Exhalaison Cimentée

Vingt-quatrième Nuit

Les jumeaux et leur mère étaient rentrés dans la soirée. Ils mangèrent donc tous ensemble avant que chacun ne retrouve son lit.

Au plein milieu de la nuit, Calypso se réveilla, elle ne se souvenait pas vraiment de la raison, était-ce un cauchemar ? Une peur ? Une envie ? Elle ne savait plus. Elle se tourna et se retourna dans le lit de Noan en vain, impossible de retrouver le sommeil. Alors, elle se déroba de l'emprise de Noan sur elle et sortit. Elle tenta de faire le moins de bruit possible en enfilant un pull fin puis de sortir de la maison.

Elle respira enfin. Sans s'en apercevoir, elle suffoquait presque. Elle inspira lentement avant d'expirer dans une même lenteur pour retrouver un certain calme. Elle s'assit en tailleur au plein milieu de la pelouse, quelques rosiers l'entourant. Elle respira profondément pendant encore quelques longues minutes admirant ses fidèles paillettes dans le ciel. Une fois son corps à peu près apaisé, il fallait s'occuper de son esprit. Elle sortit une cigarette, qu'elle porta à ses lèvres et alluma rapidement. Elle prit une première longue bouffée de nicotine qui monta à son cerveau, et déconnecta sa subite angoisse d'elle-même. Elle avait pourtant passée une après-midi agréable dans les bras de Noan, mais son esprit ne pouvait se satisfaire de ce qu'il avait, aucun contrôle émotionnel, aucune retenue, rien. Elle s'était sentie bien pendant qu'ils ne faisaient qu'un le temps de quelques instants mais rien ne parvenait à l'apaiser réellement. Sa clope se consumait, tout en la consumant au passage. Une inspiration l'emplissait de poison, une expiration le fixait en elle. Cette fumée toxique était son oxygène, elle suffoquait sans. L'amour qu'elle lui portait était provoqué par un Cupidon démoniaque. Cette première clope finie, un autre cylindre prend vie entre ses doigts et sans pouvoir se contrôler, elle l'éteint sur sa cuisse, brûlant les chairs au passage. Aucune expression ne se peint sur son visage, ses émotions se concentrent sur cette douleur et sur la dopamine qu'elle libère. Abreuvée de ces hormones euphorisantes, elle rentre se glisser entre les bras de Noan.