Toi Et Moi Ou Rien (Dylan O'Brien)

Chapitre 15

Me voilà seule avec Dylan. On marche sur le trottoir depuis quelques secondes maintenant, je n’entends presque plus la musique chez moi. Il ne parle pas. Je me demande si je devrais être celle qui fait le premier pas. Je ne saurais pas quoi lui dire dans ce cas, je suis beaucoup trop nerveuse en plus. A quoi je pensais bon sang ? J’aurais tant voulu que Marc ne me dise jamais toutes ces choses sur lui.

- Qui t’a dit tout ça ? me demande soudain Dylan en brisant le silence pesant.
- Je...je ne sais plus vraiment.

Évidemment qu’il a deviné que je mentais. Je mens tellement mal après tout. Mais je ne veux pas impliquer Marc là-dedans, je ne veux pas qu’il ait des ennuis à cause de moi. Et visiblement, Dylan comprend que je ne révélerai pas son identité, alors il soupire en donnant un coup de pied dans un petit caillou devant nous. Les mains dans les poches, le regard fuyant, je ne le reconnais pas. Il est loin du Dylan O’Brien si joyeux et moqueur que j’aime tant.

- La personne qui t’a dit ça ne t’a pas menti Avery. Mais j’aurais préféré te le dire moi-même.

Je gardais espoir au fond de moi qu’il me dise que ce n’était pas vrai, qu’il était victime d’un coup monté ou...je ne sais pas. Tout mais pas ça. Je croise mes bras en frissonnant. Il commence à faire froid. Même si j’ai du mal à croire que c’est ce qui me procure tant de frissons. J’ai l’impression de marcher à côté d’un étranger.

- Je t’ai dit quand on était chez toi que...que j’avais fait des choses dont je n’étais pas fier. Laisser mon meilleur ami tomber dans la drogue sous mes yeux en fait partie.

Je m’arrête net. Il vient de m’avouer une information capitale. Je ne sais vraiment plus quoi penser.

- Il se droguait ?
- Ouais. Et je n’ai rien fait pour l’en empêcher. Je crois même que je l’encourageais à le faire. Mais quand je me suis rendu compte de mon erreur et que j’ai voulu l’arrêter il l’a mal pris et…ça s’est mal terminé. Plus pour lui que pour moi à cause de toute la drogue qu’il prenait. C’est lui que je suis allé aider quand Maria n’arrêtait pas de m’appeler. Il avait fait une rechute.

Il s’approche de moi et attrape mes mains pour les serrer dans les siennes.

- Tu n’imagines pas à quel point j’ai honte Avery. Je m’en veux d’avoir laissé faire ça, je m’en veux de m’être battu avec lui et de m’être fait renvoyer, je m’en veux...de te faire entendre ces choses horribles. Mais j’ai changé, je suis redevenu le Dylan que tu connais. Et tu sais que je ne suis pas quelqu’un de violent.
- Tu me l’aurais dit si je ne l’avais pas découvert ?
- Oui bien sûr. Un jour, pas aussi tôt, mais oui je l’aurais fait.

Il ne reste qu’une question. Une seule que je dois lui poser avant de décider si…si je veux toujours de lui dans ma vie.

- Et toi ? Tu te droguais ?

Il hésite, mais mon regard insistant l’empêche de se défiler.

- Oui.

Et merde. Je me sens tellement mal et naïve. Comment j’ai pu croire une seule seconde que j’avais enfin trouvé le grand amour parfait ? Le prince charmant qui faisait de l’ombre à tous ces crétins ? En vérité il est aussi dans l’ombre. Et je n’ai aucune envie de l’y rejoindre. Alors je lâche ses mains en m’éloignant légèrement de lui. Je ne parviens pas à respirer comme il faut. Je suis prise de nausées. Je dois partir, m’éloigner de lui. Tina et Marc avaient raison. Il s’approche de moi pour essayer de se défendre mais je ne fais que reculer encore plus en l’arrêtant.

- Arrête je...j’ai besoin de rentrer.
- Avery…
- Je suis désolée Dylan. Je voudrais te dire que ça m’est égal, et je voudrais vraiment le penser. Mais je ne peux pas...je ne peux pas.