Ma Rédemption [En Pause]

Prologue

Si je devais décrire ma vie en un mot, "étrangère" serait pour moi le plus approprié.

Je m'appelle Ewen.
A cette époque, j'avais seulement 20 ans. De la même façon que tous jeunes de mon âge, je ne pensais qu'à m'amuser et "profiter de ma jeunesse". Je mets ces quelques mots entre guillemets car ils sont, selon moi, un moyen lâche d'expliquer aux autres - mais surtout d'essayer de se convaincre soit même - qu'on ne gâche pas sa vie. Bien sûr, l'opinion de chacun divergera certainement sur ce sujet. Il y aura ceux qui penseront que profiter se résume à faire tout ce que l'on peut accomplir étant jeune, tel que voyager, accomplir de grandes choses pour notre société et son évolution, ou encore travailler d'arrache-pied pour atteindre un but que nous seuls connaissons, ce but qui rythmera notre vie et la rendra plus ou moins maussade en fonction de notre ambition. Ce point de vue est honorable. Cependant la vie est bien faite, trop bien faite.

C'est parfois le plus gros problème que l'on pourrait lui trouver. Elle a besoin d'un certain équilibre, d'une "régression vers la moyenne" - comme on l'appelle dans une des séries que j'affectionne - pour rester stable. C'est valable dans tous domaines confondus. Ainsi, un point de vue idéalisé, voire idyllique, sera toujours accompagné d'un point de vue plus sombre, plus mauvais. Ce fameux point de vue selon lequel "profiter" veut dire faire les choses les plus folles possibles, tant que nous en avons encore la capacité, mais surtout la santé. En soit, il n'est pas très différent du premier. La chose majeure qui les oppose est la motivation. Pendant que certains voudront profiter en se démenant pour atteindre leurs objectifs, et ainsi s'assurer un bel avenir, d'autres se laisseront tenter par les poisons de ce monde qui ont fait et continueront de faire tomber bon nombre de naïfs pensant y trouver du réconfort.

J'étais un de ces naïfs. Les poisons étaient ma source de réconfort. Ils me permettaient, durant une courte durée, d'oublier mes problèmes et d'empêcher cette douleur de me consumer intérieurement. Mais les effets n'étaient qu'éphémères, si bien qu'ils sont rapidement devenus une drogue, une chose indispensable dans ma vie. J'étais simplement devenu dépendant de ce qui causerait ma perte.