Point de vue extérieur
Le vendredi 17 janvier 1989, 18h39À cette heure-ci, le soleil s'était couché. La nuit commençait à faire surface. Les ruelles étaient déjà très sombres et plus personne ne s'y promenait. Tout le monde savait qu'elles n'étaient pas très sûres.
Sauf ces deux silhouettes qui se détachaient de la nuit. La femme attrapa précipitamment la main de sa fille en lui faisant accélérer le pas, pas très rassurée.
La petite fille se tourna vers sa maman, en se demandant ce qu'il se passait. Sa mère lui adressa un petit sourire forcé. La petite fille ne parut pas le remarquer et lui rendit son sourire.
- Dépêche-toi ma puce. Il est tard, fit la femme.
Elle relâcha un petit peu la pression qu'elle exerçait sur la main de sa petite fille de 7 ans. La température chuta rapidement. Il faisait dorénavant pas plus d'un degré. Des petits flocons se mirent à tomber doucement.
Les trottoirs furent rapidement enneigés. La petite fille rabaissa son bonnet et réajusta son écharpe. Sa mère la fit accélérer de nouveau.
- Maman... J'ai froid.
La mère s'arrêta précipitamment. Elle regarda sa fille avant de s'abaisser à sa hauteur.
- Écoute ma petite princesse. Dès que nous sommes à la maison, je te promets que tu pourras jouer à la poupée. En plus, continua sa maman, le sourire aux lèvres, il y a une surprise pour toi à la maison.
Les yeux de la petite s'arrondirent de stupéfaction. Elle se mit à sautiller.
- C'est vrai maman ?
- Bien sûr ma puce, lui répondit la femme, le sourire aux lèvres.
Elle se releva difficilement et prit délicatement la main de sa petite fille. Mais, avant qu'elles n'aient pu faire un pas de plus, une voix les stoppa dans leur élan.
- Dit-moi, quelle est cette délicieuse odeur ? S'exclama une voix très grave.
La femme s'arrêta précipitamment, arrêtant sa fille. Deux grandes silhouettes se détachaient de l'obscurité mais elles ne pouvaient distinguer leurs visages.
Elles étaient totalement paralysées. La petite fille lança un regard intrigué à sa mère. Quant à la jeune femme, elle ne détourna pas le regard de ces deux hommes. Elle l'avait déjà compris... Leur sort était dès lors scellé.
- Mais qui voilà ! Ça sent terriblement bon ici. Voilà qui m'a ouvert l'appétit, continua le deuxième.
L'enfant était loin de se douter de ce qui allait suivre. Les hommes s'approchèrent jusqu'à se trouver à seulement 5 mètres des deux femmes.
- La petite à l'air vachement appétissante...
La femme fit passer doucement sa fille derrière elle. L'enfant se cacha dans les jambes de sa mère, plus du tout rassurée.
- Je vous interdis, vous entendez bien, interdit de l'approcher, murmura entre ses dents la femme.
Un rire froid emplit l'atmosphère, alors que les deux paires d'yeux rouges fixaient l'enfant.
- Oh voyez-vous ça... S'exclama un des deux hommes.
- On va se gêner, s'exclama l'autre.
La mère se baissa et chuchota à l'oreille de sa fille, totalement paniquée :
- Court Aya. Court !
La fille parut hésiter un instant mais ne se fit pas prier. Elle quitta les jambes de sa mère avant de se mettre à courir.
Elle courut... Courut sans s'arrêter. Sa respiration devint rapidement saccadée. Ses petites jambes ne l'emmèneraient pas bien loin. Elle avait parcouru seulement une cinquantaine de mètres.
Son cœur battait à une vitesse folle. Elle pouvait l'entendre cogner contre sa poitrine jusque dans sa tête, un bruit irrégulier, désagréable et encore plus stressant. Elle courait toujours. Sans s'arrêter. Ses cheveux blonds volant au vent, elle était parsemée de flocons sur les vêtements et les cheveux. Elle courait.
Soudain, elle glissa sur la neige fraîche. Elle s'étala de tout son long sur le trottoir glacé, son corps chaud entrant en contact brutalement avec un sol dur et froid. Elle mit ses mains ensanglanté et abimées devant son visage.
Elle avait peur. Terriblement peur. Elle se mit à trembler violemment. Elle était terrifiée. Elle se releva difficilement. Des mèches de cheveux encadraient son visage d'ange. Mais ses yeux trahissaient toute la peur qui l'habitait.
Elle se remit à courir, à contre cœur. Le silence... On n'entendait absolument rien. Pas une voiture, pas une voix. Jusqu'à ce cri... Qui déchira la nuit. Et qui l'atteint au plus profond de son cœur.
Elle se retourna apeurée. Sa mère... C'est elle qui avait crié.
Un autre cri perça la nuit... Plus déchirant que l'autre. Sans hésiter, la petite fille fit demi-tour. Elle courut, galopant entre les coins de rues et enjambant les obstacles sur sa route. En arrivant, elle tomba sur quelque chose qu'elle n'oubliera jamais... Non, jamais.
Un des hommes mordait sa mère dans le cou, sans aucun scrupule. L'autre s'abreuvait de sang à son poignet.
C'était violent. Très violent. Le sang coulait à flots. La petite fille avait peur mais elle était paralysée devant cette scène morbide. Les deux hommes repoussèrent le corps sans vie de la femme par terre... Comme un vulgaire déchet.
La petite fille poussa un cri strident. Les deux hommes se tournèrent vers elle, le sourire aux lèvres. Un mince filet de sang s'échappait des lèvres de chacun.
Ils ricanèrent froidement et firent demi-tour.
- Maman !
L'enfant courut vers sa mère. Elle se jeta littéralement au sol, près de sa mère. Les larmes coulèrent à flots sur le visage de cette enfant. Enfant dont la vie parfaite avait été réduite à néant en un simple instant. A cause d'eux.
Elle ne sait pas combien de temps elle resta ici, à pleurer, à crier, à hurler et même à supplier qu'on l'aide. Personne ne vint à son secours, tous cachés derrière leurs murs, loin de toute l'horreur imposée à l'innocence de la petite fille. Sa mère avait le cou déchiqueté. Sa tête était quasiment séparée du reste de son corps.
Le reste de la famille arriva beaucoup de temps après. Lorsque le père de famille découvrit sa femme, morte, allongée par terre, au tour d'une flaque de sang, il explosa. Il se mit à pleurer, alors que sans force, ses jambes cédèrent et ses genoux entrèrent en contact avec le sol. Le frère, lui, était paralysé, sous le choc.
L'enfant n'arrêtait pas de pleurer... Elle n'oubliera jamais. Non, jamais, les yeux sans vie de sa mère.
Peu à peu, elle arrêta de pleurer... La tristesse avait été remplacé par de la colère. Une immense colère. Elle leur fera payer. À tous... Pour tout ça...
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Note de l'auteur :
Et voilà le prologue, comme promis. En tant qu'éternelle insatisfaite, je n'ai pu m'empêcher de le relire 3 fois avant de le publier. En espérant que vous avez aimé :), à bientôt !
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Clé du sang
VampireDans un monde où les vampires existent, où ils sont surpuissant et gouvernent, le peu d'humains restant doit se soumettre à eux et leur obéir coûte que coûte. Alors que les vampires sont considérés comme violent, monstrueux et sanguinaire, et que le...