Miroir déformant

Récupératrice officielle des ingrédients

Bonne lecture et n'oubliez pas de me dire ce que vous en avez pensé ;)

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Cleo était allongée dans son lit, ses yeux grands ouverts fixant le plafond. Depuis que Sirius l'avait méchamment rejetée, elle n'avait plus remit un orteil en dehors du dortoir et se fichait comme une guigne qu'elle ait été radiée du club ASB ou qu'elle manquait suffisamment de cours pour s'en mordre les doigts lorsqu'elle irait mieux. C'était son premier chagrin d'amour. La jeune fille se sentait complètement impuissante et trahie par Sirius. Bien sûr, elle n'avait pas imaginé qu'il lui dise « Je t'aime en secret depuis le premier instant où ta splendide plastique a traversé le cristallin de mes yeux » dès le début de leur discussion mais elle avait tout de même espéré qu'il serait plus compréhensif et gentil à son égard que l'autre fille. Visiblement, elle s'était complètement fourvoyée sur son compte et ça, ça faisait très mal.

Son regard erra alors sur le mur au dessus de son lit, habituellement recouvert d'images mouvantes. Depuis qu'il l'avait discrédité publiquement, Cleo avait ôté toutes les photos qu'elle y avait collé de lui, mais ne s'était pas encore résolu à les jeter. Elles lui avaient coûté extrêmement cher et tout au fond de son coeur meurtri, la jeune Poufsouffle espérait encore qu'il lui envoie un hibou de pardon afin d'avoir une excellente excuse pour pouvoir les raccrocher au mur.

Malheureusement, cela faisait déjà une semaine que la Saint Valentin était passée et elle avait fini par cesser d'attendre quelque chose. La seule chose provenant de ses achats compulsifs qu'elle n'avait pas enlevé était le protège-matelas de son lit, où Sirius semblait dormir, ressemblant à un ange. Il lui apportait encore du réconfort malgré son humiliation.

Ce matin là, les filles de son dortoir qui acceptaient encore de lui parler l'avaient sermonnée sur le fait que c'était ridicule de gâcher sa vie – et le pourcentage de chance de réussir correctement les BUSEs à la fin de l'année – pour un simple garçon. Malgré la justesse de leur discours, Cleo n'arrivait pour le moment pas à passer à autre chose, surtout que Sirius n'était pas juste un « simple garçon » comme elles disaient. Même son livre préféré n'arrivait pas à la distraire de ses sombres pensées. Grognant de dépit devant son manque de concentration, elle referma l'ouvrage et déambula sans but dans le dortoir, vêtue de sa robe de chambre aux couleurs de Poufsouffle.

C'est alors qu'un tapotement retentit à la fenêtre. Étonnée, la jeune fille ouvrit et un hibou de l'école entra en trombe, accompagné par une forte bourrasque de vent. Le printemps 1976 était bien plus venteux que les années précédentes et Cleo eu bien du mal à refermer la fenêtre à cause de la puissance des rafales balayant le parc.

Une fois que le vent cessa de refroidir l'intérieur du dortoir, elle se recoiffa rapidement, grimaçant en sentant les noeuds parsemant sa chevelure, avant de se tourner vers l'oiseau qui l'attendait sagement sur la commode. C'était un bel hibou au plumage sombre et aux yeux d'ambre qui attendait patiemment que la jeune fille lui accorde un peu de son attention. Il appartenait probablement à l'école car la majorité des hiboux qu'apportaient les élèves étaient plus racés que lui. Cleo détacha doucement la lettre de sa patte et le caressa distraitement tout en lisant le mot... avant de réaliser qu'elle aurait peut-être dû s'asseoir avant.

Chère Cleo (j'espère que je ne me trompe pas dans ton prénom !),

Je t'écris cette lettre pour te demander d'excuser mon comportement lors de la journée de la Saint Valentin. Comme Remus te l'a expliqué à ce moment là, je venais de faire une belle indigestion de chocolat durant la nuit et je n'étais donc pas très bien réveillé ni de bonne humeur ce matin là. Voir une personne supplémentaire me souhaiter la Saint Valentin (et en plus, m'offrir des chocolats !) alors que j'avais eu beaucoup de mal à aller à la Grande Salle sans me faire importuner m'avais mis de fort méchante humeur.
Afin de me faire pardonner, je voudrais te proposer de m'aider moi et le groupe des Maraudeurs dans la préparation de nos futures blagues. Si tu es intéressée, rendez vous ce soir à 19h à l'angle de la Sorcière Borgne au troisième étage. Dans le cas contraire, réponds moi par hibou que cela ne t'intéresse pas et je ne t'importunerais pas plus.