qui peuvent être changées.
Soixante milles pensées se bousculent et ma plume en attrape...
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Nos doigts sont entrelacés, une peau lisse par la jeunesse et une autre vieillie et couverte de rides. Je fixe la télévision en essayant de ne pas faire attention à sa respiration saccadée. Sa main chaude me rassure, je me dis que son cœur bat encore malgré qu'il soit malade. Je cligne des paupières pour empêcher mes larmes de couler, la gorge nouée je garde la tête haute pour ne pas montrer ma tristesse. Je jette quelques coups d'œil furtif et je découvre avec désespoir son visage transpirant, ses yeux à mis-clos luttant contre la fatigue, ses cheveux et sa barbe blanche trahissent son âge. Quelques pressions me font frissonner, j'ai envie de parler mais je risque de craquer. Un jour je m'en voudrai de ne pas avoir accepté que je lui fasse d'un bisou, de m'être énervée contre lui lorsqu'il faisant un détour en voiture ou même de rouspéter lorsqu'il revenait avec un renard mort de la chasse. Mon cœur se resserre en pensant à ce qu'il peut arriver un jour, personne ne s'en échappe même avec toute la volonté du monde. Je bouge la tête pour m'enlever ces idées. Je profite de chaque seconde avec lui, un jour je ne sentirai plus sa chaleur, je ne le verrai plus klaxonner dans sa voiture quand il arrive à la maison. Je prends une grande inspiration pour éviter de lâcher un sanglot. La mort est inévitable, le chasseur va être chassé de ce monde.
