~• Chapitre 10 •~

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Point de vue d'Erwan

- Erwan, qu'est-ce que tu veux faire ce soir ? On pourrait aller à la fête chez Alan ? Me demande Charley.

- Mhhh...

- Allez, je t'en supplie ! Tu ne peux pas me laisser aller là-bas toute seule !

Je serre les poings, à bout de nerfs.

- Tu ne vas quand même pas me traîner au milieu d'une fête de vampire où la seule chose qu'ils voudront faire est de boire mon sang jusqu'à la dernière goutte ?

- Même s'il y a Aya ?

Je soupire d'agacement en marchant plus vite.

- Lâche-moi, tu sais bien qu'il ne pourra jamais rien y avoir entre elle et moi. Et ce n'est pas nouveau.

- Mais je vois bien qu'il se passe déjà quelque chose entre vous ! S'exclame-t-elle. Tu es différent. Gentil.

- Est-ce que je dois réellement te rappeler de quoi les vampires sont à l'origine dans ma vie ? Je les déteste, je devrais la détester. Et je m'y forcerais, peu importe le temps que ça prendra parce que je ne dois jamais rien ressentir pour elle.

Alors que son regard s'adoucis, elle murmure :

- Tu n'as pas le droit de te priver pour seule raison ton passé. Le passé est passé Erwan. Il ne changera pas et tu ne pourras pas le changer. C'est ainsi. Tu dois juste vivre avec et continuer d'avancer.

Je déteste quand elle fait ça. Je n'ai pas besoin de sa pitié, ni de celle de personne d'autre.

Nous arrivons devant un lotissement remplis de maisons plus belles les unes que les autres. Il y a des jours ou je me demande comment aurait été ma vie si elle avait été normale. Si mon passé disparaissait. Si tout ce que j'avais vécu disparaissait.

Passer une soirée avec des amis, après une longue journée crevante au lycée ou mon seul problème aurait été de ne pas louper mon interro et de trouver comment arriver à charmer la "Miss populaire". Demander à mon père ce que l'on mangerait ce soir alors que ma mère râlerait devant l'ordinateur qui ne fonctionnerait qu'une fois sur quatre.

Mais ça ce n'est pas ma vie. Et je ne peux plus rien y faire. Parce que la changer signifierait aussi d'effacer le peu de bon souvenir qu'il me reste.

J'accélère le pas, pressé de rentrer chez moi. Seulement... Son souvenir s'impose à moi. Aya... Elle qui a quitté le cours précipitamment et dont on n'a plus eu de nouvelles.

Voilà que je me mets à parler tout seul ! Je m'en fou d'elle, royalement. Enfin... Je crois... Elle me déstabilise. Tellement ! J'ai l'impression qu'elle me fait oublier tout le mauvais côté des vampires pour me montrer son vrai visage, qui elle est. Elle me rend faible. Et ça, ça ne me plaît pas.

Arrête de penser comme ça ! Des vampires restent des vampires, un point c'est tout. Des suceurs de sang monstrueux, me souffle ma conscience.

- Eh !

Je me tourne vers Charley qui pointe du doigt une des maisons du lotissement. Au premier abord, je ne remarque rien. Mais après... Pas étonnant que je n'ai rien vu, les bourrasques de vents altèrent ma vue. Autour des nuages noirs de cet orage qui se prépare, j'aperçois une chevelure blonde balayée par le vent. Une silhouette qui semble être humaine est allongée sur le sol, au pied d'une maison dont il ne reste que la charpente noire de cendre.

Alors que mon instinct me pousse à me rapprocher, je remarque que c'est une femme, à première vue. En me tournant vers Charley, j'ai juste le temps de la voir se précipiter vers la blondinette d'une vitesse surnaturelle et s'accroupir à côté d'elle avant de m'y élancer à mon tour.

Clé du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant