Chapitre 2

3.5K 185 60
                                    

Minuit passé. Je n'arrive pas à dormir. Pas en sachant que je vais devoir retourner au lycée. Je sais que je dois arrêter d’être toujours angoissée, mais pour le moment c’est plus facile à dire qu’à faire. Je suis assise sur mon balcon, enroulée dans un drap, et éclairée par la danse de la flamme gigantesque d'une grande bougie à la citronnelle que j’ai allumée il y a quelques minutes. Ce n’est pas que j’aime l’odeur en particulier, j’aime juste ce genre de lumière naturelle plutôt qu’une simple lampe. J'ignore si Dylan dort. Le balcon est relié au salon et à la chambre d’Alex qui est juste en face de la mienne, alors je n'ai pas eu à passer devant lui. Je ne veux pas le déranger avec mes histoires d’insomnie le jour de son arrivée. J'écoute ma musique en observant les étoiles. Elles sont nombreuses comme chaque soir. Et la lune est magnifique. Ça doit faire une bonne trentaine de minutes que je suis sur le balcon maintenant. Heureusement que la bougie éclaire parfaitement les environs, sinon mon cœur se serait arrêté en voyant Dylan débarquer du salon dans le noir. Je retire mon casque en arrêtant ma musique et le dévisage à moitié affolée par la mini crise cardiaque que je viens d’avoir.

- Tu ne dors pas ? lui demandé-je étonnée.
- Je te retourne la question.
- Je n'ai pas sommeil.
- Moi non plus.
- Tu as fait un long voyage.
- Je suis tenace mini-short ne t'en fais pas pour moi.

Décidément je n'aime pas ce nom. Je me décale pour lui laisser une place sur le banc que j'ai trouvé dans une brocante il y a quelques semaines. Je me souviens que j’avais usé de mes dons de persuasion infaillibles sur mes frangins pour qu’ils acceptent de le prendre. Dylan s’y installe tranquillement en observant la flamme de la bougie.

- Ce truc éclaire bien.
- Ouais.

Et puis plus rien. En tout cas pendant de longues minutes, aucun de nous ne relance la conversation. Je n'ai pas envie de lui parler de mes problèmes, et il n'a sûrement pas envie de me parler des siens, en supposant qu’il en ait puisque la dernière fois que je lui ai parlé tout allait parfaitement bien pour lui. Mais si c’était toujours le cas, il n’aurait pas abandonné l’université qu’il aimait tant. Enfin je suppose. L'ambiance n'est pas tendue, mais elle pourrait être meilleure. Et enfin, mon voisin se remet à parler.

- Tu te rends compte que c'est la première fois que toi et moi on va se côtoyer durant plus d'une soirée dans l'année.
- Tu en rêvais pas vrai ?
- Tous les soirs.

On rit tous les deux calmement. Je dois bien admettre que ne pas dormir accompagnée, c'est bien plus agréable. Alors cette fois c'est moi qui poursuis la discussion.

- Il paraît que tu as décidé d'arrêter l'université.
- Ça ne me plaisait pas.
- Et ça t'a pris trois ans pour le comprendre ?
- Je suis long à la détente mini-short. Tu devrais le comprendre mieux que personne.
- Pourquoi ça ?
- Depuis le temps que tu t'obstines à croire que tu ne me trouves pas affreusement attirant.
- Sale con.

Je lui donne un coup de poing qui le fait rire. Il faut vraiment qu'il arrête de jouer à ça. Un jour je finirai par ne plus pouvoir faire semblant. Et puis...

- Rassure-moi tu n'as pas de copine cinglée qui viendra me faire une scène parce que son mec vit chez moi de force ?
- Alors premièrement, aucune copine en vue, je suis certain que ça te fait plaisir ne le nie pas, et deuxièmement, qui te dit que je suis venu ici de force ?

Pas de copine. Ouf. Je ne sais pas pourquoi ça me rassure alors que je sais pertinemment que ça ne changera rien à notre relation. Et sa question est assez stupide.

- Ma mère prétend que la tienne en avait marre de te voir passer tes journées à ne rien faire et que c'était pour ça qu'elle t'avait envoyé ici.

Toi Et Moi Ou Rien (Dylan O'Brien)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant