Feu de forêt

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Salut ! Et oui, vous ne rêvez pas, je poste bien un samedi XD J'ai décidé de me mettre des rappels parce que j'ai tendance à ne pas faire attention aux jours qui passent. J'espère que ce chapitre vous plaira, bonne lecture :)

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Avec d'affreux claquements de mandibules, toutes les araignées convergèrent sur elle à une vitesse affolante. Cleo recula à nouveau en hurlant de peur et trébucha sur quelque chose qui traînait par terre. Par un miracle inouï, il s'agissait de sa baguette magique ! L'adrénaline coulant à flots dans ses veines, elle se ressaisit instantanément et hurla :

INCENDIO !

D'immenses flammes jaillirent alors de sa baguette et grillèrent proprement les arachnides qui s'approchaient de trop près, les faisant cliqueter de douleur. Les arbres les plus proches d'elle s'enflammèrent et l'espace où la jeune fille était tombée en embuscade fut soudain brillamment éclairé. Une odeur étrange flottait dans l'air, faisant hausser une microseconde les sourcils de Cleo : le fumet d'araignée grillée ressemblait à s'y méprendre à de la noisette. Mais elle n'eut pas davantage de temps à se consacrer à cette pensée, car les satanées bestioles revenaient à la charge.

Soudain, un bruit de sabots retentit et un homme sur le dos d'un cheval sauta par-dessus les araignées enragées. Tout aussi surprise que ses adversaires, la jeune fille fit volte face et reconnut avec stupéfaction la version réelle et grande nature des centaures qu'elle avait découvert dans les livres de Poudlard. Celui-ci, les cheveux et la robe claire à la lueur des flammes, lui cria quelque chose qu'elle ne comprit pas, car une nouvelle attaque venant de sa gauche l'absorba complètement.

Les pinces poilues de Trodpat passèrent à un cheveu de sa tête et elle bondit en arrière pour s'éloigner de l'arachnide. Perdant son sang-froid, Cleo se mit à mitrailler dans tous les sens le premier sort qui lui venait en tête : celui d'Expulsion. Une lueur de surprise dans ses huit paires d'yeux, l'Acromentule resta dans sa position une demi-milliseconde (qui parut une éternité pour la jeune fille) puis fut éjectée violemment en arrière, brisant les arbres incandescents et s'enfonçant au loin. Le feu ronflant donnait un aspect irréel à la scène et il faisait terriblement chaud.

Un bras la saisit soudain à la taille et la Poufsouffle fut soulevée sans ménagement du sol. Chassant la sueur qui lui piquait les yeux, elle constata que le centaure l'avait prise dans ses bras et galopait dans une direction qu'elle n'arrivait pas à voir. Des branches lui fouettaient le visage, faisant couler du sang dans ses yeux et imprégnant ses vêtements.

— Non mais qu'est-ce qu'il t'a pris de mettre le feu partout, misérable humaine ! éructa l'homme tout en continuant de fuir. Répare tout de suite tes dégâts ou la forêt va flamber !

— Je ne peux pas, répliqua Cleo sur le même ton, je ne connais pas la formule pour éteindre le feu !

— Qu'est-ce que l'on vous apprend donc dans cette maudite école ? Vous savez maîtriser les sortilèges dangereux mais pas leurs antidotes ?

— Ça m'est venu tout seul, se défendit-elle en tentant de se protéger des branches qui lui fouettaient le corps. Et ce sortilège est normalement réservé aux années supérieures.

— Je m'en fiche, répliqua le centaure sèchement. Éteint moi ce feu !

Les dents serrées, la Poufsouffle commençait à en avoir marre. Non seulement elle était tombée au cœur du territoire des Acromentules mais en plus, elle devait se faire sauver par un centaure qui la harcelait pour qu'elle éteigne le feu alors qu'elle ne connaissait même pas la formule ! Croisant les bras, elle se concentra du mieux qu'elle put afin de se remémorer la page du livre où elle avait apprit le sortilège d'embrasement. Vu que les formules étaient généralement en latin, cela devait forcément commencer par « aqua », qui signifiait eau. Mais elle pressentait que c'était quelque chose d'assez simple, quelque chose qui sonnait bien...

Au bout de quelques instants, bien que bringueballée dans tous les sens, Cleo rouvrit les yeux avant d'être brutalement lâchée sur le sol. Elle roula par terre avant de s'arrêter et de se relever, le corps endolori. A quelques mètres d'elle, les arbres en flamme répandaient une chaleur insoutenable. Elle se protégea la figure de ses bras en regardant le centaure d'un air interrogateur. Celui-ci lui désigna le feu en tapant du sol avec son sabot.

— Allez humaine, répare tes bêtises !

Passant sur le « humaine » craché d'une manière qui ne lui plaisait pas du tout, la jeune fille se concentra et leva sa baguette. Elle avait par miracle retrouvé la formule grâce à sa mémoire visuelle mais l'exécuter correctement était une autre paire de manches.

Aguamenti !

Rien ne se passa. Le centaure tapa de plus belle du sabot, augmentant considérablement le stress de la Poufsouffle qui relança une seconde puis une troisième fois le sort. Le dernier essai fut le bon : une fontaine jaillit de sa baguette, inondant le sol. Elle s'approcha alors des flammes ronflantes et commença à les éteindre de façon méthodique. Fort heureusement pour elle, la pluie de la nuit dernière avait rendu les arbres humides, ce qui bloquait la propagation du feu.
Au bout d'un long moment, Cleo finit par éteindre la dernière flammèche avant de s'adosser à un arbre, complètement épuisée. La chaleur lui cuisait encore le visage et l'odeur de brûlé la faisait suffoquer. Elle passa sa manche sur son visage afin d'essuyer le sang et la sueur qui lui piquaient les yeux et de reprendre son souffle.

Une fois que sa vision fut moins trouble, la jeune fille se détacha du tronc avec effort pour constater avec agacement que le centaure, sans doute satisfait qu'elle ai éteint les flammes, avait disparu. Marmonnant quelques jurons, Cleo décida de quitter les lieux, incapable de supporter davantage l'odeur. Son regard accrocha alors une trouée dans les arbres. Sa curiosité évaporant la fatigue, elle s'approcha et vit de nombreuses branches d'arbre brisées sur les bords d'une grosse tranchée. Intriguée, elle décida de suivre la piste avant de trouver un endroit pour dormir.

La jeune fille arriva alors dans un petit espace dénué de buissons où une odeur de noisette grillée parfumait l'air. Sur le qui-vive, elle s'approcha doucement : c'était exactement l'odeur qu'avaient eu les araignées de la clairière en se consumant et elle n'était pas prête à affronter de nouveau les arachnides. A son grand étonnement, Cleo découvrit le cadavre de Trodpat les pattes en l'air, une espèce de fluide visqueux transparent sortant de son corps. Elle avait complètement oublié que le sortilège d'Expulsion l'avait propulsé hors du territoire des Acromentules mais elle ne pensait pas qu'il serait aussi efficace.

Une grimace sur le visage, elle s'approcha lentement du cadavre. Vraiment, c'était une bestiole moche à voir. La jeune fille constata alors que les crochets à venin perlaient de liquide, lui rappelant son défi et les différents ingrédients qu'elle était sensée ramener à Sirius. Sortant alors deux fioles en cristal de son sac, elle se mit en devoir de les remplir, non sans mal. Une fois cela fait, elle contempla pensivement les poils carbonisés avant de se décider à remplir un petit sachet : si le Maraudeur décrétait que le venin était irrecevable, elle pouvait toujours sauver la situation avec ça.

Encore tremblante de ces aventures, la jeune fille fourra les deux ingrédients supplémentaires dans son sac à dos et s'éloigna le plus possible du cadavre de l'Acromentule. Mais elle n'alla pas bien loin, l'épuisement sapant sa détermination. Les yeux papillonnants, elle fit néanmoins l'effort de se hisser sur une branche de l'arbre le plus proche et s'endormit dès que sa tête toucha son sac à dos en guise d'oreiller.

Miroir déformantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant