★ CHAPITRE 2⎜Garçon en collants opaques disciplinés

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Garçon en collants opaques disciplinés

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Garçon en collants opaques disciplinés

Queen Kwong
Baby did a bad bad thing


Je portais un prénom de garçon, mes parents auraient sûrement préféré que je porte des couilles dans ma culotte. Elles ne se voyaient juste pas.

Charlie était une fille qui ne faisait pas de vagues et c'était pour ça qu'on en était fier. J'étais la poupée des autres avec mes cheveux naturellement lisses, d'un châtain sombre uniforme, avec ma peau blanche de musicienne toujours enfermée, mes yeux bleus bien éduqués qui forçaient l'innocence. J'étais mignonne dans ma jupe en velours côtelé, dans mes collants opaques.

J'étais partie de chez moi déguisée ainsi pour me redécouvrir chez Emma. C'était chez elle que je cachais mes t-shirts Metallica et Led Zeppelin, mes jeans déchirés et mon perfecto noir qui sentait le mouton assassiné. Si, un jour, mes parents m'avaient aperçue habillée comme ça, ils auraient creusé ma propre tombe avec leurs ongles pour m'y jeter dedans.

Je me regardais dans le miroir, je faisais la moue pour flatter mon rouge à lèvres. Je pensais à la célébrité, non pas que ça m'intéressait. C'était ce besoin artificiel qu'on m'avait rentré de force dans le crâne à coups d'images télé. C'était comme si la gloire inspirait suffisamment de respect pour me prémunir de toutes les menaces, de tous ces humains hostiles.

J'étais le meilleur produit de cette propagande télévisée et, ce soir-là, je comptais gratter un peu d'admiration auprès des autres lycéens, espérant qu'ils voteraient pour moi aux Finals de novembre. Je dépendais du suffrage populaire, je devais me résoudre à séduire le peuple.

Ma campagne reprenait ce soir pour la soirée de rentrée organisée par Cody. Mon allure était déterminante. Ce qui comptait ce jour-là, c'était mes efforts pour convaincre, pour persuader qu'il fallait voter pour moi aux Finals, que j'étais la prochaine rockstar dont ce pays avait besoin.

Je savais que j'allais intimider les lycéens et que c'était une mauvaise chose. On me jalousait parce que j'étais jolie, que je chantais bien, que je jouais bien de la guitare. C'était tout ce que je voulais au fond mais je traînais à ma cheville la haine des autres. Remporter les Finals c'était gagner l'attention, on ne voulait tous que ça. Il y avait peu de places sous le soleil de la côte Ouest.

Emma grognait sur son téléphone parce que nous étions déjà victimes de rumeurs, espèces de it-girls. Nous filâmes tout de même à la soirée, parce que c'était devenu notre milieu naturel. Je tremblais dans son immortelle Ford bleue, la superstar n'était pas prête pour tout ça. C'était beaucoup plus facile de jouer de la guitare dans ma chambre, les persiennes rabattues et la porte close.

Un peu dépitée, je claquai mes baskets dans le salon de Cody qui sentait déjà le vomi de Tequila Sunrise. Tout était une affaire de symbole, les sportifs portaient leur uniforme pour se démarquer de la masse et nous tenions tous nos gobelets rouges fermement pour signifier aux autres qu'on buvait beaucoup parce qu'on tenait l'alcool et parce qu'on était habitués aux grosses soirées, parce qu'on était riches.

RIVAL [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant