La naissance d'une fée

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Le 18 Avril 2011, ma mère mit au monde ma petite soeur ,celle qui malgré nos onze années d'écart sera extrêmement proche de moi, celle qui deviendra ma petite fée. Elle mesurait 51 cm et pesait 3kg330 . Cheveux noirs corbeau et yeux d'un brun foncé ,nous rappelant nos origines italienne, ma petite sœur était pour moi le plus beau bébé du monde. Vu la délétion génétique de mon frère, une prise de sang fut rapidement effectuée sur la demande de la généticienne et du neuropédiatre qui suivait mon frère, et c'était avec soulagement que l'on apprenait 6 mois plus tard qu'elle n'en était, heureusement, pas porteuse. Du côté de mon frère, il allait avoir bientôt trois ans et il ne marchait toujours pas, son seul langage étant des babillage comme un bébé. Il était suivi par une psychomotricienne à raison de trois jours par semaine. Bien qu'au départ les séances se passaient plus où moins bien , les choses ont rapidement changées. Mon frère était tellement intenable lors des séances que la thérapeute demanda à ma mère de laisser mon frère seul avec elle. Et cela améliora pas la situation ! Mon frère refusait de travailler avec elle et hurlait durant toute la séance ,il refusait qu'elle le touche. Il se calmait que lorsque ma mère venait le récupérer après la séance. Cela se passait tellement mal que la praticienne mit fin à sa collaboration avec ma mère et lui demanda de trouver quelqu'un d'autre. Ma mère avait été dévastée par la situation d'autant plus que quelques jours auparavant, elle avait appris de la bouche de son institutrice qu'il ne serait plus possible d'accueillir mon frère dû a un contrôle du centre PMS . L'assistante sociale avait repéré les difficultés de mon frère et jugeait qu'il serait certainement mieux dans une école spécialisée. Ma mère fut convoquée par cette assistante sociale quelques jours après son passage . Bien que l'on lui disait qu'il y avait aucune obligation d'écouter les conseils que l'on lui donnait, ma mère avait bien senti que, tout compte fait, on lui laissait pas le choix. Des tests de compétences avaient été effectués sur mon frère à son insu et l'assistante sociale, bien que très douce, s'était montrée sans appel, mon frère devait aller dans le spécialisé pour son bien. Ma mère s'était senti très mal tout le long des démarches. Elle avait l'impression d'avoir échoué dans son rôle de mère. Envoyé mon frère dans une école spécialisée était la preuve qu'il y avait un problème, seulement, personne d'entre eux ne savait où ne disais lequel, et on continuait de la culpabiliser. Pour certains d'entre eux, ma mère ne stimulait pas assez mon frère. Et c'était loin d'être le cas ! Moi, je me souviens d'une mère qui passait des heures à stimuler son enfant et ce malgré un travail plutôt prenant. Je me souviens d'une mère qui ne savait pas aller dans un magasin, sans ramener un nouveau jeu éducatif qui était destiné à faire évoluer mon frère. Je me souviens d'une mère qui déprimait quand elle voyait que rien de tout ce qu'elle achetait n'intéressait mon frère, d'une mère qui pleurait en voyant que son enfant refusait d'interagir avec elle lors des moments de jeu. Ce qui la faisait le plus souffrir était le fait que du haut de ses trois ans, mon frère ne l'avait jamais appelée maman. Jamais, il ne lui avait adressé ne fusse qu'un sourire. Jamais , il ne lui avait fait un seul câlin, car il ne supportait aucun contact . Même pour un simple baiser, mon frère ne cessait de la repousser. Mais malgré cela, ma mère était considéré comme coupable des lacunes de mon frère. Peu importe les résultats sanguins qui avaient démontré un problème génétique chez mon frère . Il était, certainement, plus facile pour eux de la culpabiliser que d'admettre leur propre impuissance.

L'autisme : Le combat d'une mère ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant