Révélation . . . 10

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La procureur retourne au palais, laissant le commandant s'occuper du nouveau tournant qu'à prise l'affaire Solanas.

- Ça va, Alice, vous êtes toute pâle, s'inquiète son greffier.
- Ça va, Victor. De nouveaux éléments sur l'enquête, ment-elle.
- Je sais, je suis aussi courant, Djibril m'a appelé, l'informe t'il.
Ces deux là sont devenus comme les deux doigts de la main.
- Mais il ne faut pas vous tracasser de la sorte, Alice. Vous avez petite mine, constate t'il. Tout se passe bien à la maison ? Les enfants ? Le commandant ?
Elle lève la main pour interrompre son interrogatoire tout en prenant place derrière son bureau.
- Tout va bien, ne vous inquiétez pas, le rassure t'elle.

Quelqu'un frappe à la porte, Guillaume glisse la tête dans l'ouverture.
- Un visiteur qui n'a pas rendez-vous, Mme le procureur, annonce t'il.
- Son nom ?
- Mr Brémont, répond-il en faisant la moue, connaissant le personnage.
Alice souffle en cherchant un conseil visuel auprès de son collaborateur.
- Vous avez un créneau de libre en début d'après-midi, précise t'il en regardant l'agenda.
- Bien, dites lui de repasser à ce moment-là, demande t'elle au gendarme en fouillant dans un de ses tiroirs.

L'officier s'exécute. Alice semble perplexe.
- Un souci, Alice ?
Elle referme le tiroir, confuse.
- Quel jour sommes nous ?
- Mardi, pourquoi ?
- Nan, le jour, le numéro, Victor, s'agace t'elle.
- Le 24, s'étonne t'il. Ça ne va pas ?
Elle hausse les yeux au ciel, manifestement exaspérée.
Face à sa réaction, il n'insiste pas.
- Excusez-moi de m'inquiéter pour vous, se froisse t'il.
- Mais arrêtez de vous inquiétez à la fin, ça devient oppressant. Laissez moi respirer un peu, Victor, souffle t'elle.
Il lève les mains en signe de résilience.

L'activité réprend son cours jusqu'à l'heure fatidique.

- Qu'est qu'il vous veut, Brémont ?
- Je ne sais pas, Victor. J'en saurais davantage quand ...
La porte s'ouvre et le concerné apparaît.
Il salue le greffier silencieusement et s'approche pour s'asseoir à la chaise qu'Alice lui désigne.
- Qu'est-ce que tu fais ici, Mathieu, demande t'elle, contrariée.
- Je suis venu mettre carte sur table, Alice.
- Je t'écoute.
Il regarde son collègue, gêné, se tortille sur sa chaise puis se racle la gorge.
- Tu avais raison ...
- À quel propos ?
- Je ne suis pas là pour rien. J'ai besoin de toi, commence t'il.
Elle garde le silence donc il poursuit.
- Pour que mon dossier soit totalement blanchi, il manque l'accord écrit du juge qui a instruit l'affaire des diamants. Et ce juge, c'était toi, se désole t'il.
Elle plisse les yeux, croise les bras et s'appuie sur son bureau.
- T'es pas sérieux là ? Tu te rend compte de ce que tu me demandes ? D'engager ma responsabilité professionnelle pour, une fois de plus, te laisser l'opportunité de tout gâcher ?
Son ton est étonnement calme, comme résignée ou trop fatiguée pour réagir à la hauteur de la situation.
- Je suis conscient de ce que je te demande, oui. Mais si tu ne le fais pas, ma peine sera juste réduite et je devrais retourner en prison pour la purger.
Face à son incrédulité, il tente la corde sensible.
- J'ai changé, Alice.
Mais devant sa grimace, il poursuit.
- Tu veux pas que Paul vienne me rendre visite à la maison d'arrêt, pas vrai ?
Elle tourne la tête, tant pour masquer son émotion que pour digérer l'information et y réfléchir.
- À une seule condition : je conserve la garde exclusive de Paul jusqu'à ce qu'il ait l'âge légal de décider, à 13 ans.
Mathieu ne s'attendait manifestement pas à cette condition. Il semblait oublier qu'il avait à faire à une femme de loi hors paire.

Le téléphone de la juge sonne. Victor prend l'appel.
- Le commandant a du nouveau sur l'affaire, dit-il.
- Dites-lui que j'arrive, dit Alice.
Elle laisse son offre se faire.
- Appelles moi et on en reparle, dit-elle avant de quitter son bureau.

Lorsqu'elle arrive à la brigade, l'atmosphère est lourde. Elle rejoint le bureau du commandant qui a la mine défaite.
- L'IGPN a mis la main sur le chef du gang des convoyeurs. Il y a eu une descente dans sa planque, un entrepôt en banlieue, explique Marquand.
- Ils ont retrouvé sur place, la moto et l'arme qui auraient servies aux deux contrats, ajoute Kadiri.
- C'est quoi ce gang, demande la procureur au commandant.
- C'est une organisation criminelle qui braquait les convoyeurs de fonds sur leur tournée, lui raconte til.
- Apparament, Solanas les aidait en infos sur l'itinéraire et en faisant traîner l'intervention policière quand la brigade était contactée, poursuit le lieutenant.
- Il fournissait aussi en armes, celles qu'il dénichait aux scellés, ajoute le commandant.

Nouvelle Saison 17 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant