Distraction . . . 6

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Les éternels amants sortent de leur allée, main dans la main. Fred lui ouvre la portière de la berline grise. Elle a revêtu une belle robe noir qui met ses formes en valeur. Il lui sourit en mettant le contact.
- J'suis pas d'humeur à sortir, Fred, râle t'elle.
- Sois pas grincheuse, chaton. On a bien besoin de se changer les idées. Et ça va te plaire, crois-moi, promet t'il.
Il roule jusqu'au quai des Orfèvres et se gare à la brigade.
- Et c'est ici qu'on va se détendre, ironise t'elle.
Il la tire à l'extérieur de l'habitacle, malicieux.
- Retour aux sources ? On va aux archives, c'est ça, s'impatiente t'elle.
Il rit discrètement.
- J'ai mieux. Tu me sous estimes, mon amour.

Il l'emmène marcher le long de la Seine comme deux touristes amoureux.
Ils profitent de l'air frais de ce début de soirée, se satisfont du silence que leur offre la magie des lieux, jusqu'à arriver aux jardins des Tuileries. Un sourire apparaît clairement sur le visage d'Alice, dessinant ses fossettes. Elle affectionne cet endroit, véritable oasis de verdures, où sont exposées des statues de l'Antiquité, des sculptures emblématiques. Il y a aussi l'incontournable bassin octogonal, puis ses terrasses ombragées, ses allées fleuries . . .

Ils arrivent sur l'esplanade et la surprise se précise. Se dresse devant eux cette emblématique attraction des grandes villes : une immense roue lumineuse, d'une hauteur vertigineuse, agrémentée de cabines arrondies aux vitres teintées.
Ils se regardent et se sourient, l'oeil complice et coquin.
Fred laisse sa femme en admiration et s'avance vers l'homme en charge de la structure puis en revient, satisfait.
- J'ai soudoyé l'employé pour rester plus longtemps que prévu.
Il prend sa compagne par la main et la dirige vers une nacelle suspendue.
- Ça va te rappeler ta jeunesse Dijonnaise, ironise t'il.

Ils s'installent confortablement à l'intérieur. Ils peuvent y tenir debout mais préfèrent s'asseoir dans un premier temps. Elle se colle à lui, impatiente. Il l'acceuille sous son bras, tendu. Le manège arrive au sommet, offrant une vue panoramique imprenable sur la capitale. Avec ses 65 mètres de haut, l'attraction domine la place de la Concorde, trône entre la Madeleine, l'Assemblée Nationale, et les Champs Élysées, joliment illuminés, comme une pluie d'étoiles filantes. Le mécanisme s'arrête, leur laissant l'opportunité d'admirer plus précisément le point de vue. Ils en profitent pour se lever et ainsi davantage apprécier cet instant comme un cadeau, seuls au monde.

Le début de soirée offre un spectacle magique avec le soleil couchant puis ses lumières scintillantes. La tour Eiffel se pare elle aussi de sa robe de feu, surplombé par le phare rotatif qui prend sa source au sommet du monument. Cette attraction est idéale pour avoir une vision d'ensemble de la ville et embrasser en un coup d'oeil, la richesse architecturale de la capitale. Cette expérience unique créé une douce atmosphère, un moment romantique sans pareil.
- C'est magnifique, merci, mon amour, murmure t'elle, émue.
Il lui caresse les cheveux, ravi que son idée soit bien acceuillie et fasse l'effet escompté. Il la sent plus détendue, sereine et admirative.
- Mais dis-moi, poursuit-elle, tu avais une toute autre idée en me faisant monter ici, n'est-ce pas, le taquine t'elle. N'y aurait-il pas là un brin de revanche à prendre sur ...
- Aahh nan, la coupe t'il, parlons pas de choses qui fâchent en ces lieux. S'il te plaît, chaton, dit-il en déposant un chaste baiser sur ses lèvres souriantes.
- Jme trompe, insiste t'elle.
- Bê disons que je ne suis pas contre l'idée de t'amener encore plus haut . . .
- Plus haut, répète t'elle, faussement étonnée. Et où ça ?
- Bê jsais pas moi, feint-il de réfléchir. Au septième ciel par exemple, propose t'il.
- Aahh bon ? Jusque là ? Et tu penses en être capable, le provoque t'elle.
- Vous en doutez, Mme le procureur ?
- Pas de conclusion sans preuve, commandant, conclut-elle.

Leurs yeux brillent de désir comme les illuminations qui les entourent. Il se positionne derrière elle, la plaque contre la paroi de verre. Il enfouit sa tête dans sa chevelure, hume cette odeur unique qui le plonge directement dans cet havre de paix, bulle d'amour. La sensation de ce geste anodin lui procure un état de bien-être et de sérénité car on n'est jamais aussi bien que dans les bras de celle qu'on aime.

Elle sent ses mains se balader lentement mais assurément. En effet, il s'est penché sur elle et fait courir ses doigts sur sa jambe, part de son genou et remonte sur sa cuisse, relevant légèrement le tissu de sa robe. Il appuie son érection naissante dans le bas de son dos. Elle laisse échapper un léger ricanement. Il empoigne ses cheveux et les tire en arrière pour voir son visage et accéder à sa bouche dont il mordille la lèvre.
- Ça vous amuse, Mme Nevers. Elle se cambre, ce qui emplifit le contact d'avec son désir grandissant. N'obtenant pas de réponse, il lui fait faire une volte face. Elle a le regard provocateur, il a le sourire malicieux. Il l'embrasse passionnément, jouant de leur langue. Il relève ensuite une de ses jambes pour caler son intimité contre la sienne et faire monter son excitation. Elle n'attend pas bien longtemps pour répondre à son invitation. Elle descend la braguette de son pantalon et délivre l'objet de son attente. Une frénésie s'empare alors d'eux comme un incendie qui brûle leur corps et ne demande qu'à s'épanouir pour se consumer. Il entame des va-et-vient lents mais profonds, le plaisir en est décuplé. Ils doivent quand même faire preuve de discrétion pour ne pas laisser deviner leur activité intime car la roue a repris sa rotation. Ils ricanent quand leur cabine passe devant l'employé qui, heureusement, est concentré sur son portable et ne pas apercevoir leurs silhouettes grâce au film teinté. Ils rejoignent de nouveau le sommet et atteignent, ensemble, une hauteur bien plus grande que celle de la roue, nuage de plaisir, paradis d'amour, là d'où on ne veut plus repartir.

Mais hélas, cet état cotonneux ne peut durer éternellement et ils redescendent autant spirituellement que physiquement de cette parenthèse magique pour pouvoir mieux y retourner . . .

- Ça t'es déjà arrivé de faire l'amour devant tout Paris, ironise t'il sur le chemin du retour.
- En effet, le cadre était exceptionnel et très ... stimulant, s'amuse t'elle. Et je ne peux que me plier à l'évidence : tu as fait fort, mon chéri, poursuit-elle.
Il sourit, fier et satisfait.
- Je suis capable de bien des choses pour combler ma princesse, déclare t'il.
- Mais je n'en doutes pas, et tu m'étonnes de jour en jour. La vie avec toi est une surprise de chaque instant, avoue-t-elle en posant sa main sur sa cuisse alors qu'il est au volant.
Il la lui prends pour y déposer un baiser, à l'ancienne.

La maison est calme quand ils y rentrent. Les enfants sont couchés, Alice remercie Mado avant son départ. Fred s'approche de sa belle.
- Bonne nuit mon amour, dit-il avant de se diriger vers le canapé.
- Euh, Fred, qu'est-ce tu fais, l'interroge t'elle, surprise.
- Bê, je vais dormir, s'explique t'il.
- Mais, Amaury est parti avec sa mère. Du coup, la chambre est libre, rappelle t'elle.
- Ah oui, merde, c'est vrai, s'amuse t'il.
Ils se rendent alors dans la chambre conjugale.
- Il semble qu'il y en a un qui ait aussi oublié ce détail, constate t'il en découvrant le ptit Paul endormi dans le lit du couple.
- Pas grave, se résoud t'il. Je ne suis pas à une nuit prêt. Et puis, je l'aime bien ce canapé, ironise t'il.
Avant qu'il ne sorte, elle le retient par la bras.
- Oui mais moi, j'ai envie de dormir avec mon homme, le grand, et pas celui de 8 ans qui gigote toute le nuit, précise t'elle.
Elle le prend alors précautionneusement dans les bras et le transporte délicatement jusqu'à son lit où elle le borde et dépose un tendre baiser sur son front. Elle en profite également pour aller vérifier qu'Ada dort paisiblement.

De retour auprès de Fred, elle constate que cette fois, c'est lui qui s'est endormi. Amusée et attendrie par cette vision, elle se déshabille et vient se lover contre son amant, retrouvant la force et la chaleur de son corps qu'elle aiment tant.

Nouvelle Saison 17 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant