★ CHAPITRE 8 | Déborder le venin

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Déborder le venin

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Déborder le venin

Willow SmithWait a Minute!

Je toussais à en vomir. Une main sur ma hanche Thomas me traînait dans le couloir des vestiaires, son autre main emportait mes chaussures. Ma cuisse me faisait mal. Une nouvelle quinte de toux m'assaillit.

« Ferme-la Charlie ! On va se faire choper, m'agressa-t-il en me perçant du regard.

Il percuta une porte de son dos. On s'enfonça, à deux, dans ce vestiaire pour mecs. Il me poussa contre le grillage et je chutai sur le banc en acajou.

— Tu vas m'expliquer pourquoi tu t'es mêlée de cette histoire, Charlie Williams ? On est pas copains je te rappelle, tu me files pas de coup de main, piqua-t-il en accrochant ses doigts dans la grille derrière moi.

— Je savais pas que c'était toi, bredouillai-je en massant mon front.

— Il va te falloir une meilleure excuse, rétorqua-t-il.

Nous entendîmes quelques voix, un porte-clé qui s'agitât. Thomas planta son regard dans le mien pour m'alerter, brillant dans la pénombre. Un petit rayon de lune passait par la micro-fenêtre. Les techniciens étaient déjà loins.

Je respirais bruyamment, je m'étais accrochée au porte-manteau au-dessus de ma tête pour rester stable. Il s'agitait devant moi et je n'entendais plus ses mots. J'avais des illusions, j'étais dans ce bus pour les Finals de Los Angeles, emportée par ma musique. J'étais illuminée par les projecteurs, puissante sur scène avec mes amis, triomphante de tous ces cons.

Il s'approcha de moi, analysa mes deux yeux.

— Tu t'es droguée, Williams ?

J'hochai la tête négativement, la gorge sèche et dépourvue de réplique. Il passa ses deux mains dans ses cheveux.

— Je te jure que si tu me dénonces, tu tombes avec moi, finit-il par me menacer.

— T'es un petit merdeux quand même, à faire le beau devant Grace pour la saboter ensuite, fulminai-je.

Nous élevions nos voix, se faire prendre devenait secondaire. Je tâtai le bleu noir qui se formait sur ma jambe, le regard de Thomas s'attarda sur le tissu un peu déchiré et sur ma peau.

Je le poussai de mes deux paumes pour le provoquer. J'approchai de son visage pour qu'il me distingue parfaitement dans la pénombre, pour lui rejeter mon regard plus féroce que le sien. Il faisait déborder le venin à l'intérieur de moi, comme si je ne contenais que ça.

Je n'osais pas toujours me le figurer mais : et si le garçon devant moi remportait les Finals ? J'étais prise dans un système où je ne pouvais pas me permettre de perdre, où la fierté valait plus que l'or en temps de crise. Mes années de travail ne pouvaient pas m'humilier, apparaître futiles à cause de lui ou d'une philadelphienne. Il n'y avait que la colère pour me sauver de ces doutes.

RIVAL [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant