Chapitre 4

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La salle municipale s'avère être un gymnase. J'entre dans l'édifice accompagnée de Julie et découvre que tout un tas de nos collègues sont déjà présent dans le hall.

- On a tous été convoqué ? demande une secrétaire.
- Visiblement, lui réponds un informaticien blasé.

Toujours à considérer les autres comme des décérébrés ceux là. Je le regarde avec dédain avant de sourire à la petite rousse à lunettes qui rougit à vue d'oeil. La pauvre...

Nous attendons une bonne dizaine de minutes, tous agglutinés dans cette espace pas du tout prévu pour recevoir autant de monde. Je reçois des coup de coude, de genoux et d'épaule. Merci ma taille de lilliputienne...

Quand enfin les portes s'ouvre, nous avançons tel un troupeau de moutons sur le terrain en résine verte. Des buts encadrent le terrain et des paniers relevés au plafond nous accueillent, espérant nous voir les utiliser.

- Installez-vous dans les gradins, nous ordonne quelqu'un dans un haut parleur.

Je balaie l'espace des yeux et vois notre PDG au cœur de cette salle vide, un micro à la main et des amplis à ses pieds.

Je suis docilement ses ordres et m'installe avec ma collègue sur un des bancs du milieu. Je regarde Julie, lui demandant si elle comprend ce qu'il se passe. Son haussement d'épaule me prouve que je ne suis pas la seule paumée ici.

- Bonjour à tous,  dit notre directeur une fois tout le monde assis.

Le silence se fait, plus personne ne prononce le moindre mot ni n'ose respirer.

- Je vous ai convoqué aujourd'hui pour vous parler de l'incendie et de la suite des événements.

Nos locaux et nos ordinateurs, seul instrument de travail de la boite, ont tous été détruit. Les archives papier sont sans doute parties en fumées elles aussi, nous sommes donc tous dans l'inconnue total sur notre avenir professionnel.

- En ce qui concerne l'incendie, poursuit l'homme en costume devant nous, il s'est déclaré dans la cage d'ascenseur, à notre étage. Un circuit électrique à prit feu. Nous avons été les premiers touchés.

C'est un sacré truc à encaisser. Nous sommes le premières victime de l'incendie et si nous avions suivis la procédure en cas l'alerte, comme la plupart des gens présent ici, nous n'aurions pas eu à subir de traumatisme.

- Des rumeurs cours et je voulais vous informer que, oui, Maryse Blano est décédé sur les lieux. Un pompier a été sévèrement blessé en tentant de la sauver.

Je me redresse, tous les sens en alerte. Mon pompier...

- Forte heureusement, malgré ses blessures, il s'en est tiré. Je vous demanderais de respecter une minute de silence à la mémoire de notre collègue.

Un poids, que j'ignorais avoir, me libère d'un seul coup. Je respire à plein poumons, profitant d'une puissance nouvelle. Les yeux fermés, je sens mes mains trembler de soulagement. Une larme de joie m'échappe quand je rouvre les paupières.

- Merci. En ce qui concerne notre avenir, il est bien sombre.

Je fronce les sourcils, me demandant ce qu'il va bien pouvoir nous tomber dessus cette fois.

- Nous fermons temporairement. D'ici là que l'assurance nous rembourse, nous aurons perdu bien trop de temps et d'argent. Vous êtes, tous, actuellement inscrit à pôle emploi. Ils assureront vos salaire en attendant que les choses se remettent en place.

Je cligne des yeux, essayant d'assimiler l'information. Je suis au chômage, virée par un feu...

- Je vous prie de bien vouloir nous excuser de ce désagrément, nous en sommes profondément désolés. Profitez de ces vacances forcé pour vous détendre, pour certains d'entre vous, continue-t-il en posant son regard sur chacun de ceux resté pendant l'incendie puis inclinant la tête respectueusement vers moi, remettez vous de votre traumatisme.

Ses yeux plongés dans les miens, il poursuit.

- Vous avez vécu un moment atroce, vu des choses perturbantes.  Il vous faudra certainement du temps pour vous en remettre et je suis de tout cœur avec vous.

Je hoche la tête en remerciement. Après un très bref sourire, son regard recommence à passer d'un employé à l'autre.

- Je tenais à remercier particulièrement les personnes resté auprès de Maryse, essayant de la faire sortir. Malheureusement son dévouement au travail lui aura coûté la vie et aura mit la vôtre en danger.

Un frisson me parcours de la tête aux pieds. Je me revoi déposer l'extincteur et abandonner ma patronne. Si j'avais insisté davantage, peut être serait-elle encore en vie...

- Sachez que rien n'est de votre faute, la mort de Maryse est de sa faute à elle et à elle seule, pas la votre, conclut-il comme s'il avait lu dans mes pensés.

Sur ces mots, notre PDG nous souhaite une bonne fin de journée et sort du gymnase. Tout le monde se regarde, ahuri. Un brouhaha commence à s'élever doucement, les plainte de chacun se font entendre progressivement. Petit à petit, les voix de mes collègues résonnent tant sur les murs qu'il m'est impossible de comprendre quoi que se soit. Même les mots que Julie crie sont incompréhensible.

Mon amie me tire par la main pour me faire sortir de cette endroit qui grouille de gens mécontents. De quoi se plaignent-ils franchement ? On garde notre salaire et nous restons à la maison. Ces gens sont complètement maso !

Dehors, l'air frais s'engouffre dans mes cheveux et détends mes muscles. Je n'avais même pas réalisé combien j'étais tendu pendant la réunion. Je renverse la tête en arrière et ferme les yeux, profitant des rayons de soleil.

" Malgré ses blessures, il s'en est tiré" Je me repasse les mort de mon directeur en tête, soulagée d'avoir enfin des nouvelles de l'homme qui m'a sauvé, de bonnes nouvelles. Maintenant que je sais qu'il est en vie, qu'il va bien, je dois aller le remercier en personne.

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Où Que Tu Sois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant