Hantise . . . Introduction

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Avant-propos : Je me doute que cet OS ne va pas plaire à tous le monde mais je prend le risque, j'ai voulu "m'amuser" ...

Fred est déjà à la brigade quand Alice se réveille, seule dans son lit.

Son portable retentit, annonçant un message texte. Elle s'empresse de le saisir mais constate avec déception que le destinataire n'est autre que Mathieu, lui demandant de la rejoindre pour avoir une conversation posée.

Elle se résoud à accepter sa proposition dans le but de découvrir le motif de son retour en France.

Elle se met en route après avoir accompagné les enfants à l'école puis prévenu son greffier de son arrivée tardive au bureau pour cause de rendez-vous extérieur. Elle se doute qu'il répétera à Djibril qui lui-même transmettra au commandant. Là se trouve tout l'art de communiquer grâce à leurs collaborateurs, sans directement contacter l'intéressé, chose à laquelle elle s'est habituée, parfois pesant, parfois utile comme aujourd'hui, quand le souhait est de faire passer une information sans lever le petit doigt.

Elle rejoint donc le père de son fils dans le logement qu'il lui a légué avant de partir et qu'il utilise apparament comme pied à terre.
Elle est d'abord fermée au dialogue, sur la réserve, mais il le remarque donc fait en sorte de détendre l'atmosphère.
- Parles moi de Paul, comment ça se passe à l'école, ses loisirs, son caractère ...
Elle se dandine sur ses jambes marquant signe d'impatience.
- Tu ne m'as pas faite venir jusqu'ici pour tenter de rattraper les années que tu as volontairement ratées, le pique t'elle.
- En effet, ce n'était pas mon intention, se navre t'il. Je sais qu'il est trop tard pour ça, que j'ai perdu ma place auprès de lui, mais que j'ai tout de même la chance que, malgré ce que s'est passé entre nous, tu aies su faire la part des choses, en parlant de moi à notre fils, pour qu'il ne n'oublis pas, qu'ils sache que j'existe, que je pense à lui même loin et je t'en remercie, dit-il en s'approchant, les yeux embués.

Elle est touchée par ses mots et sa sincérité. Elle remarque déjà comme une impression de maturité. Son changement physique aidant peut-être, portant la barbe et les cheveux plus longs, rendant son regard brun plus saisissant.
Elle a aussi constaté qu'il met toujours le même parfum, celui qui jadis lui faisait tourner la tête, battre son coeur à la chamade et monter le désir à sa seule senteur. Malgré elle, les souvenirs résonnent dans son esprit, remontant à la surface, balayant la colère et la déception de le trouver ici, face à elle, sans une once d'explication.

Il sent la faille et s'y insinue davantage.
- Je suis parti pour vous protéger, Paul et toi, pour vous libérer de ces erreurs qui n'étaient pas les vôtres et à cause desquelles je vous faisait sombrer avec moi. Ce n'était pas la vie que j'espérais pour notre famille, donc j'ai fait ce choix, que j'ai longtemps tenté d'accepter, en vain, car je le regrette toujours et encore maintenant, d'où ma présence, explique t'il.

Il tend la main vers son visage et ne sens pas de réticence à son geste donc le poursuit en caressant sa joue.
- Je n'ai jamais pu t'oublier, Alice. C'est toi, depuis le début, avoue t'il dans un murmure. C'était le cas au lycée, c'était le cas quand on s'est retrouvé à Paris et c'est encore le cas aujourd'hui.

Elle se refait alors le film de leur histoire : leur jeunesse, leur insouciance, leur amour d'adolescence, leur retrouvaille, le soir où ils ont conçu leur enfant, sa libération, leur furtive mais tendre vie de famille à trois, sa demande en mariage ...

Elle ferme les yeux un court instant et une larme coule quand elle les réouvre. Il l'essuie d'un doigt tendre avant de prendre son visage à pleine main.
- Mon but n'est pas de te rendre triste, je l'ai déjà assez fait. Je sais que je n'ai plus aucun droit envers vous, je l'ai perdu le jour où j'ai choisi les diamants et crois moi qu'il n'y a pas un seul jour où je ne m'en mord pas les doigts, de ne pas avoir su tenir mon rôle de conjoint et de père, de ne pas avoir pu vous combler. J'ai été nul ...
- Arrêtes, ne dis pas ça, l'interrompt-elle. Tu n'as pas eu de modèle, ça n'a pas été évident pour toi de te construire sans référent paternel, tu as fait ce que tu as pu avec ce que tu avais.
Il aquiesce, ému et reconnaissant.
- Et puis, Paul a l'air épanoui, il est beau, j'aurai au moins réussi ça, ironise t'il.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 23, 2020 ⏰

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Nouvelle Saison 17 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant