Seizième Nuit

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Tout deux se retrouvèrent impatients de se retrouver. Ils étaient heureux de ce commun accord et voulaient profiter de cette moitié d'été qu'il leur restait encore, il fallait qu'ils trouvent un moyen de se voir en dehors de ces petites nuits claires.

- Coucou Caly'
- Hey toi. Comment tu vas ?
- Bien, bien. J'aurais très envie de te voir plus souvent ?

Elle y réfléchit. Est-ce qu'elle en avait envie ? Est-ce que cela était vraiment faisable ? Évidemment qu'elle en avait envie. Et si elle en avait envie, c'était forcément faisable.

- Ça doit pouvoir se faire.

Il lui sourit à pleine dent, comment ne pas le trouver mignon ? Implicitement, il aimerait avoir plus de détails sur ces futures rencontres et la date de la disparition de cette foutue barrière qui les sépare.

- Je te dis ça demain alors.
- Tant que cela se fait, tout me va.

Elle leva le bras pour porter une cigarette à ses lèvres, le fin tissu qui recouvrait son bras en dévoile un peu de peau, qui n'est plus de la peau, mais un peu de chair en charpie. Noan ferme les yeux et respire profondément, une inspiration et une expiration tout en serrant la mâchoire, avant de la regarder, trop obnubilée par le briquet qui allume sa clope. Il ne sait comment réagir, que lui dire. Il savait qu'elle avait ses démons et qu'il ne pourrait qu'essayer de les apaiser un tant soit peu mais voir ces putains de marques sur ce corps fragile lui faisait mal. Très mal. Il essaya de ne pas en tenir rigueur.

- Qu'est-ce que t'as fait aujourd'hui ?
- Oh, rien de spécial. Bouquiner, bouquiner, bouquiner tant que j'en ai la force.

Et là, il se rendit compte d'à quel point la moindre concentration pouvait s'avérer d'une extrême complexité pour elle, que rien que d'être là avec lui pouvait s'avérer une épreuve énorme. Cependant, elle appréciait être avec lui, il la soulageait le temps de quelques heures, ce qui était un exploit. Elle souffla lentement tout le poison qu'elle avait dans une longue exhalaison et dont les volutes les firent reprendre pied dans la réalité.

- On peut savoir ce que tu fais là ?!

Brutal retour à la réalité. Sa mère était adorable mais sévère quand il le fallait. Et là, elle ne savait pas ce que son fils fabriquait aussi tard au bout milieu du jardin avec de la fumée flânant autour de lui.

- Noan ? Tu fumes ?
- Non, Madame. C'est moi qui fume, je suis sincèrement désolée, n'en voulez pas à votre fils, tout est de ma faute. Il m'accompagne juste.

Rares avaient été ses phrases aussi longues mais elle ne pouvait causer des ennuis à Noan, alors elle avait prit sur elle.

- Oh, je ne t'avais pas vue. Noan, viens on rentre.
- Je.. Salut Cal', à bientôt.

Ils ne savaient pas si ces derniers mots se montreraient véridiques mais ils y tenaient. Ils espéraient que les débuts de la conversation se vérifieraient.

Exhalaison CimentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant