Je tire le frein à main et coupe le moteur avant d'attraper mon sac, sagement posé sur le siège passager. Je descends de ma voiture et entre dans le haut bâtiment qui renferme une multitude de sociétés différentes. Je prends un ascenseur pour me rendre à mon étage, le huitième.
À chaque palier, du monde monte et descend. Une vraie ruche. Je salue les quelques visages connus et offre un simple sourire aux autres. Quand les portes s'ouvrent enfin sur mon étage, je me fraye un passage à travers la masse compacte contenue dans la cabine. Je sors juste avant que les portes ne se referment.
- Salut Izy ! s'exclame Julie, ma collègue et amie, en passant son bras autour de mon cou.
- Oh, blondasse ! je lui lance avec un immense sourire carnassier.Mon amie rigole tout en me racontant les derniers potins de l'étage.
- Mick est parti avec Juliette hier soir. Ils ont été vu ensemble sur le parking... m'informe-t-elle en jouant des sourcils de manière subjective.
Ces ragots la font rire mais je n'y prête aucune attention. Chacun fait ce qu'il fait bien ce qu'il veut. Mais ça alimente les conversations, alors j'écoute gentiment.
- Non, vraiment ? je lui réponds de manière exagérément intéressée.
- Oui ! Et prends pas ce ton là avec moi microbe !Ce surnom... Comme si faire un mètre cinquante cinq était une raison valable pour m'attirer tous les termes faisant référence à ma (petite ?) taille.
- Arrête de m'appeler comme ça ! je ronchonne et me dégageant de son bras pour poser mes affaires sur mon bureau.
- Alors arrête de faire référence à mes cheveux...Ok, je l'ai mérité...
Julie continue sa liste d'infos jusqu'à ce que la tête de notre patronne apparaisse à la porte de son bureau. Depuis son poste d'observation, en mezzanine au-dessus de notre "open space", elle a une vue imprenable sur les petits récalcitrants qui ne serait pas en plein travail.
Je plonge mon nez dans mon écran, même si mon ordinateur est encore éteint, pour ne pas me faire prendre. Bah ouais, je suis une flippette...
Une fois mon poste lancé, mon casque sur la tête, les premiers appels arrivent. J'écoute les plaintes des clients au fil des heures et essaie de les aider au mieux. Je regarde l'heure et coupe la ligne pour ne plus recevoir de nouvel appel. C'est l'heure de manger !
Je rejoins Julie et une bande de collègues devant les ascenseurs. Le réfectoire est au dernier étage et nous offre une terrasse sur le toit : le pied total ! Nous avons une magnifique vue sur le lac d'Annecy au loin, que demander de plus ?
Plateau en main, nous cherchons une table libre avec un parasol. Le soleil cogne encore assez fort ici, même en septembre. Je m'installe entre mon amie et Lucas. Un serial-dragueur qui cherche par tous les moyens de me mettre dans son lit. Mais je résiste, envers et contre tout. Je refuse de faire partie de ses victimes ! Question de principe.
Après le repas, nous redescendons à notre étage. Sur le chemin, Lucas persiste.
- Tu sais pas ce que tu rates Izy, je suis le meilleur coup que tu ne connaîtras jamais, me glisse-t-il à l'oreille d'une voix séductrice.
- Je prends le risque Lucas, j'aime vivre dangereusement ! je lui réponds avec une petite tape sur l'épaule.Je le laisse planté là, avec son sourire en coin. Je sais qu'il n'en a pas fini avec moi mais je suis fière de ma répartie.
Je m'assieds sur ma chaise et remets mon casque sur les oreilles. Le doigt flottant au-dessus du bouton pour relancer la ligne, un mauvais pressentiment me saisit. La seconde suivante, l'alarme retentit. Je repose ma main sur mon bureau et regarde autour de moi la réaction de mes collègues. Personne ne se presse, tout le monde finit son appel. Je vois Julie, trois rangs plus loin, qui me fait des signes pour attirer mon attention. Je la vois hausser les épaules et les sourcils. Elle veut savoir ce qu'on fait... je ne le sais pas plus qu'elle. Une petite pause gratuite ne serait pas de refus mais la cohue dans les escaliers, descendre et remonter les étages à pied... bah oui, chez nous, les ascenseurs sont remit en route qu'une fois le personnel revenu en post...
- Mademoiselle, il faut quitter les lieux ! m'ordonne un agent de sécurité qui passe à côté de moi.
- Oui, tout de suite.Autour de moi, tout le monde se lève. Je souffle en me lassant tomber dans le fond de mon siège. Comme quelques autres rebelles, je tarde à bouger. L'endroit se vide petit à petit et l'alarme continue de nous agresser les oreilles. Je rejoins mon amie à son bureau, accompagné de Lucas et deux trois autres personnes. Je lève la tête et vois la patronne derrière son écran, insensible à l'alerte.
- Je vais la chercher, j'informe les autres en me dirigeant vers les escaliers.
Je gravis les marchés une à une et frappe à la porte de son bureau.
- Oui ?
Je passe la tête avant de prendre la parole.
- La sécurité veut que tout le monde sorte Maryse, vous venez avec nous ?
- Oui, je vous suis dans une minute, me répond-t-elle sans même quitter son écran des yeux.Je me tourne vers des autres, en bas, en levant à mon tour les épaules. Je ne sais pas quoi faire. Faut-il l'attendre ou partir ?
Une odeur désagréable envahi mes narines. Je tourne la tête pour en trouver l'origine. Les cris de peur de mes collègues, plus loin, m'aide rapidement... Un feu nous bloque l'accès aux escaliers. Ce n'était pas une fausse alerte, et nous sommes prit au piège...
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Où Que Tu Sois...
Romance𝐕𝐄𝐑𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐍𝐎𝐍 𝐂𝐎𝐑𝐑𝐈𝐆𝐄́𝐄 C'est toujours d'une journée banale que naît une catastrophe. Hisae sait mieux que personne que n'importe quelle journée ordinaire peut devenir un véritable cauchemar. Lors d'un incendie qui aurait put coûter...