Dix-Neuvième Nuit

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Ils se retrouvèrent le soir-même après leur escapade matinale, ils n'abandonneraient pas leur bonne vieille habitude, leur point de rencontre noctambule. Il faisait frais, le vent était de la partie et chacun n'avait que son tee-shirt pour seule barrière. Ils discutèrent chaleureusement pendant des heures qui leur parurent quelques minutes, ils s'habituaient l'un à l'autre, s'acclimataient, s'attachaient, s'amourachaient.

Un long frisson prit Calypso d'un coup, la chair de poule le long de ses bras se confirmait par cette réaction, elle avait froid.

- J'ai envie de te prendre dans mes bras.

Cette phrase fut accompagnée d'un moment de réflexion de la part de la jeune fille. Elle n'a pas tendance à initier les contacts, sauf depuis peu avec lui seulement, alors elle profiterait de ce pas fait vers elle.

- Tu peux sortir ?

Il acquiesça, alors ils se séparèrent avant de se retrouver. Il passa tranquillement par le portail, tandis qu'elle dut sauter par-dessus un muret aussi haut qu'elle pour sortir de sa petite prison de briques. Une fois à califourchon sur le muret, elle vit Noan l'attendre au bas de celui-ci tendant les bras vers elle. Elle sauta directement dans ses bras, ne le lâchant plus, enfouissant sa tête dans son cou comme pour se rassurer par sa simple présence. Elle murmura tout doucement, dans l'espoir qu'il ne l'entende pas :

- Je crois que je t'aime...

Mais il l'avait entendu, il resserra ses bras autour d'elle. Elle n'avait jamais rien ressenti pour autrui avant lui, il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort et rapide avant elle. Ils s'étaient trouvés dans un amour passionnel.

- Ça te dit d'aller chez moi ?
- Je te suis.

Sortir de chez elle, enfin. De plus, personne ne s'en rendrait compte, autant profiter. Ils ne firent pas un bruit, il était tout de même une heure avancée dans la nuit, les autres dormaient. Ils arrivèrent donc dans sa chambre, elle était grande, elle pourrait habitée au moins deux fois sa chambre urbaine à elle. Les murs étaient bleu pâle dénotant de ses émeraudes pupilles qui s'alliaient merveilleusement à la couette du lit-double. Au dessus de lit, trônait une étagère emplie de livres. Lorsqu'il alla s'allonger sur son lit, elle s'y invita timidement. Et en se lovant contre lui, elle découvrit un plafond parsemé d'étoiles phosphorescentes. Pendant qu'il dessinait des formes aléatoires et indistinctes dans son dos, elle contemplait ces étoiles, comme à son habitude. Ils finirent par s'endormir agréablement dans les bras de l'autre, nuit sans rêve ni cauchemar, juste avec l'autre.

Exhalaison CimentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant