"L'Ascenseur : 2ème étage" est la suite de "L'Ascenseur". L'idéal, c'est de lire le premier avant celui-ci, mais si vous êtes un vrai rebelle, faites comme bon vous semble ! (J'adore les rebelles).
Deux années se sont écoulées depuis que Sandra, Je...
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— Il faut combien de temps pour apprendre à se servir de... enfin de ça ?
Sandra indiqua du doigt un sabre accroché au mur blanc par des montants en bois. L'arme, dont la lame courbée mesurait plus de vingt-cinq pouces, reflétait intensément les reflets lumineux qui lui parvenaient. Son fourreau brun foncé, orné de majestueux détails dorés, était exposé juste en dessous.
— D'un katana ?
Sandra opina du chef, même si elle ignorait totalement le nom de l'épée japonaise.
— Il faut toute une vie, répondit le vieil asiatique.
L'homme, très petit, mais qui se tenait le dos bien droit, toisa l'inconnue d'un regard fier, propre aux combattants japonais. Chaque individu issu du pays du Soleil Levant avait cette force en lui, ce je-ne-sais-quoi qui le rendait sûr de lui en toute circonstance.
— Et en cours accélérés ? insista Sandra, qui n'était pas satisfaite de la réponse. Non, parce que j'apprends très vite.
— Pourquoi voudriez-vous apprendre le Kenjutsu ?
— Ça a l'air cool.
— Cool ? Cette justification n'est pas suffisante, désolé. Je préfère m'occuper d'apprentis plus modestes et enclins à s'investir sur le long terme.
— Vous parlez des vieux cons, là-bas, qui ne s'en serviront jamais en vrai et qui l'apprennent uniquement pour le rapport phallique qui existe entre ce long objet puissant entre leurs mains et leur virilité ébranlée chaque jour ?
L'Asiatique se redressa, un air de mépris sur sa vieille face ridée. La jeune insolente avait indiqué de la main ses élèves. Ces derniers, parés de l'équipement noir des samouraïs et du casque finement maillé de protection, étaient en plein entraînement. Au milieu des tatamis, loin des deux individus, il n'était pas possible d'ouïr les paroles vexantes prononcées, ce qui rassura quelque peu le maître.
— Vendez-m'en un, s'il vous plaît, implora la jeune femme.
— On est en Amérique, si vous voulez buter des gens, faîtes comme tout le monde : achetez-vous une arme à feu !
