— Tu ne peux pas partir comme ça, Gabrielle. Tu m'aimes encore. Malgré tout.
Gabrielle esquissa un sourire triste et haussa les épaules. Ses larmes ne coulaient plus, la colère avait quitté sa poitrine et elle ne sentait plus ce poids qui comprimait chacun de ses membres quelques minutes auparavant. Ils y étaient. Devant l'évidence. Devant l'absolu. Il ne leur était plus possible de faire marche arrière, de réparer les choses cassées, de guérir les maux, de panser les blessures. Ils étaient allés trop loin, trop vite, trop intensément. Elle leva la tête et planta son regard dans celui de Maël. Les ombres qui y dansaient firent tressaillir son corps. Il existe des démons que rien ne peut combattre. Elle savait qu'il était temps pour elle de déposer les armes et d'accepter l'inévitable.
— Oui, je t'aime encore. Malgré tout. Malgré moi, murmura-t-elle dans un souffle.
Maël exécuta un pas en avant et tendit la main pour caresser sa joue. Gabrielle s'écarta doucement. Elle ne pouvait pas le laisser la toucher.
— Ne me fuis pas Gabrielle.
— Ce n'est pas toi que je fuis mais la brûlure que ta main laisserait sur ma peau. Je t'aime encore, c'est vrai mais je t'aime comme personne ne devrait jamais aimer. Je t'aime d'un feu dévastateur qui me dévore et me consume. Je t'aime dans la souffrance que tu m'imposes, dans les larmes, les cris, la colère, la peur et la tempête. Je t'aime parce que je ne parviens pas à te haïr. Je t'aime tout en souhaitant ne jamais t'avoir rencontré. Je t'aime mais je pars sinon tu me tueras.
— Tu penses que partir est la solution ? Ce n'est pas moi mais l'immobilisme qui te tuera. Tu ne peux pas vivre dans la platitude de l'existence. Tu es comme moi, passionnée, volcanique, écorchée vive. Tu penses que cet homme te rendra tes sourires, ton innocence, ta joie de vivre ?
— Je ne te quitte pas pour un autre, tu le sais bien.
— Ne pars pas Gabrielle, ne fais pas ça.
Maël parvint à saisir le poignet de Gabrielle. Il l'attira vers lui et glissa sa main dans son dos pour la maintenir contre son torse. Il enfouit son visage dans son cou et respira son odeur. Fragrances de violettes et de lilas. Gabrielle le repoussa mais il refusa de la lâcher. Il savait qu'il ne la retiendrait pas cette fois-ci. Il en avait pleinement conscience. Pourtant, ses mains refusaient de quitter sa peau et s'agrippaient à elle avec toute la force du désespoir.
— Ne pars pas, souffla-t-il à son oreille. Je ne sais pas respirer sans toi.
Gabrielle le repoussa une nouvelle fois et Maël céda. Ses bras retombèrent le long de son corps. Il était vaincu.
— Alors nous apprendrons à vivre en apnée, répondit Gabrielle. Nous n'avons plus le choix. Cet amour nous détruit. Tu me fais du mal, je te fais du mal. On ne peut plus continuer à jouer ce jeu-là. Il est trop dangereux. Je suis désolée.
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Kill me, baby
RomanceIl voulait se venger Mais il ignorait qui elle était réellement... L'amour peut-il vraiment tout surmonter ?