Vingt-deuxième Matin

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La mère de Noan toqua à sa porte, sachant que s'il n'était pas levé à cet heure, c'était que Calypso était forcément là.

Les deux jeunes gens étaient réveillés. Noan allait pour ouvrir la porte mais Calypso attrapa le bas de son tee-shirt pour le garder auprès d'elle.

- S'il te plaît, restes avec moi, dit-elle d'une voix faiblarde.
- Je reviens dans trente secondes.

Elle se cacha sous la couette pendant qu'il allait ouvrir à sa mère qui attendait derrière la porte.

- Oui ?
- Je venais voir si ça allait, il est tard.
- Je.. hm, elle va pas très bien je crois. On va rester dans ma chambre aujourd'hui si ça ne te dérange pas.
- D'accord, prends soin d'elle. Si vous avez besoin de quelque chose, je suis là.

Sa maman voyait bien que Calyspo n'était pas une fille à humeur égale, qu'elle avait tendance à ne pas aller bien et que si elle traînait autant ici, c'est qu'à la maison c'était compliqué pour elle alors elle acceptait de les laisser vivre leur petite histoire. Ils s'aimaient et si son fils pouvait l'aider, elle en était fier.

De son côté, Noan retourna se coucher auprès de Calypso qui, tout de suite, se cramponna à lui, elle tremblait. Il l'entoura de ses bras et posa sa tête contre sa poitrine dans l'espoir qu'elle se calme à l'écoute de sa respiration régulière.

D'un coup, sans qu'il ne s'y attende, elle se jeta sur lui. Elle l'embrassa sauvagement comme si sa vie en dépendait et essaya de passer sa main dans son caleçon. Il ne sut d'abord comment réagir avant d'attraper son poignet.

- Pas comme ça.

Elle releva les yeux vers les siens et ils s'emplirent de larmes. Il la fit s'asseoir dos à la tête de lit et se mit face à elle. Avant qu'il puisse dire quoique ce soit, elle cracha, mauvaise :

- Tu veux pas de moi, hein ?
- Bien sûr que si j'ai très envie de toi, mais pas comme ça. On le fera dans de bonnes conditions, quand tu te sentiras bien avec moi, pas quand tu as peur de je ne sais quoi.

Elle le prit dans ses bras, tout en lâchant en 'j'suis désolée' dans son oreille, et libérant toutes les larmes que pouvaient verser ses yeux. Il frotta son dos dans un geste se voulant réconfortant. Il ne savait que faire, il l'embrassa chastement.

- Viens, on va se balader.

Elle s'habilla, le suivit sans un mot et ne leva pas les yeux du sol pour sortir de la maison.
Il l'emmena jusqu'aux chevaux qu'elle lui avait présentés, espérant lui faire un peu de bien. Elle prit sa main et l'amena avec elle dans l'enclos. Elle passa le fameux licol autour de la tête d'un percheron bai qui pouvait les porter tous les deux.

- Viens, fais-moi confiance.

Elle passa sa jambe de l'autre côté du cheval et aida Noan à monter derrière elle. Il passa donc ses bras autour des hanches de Calypso. Elle le faisait comme entrer dans sa petite bulle vivifiante, combinant deux bouffées d'air. Elle mit le cheval au pas. Elle savait, on voyait, que Noan ne montait pas à cheval, elle le ménagerait.

- Le galop ça te dit ?
- Je veux ressentir ce que tu ressens.

Alors elle s'engagea et passa directement au galop, allure plus confortable que le trot. Il s'accrocha un peu plus à elle, et respira tout l'air qui lui frappait le visage. Moment gravé.

Exhalaison CimentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant