Chaque matin, je me rendais en cours d'un pas las.
Je suivais le chemin qui me mènerait au quai du métro machinalement. Prendre ce métro, continuer sur plusieurs stations, descendre à mon arrêt, prendre le chemin de l'université en empruntant inlassablement les mêmes rues et ruelles, arriver devant la grande entrée, me rendre devant l'amphithéâtre dans lequel je suivrais d'une oreille distraite le cours assommant du professeur, finir par m'endormir, me rendre chez moi le soir en empruntant de nouveau le même itinéraire, essayer de me souvenir des cours pris aujourd'hui en vain, finir par m'endormir sans avoir rien appris, me réveiller le lendemain, me préparer et sortir pour reprendre ce même métro, et ainsi de suite. Une longue énumération pour une simple routine tout aussi ennuyante. La seule chose qui me permettait de tenir était l'idée de se rapprocher petit à petit du week-end. Je pourrais me rendre aux fameuses soirées universitaires, avec les quelques amis que j'avais, et je pourrais profiter d'une longue soirée durant laquelle je planerais en oubliant ces journées tout aussi longues.
A cette époque j'habitais dans un taudis. Un misérable appartement d'à peine quelques mètres carrés que la propriétaire avait gentiment accepté de me laisser pour une misère. Dès que j'en avais eu l'occasion, à ma majorité, j'étais parti de chez moi en emportant le strict nécessaire. Je parvenais à subvenir à mes besoins avec la bourse que l'université me versait, mais surtout grâce au petit "boulot" que j'avais réussi à obtenir par le biais d'une connaissance. Il consistait à livrer quelques poisons qui feraient tomber de nouvelles victimes comme j'étais moi-même tombé. On se faisait de l'argent sur le malheur des autres. C'est ainsi que la vie fonctionnait et fonctionnerait toujours, on n'y pouvait rien et ceux qui diraient le contraire se voileraient simplement la face. La vie est injuste, un putain de cercle vicieux qui profite aux riches et gâche la vie des plus faibles. Si on voulait survivre, il fallait blesser avant d'être blessé, frapper le premier, prendre l'avantage, ne laisser aucune occasion à la vie de prendre le dessus. Car une fois au sol, se relever serait la chose la plus compliquée voire, dans certains cas, une chose impossible à réaliser.
C'est ainsi que, du haut de mes 20 ans, je fumais, je buvais, je me droguais et je bicravais. Comment être plus pitoyable? En des années d'existence je ne sais toujours pas.
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Ma Rédemption [En Pause]
Genç Kurgu~ "Et quand tout paraissait si sombre, tu fus la lumière qui éclaira mon chemin "~ Hey, voici ma toute première fiction. J'espère qu'elle vous plaira et vous aidera à avoir une meilleure image de la religion en général🖤 A l'heure où je la poste, je...