Miroir déformant

Epilogue : Partie 2

Bonne lecture !

******

— Bonsoir charmante demoiselle, fit la voix de l'ancien Gryffondor soudainement à ses côtés.

La jeune femme rougit, persuadée qu'il l'aurait laissé tranquille car elle l'avait soigneusement évité depuis qu'il avait été son complice involontaire dans sa vengeance contre Sirius. Mais visiblement, elle s'était totalement fourvoyée. Elle lui fit un petit sourire amical avant de lui demander le plus naturellement possible ce qu'il lui était arrivé ces dernières années. Passant l'éponge sur la manière dont elle avait coupé le contact, le jeune homme raconta avec humour quelques anecdotes post-Poudlard ainsi que le récent mariage de ses amis et la catastrophe que

Sirius avait produit en voulant faire comme les moldus : sortir du gâteau dans une tenue étrange pour faire rire les mariés. Leurs souvenirs partagés les détendirent mutuellement, Remus se montrant impressionné lors de ses récits rocambolesques impliquant des dragons indomptables.

— Tu verrais Stefan à l'œuvre ! s'exclama Cleo, des étoiles dans les yeux. C'est un maître en la matière ! Il suffit qu'il chuchote quelques mots à l'oreille du dragon et PAF ! Il se calme et se laisse faire beaucoup plus facilement. A côté, je suis une débutante qui n'a jamais été en contact avec les dragons !

— Stefan ? interrogea le jeune homme, perplexe. De qui s'agit-il ?

Avant que la dresseuse de dragons ne puisse répondre, une personne qu'elle ne connaissait que trop bien la coupa.

— Eh bien Lunard, qu'est-ce que tu fais ? On te cherche depuis tout à l'heure, Frank aimerait porter un toast aux anciens Gryff...

Sirius s'interrompit en croisant le regard gris de Cleo. Celle-ci ne s'attendait pas du tout à le croiser d'aussi près – de loin lui suffisait amplement – et en fut totalement déstabilisée. Le jeune homme aux cheveux bruns eut un rictus amer avant de s'adresser à son ami comme si elle n'existait pas.

— Alors, tu viens Lunard ?

— Tu pourrais être un peu plus poli avec Cleo, lui reprocha Remus en le foudroyant du regard. Ce n'est pas parce que vous vous êtes séparés en mauvais termes qu'il faut continuer vos gamineries.

— Elle m'a envoyé du venin d'Acromentule dans la figure comme cadeau d'adieu Lunard, grimaça-t-il. Comment est-ce que tu veux que je reste poli ?

— Tu l'avais parfaitement mérité, riposta amèrement la jeune femme à son adresse. Ne t'inquiète pas Remus, je ne lui en voudrais pas s'il ne m'adresse pas la parole. Cela me fera

même des vacances, au vu de toutes les autres crasses qu'il m'a faites par la suite.
— Comment ça, je le méritais bien ? s'étrangla Sirius. Je n'ai jamais été odieux au point de recevoir un traitement pareil ! Et toi aussi, tu méritais amplement que je me venge.

— Quoi ? s'exclama Cleo d'une voix perçante. Tu oses insinuer que tu n'étais pas odieux et que me maltraiter comme tu l'as fait était justifié ? Qui a tout fait pour que mes efforts pour réussir ce fichu défi soient vains ? Qui m'a pourri littéralement la vie jusqu'à ce qu'il parte de l'école ?

— Ce n'était que justice.

— Par le caleçon de Merlin, tais-toi ! A cause de tes demandes bizarres, j'ai volé des ingrédients à un professeur, frôler des crises cardiaques en me promenant la nuit seule dans les couloirs avec Rusard et Miss Teigne qui rôdaient, affronté seule des Acromentules et toutes les horreurs de la Forêt Interdite et ce n'est que justice de me faire payer mon dévouement ? J'ai piétiné mes valeurs de ne pas enfreindre le règlement et de ne pas voler, sans parler que j'ai risqué ma vie juste par amour pour toi. Tout ce que j'ai reçu en retour, c'est rien à part des moqueries et le jugement trop partial de James ! Alors ta justice, tu peux te la mettre là où je le pense !