Je déteste les hôpitaux. Depuis que ma meilleure amie a eu un cancer du sein et y a passé le plus clair de son temps, je les ai en horreur. J'allais la voir aussi souvent que possible et les hôpitaux sont devenu, pour moi, signe de maladie, de tristesse. Je n'arrive pas à voir les belles choses qu'on peut y faire.
En arrivant chez moi, Je constate que Julie a fait un grand ménage. Il n'y a plus rien qui traîne et pas un seul grain de poussière ne traîne sur la télé. Je la remercie chaleureusement avant d'aller m'affaler dans mon canapé douillet.
Je ferme mes yeux pour profiter du calme qui règne. Dans un hôpital, le calme, ça n'existe pas vraiment. Alors je savoure le silence.
Enfin, jusqu'à ce que j'entende, au loin dans la rue, une sirène de pompier. Je me redresse d'un seul coup.
Mon pompier...
Je n'ai qu'une envie, trouver ce camion et passer chaque occupant au peigne fin pour retrouver le propriétaire des yeux de celui qui m'a sauvé la vie. Mais il faut être réaliste, je ne trouverais jamais ce camion, le bruit est bien trop lointain...
Je sais que c'est complètement dingue, mais j'ai besoin de le retrouver, de la revoir, de le remercier et de m'excuser d'avoir mis sa vie en danger.
- Ça va, ils ne viennent pas pour nous cette fois, détends toi, me dis Julie croyant que j'ai pris peur.
Je regarde mon amie et me demande si je dois lui révéler la vrai raison de mon sursaut. Elle le prendrait pour une folle si je le lui disais, alors je m'abstiens et prétends qu'elle a vu juste.
Les sirènes des camions de pompiers ne m'effraie pas, bien au contraire. Elles m'attirent. Elles me donnent envie de les suivre, de le retrouver.
Je sors sur mon micro balcon et regard la rue s'étend à l'horizon. Aucune trace des gyrophares bleus ou d'un quelconque camion rouge. Je reste la respire l'air frais de l'extérieur. Julie me rejoint. Sa caresse dans le dos m'arrache un sourire reconnaissant.
- Izy, il faut que je te parle d'un truc, me confie mon amie.
Vu sa mine embarrassé je sens que ce n'est pas une bonne nouvelle. Je délaisse la vue et lui fait face, inquiète.
- Pendant que tu étais hospitalisée, nous avons reçu une convocation.
Julie me tend une enveloppe blanche avec un bordereaux d'accusé de réception. J'observe le courrier puis mon ami, perdue. Mes Sourcils froncés l'incite à m'expliquer.
- La tienne a été déposé pendant que je faisais le ménage, la factrice n'a pas demandé de carte d'identité et me la donnée sans vérification. J'ai déjà ouvert la mienne et c'est la boite qui nous demande de venir dans un local municipal.
- Pourquoi ? je demande.Je ne comprends rien, qu'est ce qu'on a bien put faire pour être convoquées de la sorte ? Ensemble ?
- Lucas pense que nous allons être tous mis sur la touche. Tout à grillé en même temps que note étage.
Des images de Maryse étendu sur le sol m'apparaissent par flash. Je secoue la tête pour m'en débarrasser. S'y succèdent celle de mon pompier sous tout un tas de débris, prit au piège. Mon stresse monte en flèche, me demandant si j'ai rêvé l'avoir sauvé. J'ai besoin de le voir pour m'assurer qu'il va bien.
Julie me secoue le bras et me fais revenir sur terre. Son regard inquiet me touche et je la rassure en lui promettant que je vais bien.
- Mouais, me répond-t-elle pas du tout convaincu.
- Quand aura lieu notre pénitence ? je lui demande pour changer de sujet.
- Après demain.Oh punaise. Je viens à peine de sortir de l'hôpital qu'on m'envoie déjà au purgatoire. Achevez-moi !
Je souffle d'agacement avant de faire à nouveau face à la ville qui s'étend à mes pieds. En tendant l'oreille je remarque une nouvelle sirène résonner dans l'air. Je n'avais jamais remarqué combien les soldats du feu pouvait être sollicité.
Après un dernier regard au voitures qui circulent paisiblement, je rentre et m'affale sur mon canapé. Télécommande en main, je me mets à zapper compulsivement. Aucune image n'attire mon attention, aucun programme ne trouve grâce à mes yeux. Je finis par m'arrêter sur une rediffusion d'un épisode de Grey's Anatomy. Un classique mais qui a le mérite de retenir mon attention.
***
Quand j'ouvre les yeux la pièce est plongée dans l'obscurité total. Je m'étire, détendant mes muscles mis a mal, recroquevillée sur le canapé. Après un grand bâillement je me frotte les paupières et cherche mon amie des yeux. Mon attention est attirée par un morceau de papier posé sur la table basse devant moi. Je m'en empare et reconnais l'écriture de Julie.
"Tu dormais si bien, je n'ai pas osé te réveiller. On se voit mercredi à la convoque"
Je m'empare de mon téléphone et hallucine en voyant l'heure. Il est 4h du mat' ! Je me lève, vacille, me rattrape au dossier de la banquette et prend la direction de ma chambre. Je ne cherche pas à réfléchir à quoi que ce soit, je retire tout et me glisse sous les draps. Je me préoccuperai de ma douche demain.
Je tourne dans lit à la recherche des bras salvateurs de Morphée. Sur le dos. Sur le vente. Sur le flanc droit. Gauche. De nouveau sur le dos. Rien à faire, ce traître m'a abandonné !
Je souffle en regardant le plafond. Qu'est ce que je peux bien faire au beau milieu de la nuit pour m'occuper franchement ?
Une idée, stupide très certainement, me vient en tête. Je me lève, choppe un plaid et vais m'installer devant mon ordinateur. Je vais sur Google et tape dans la barre de recherche "incendié Annecy" dans l'espoir d'avoir une quelconque info sur ce qu'il c'est passé.
Des tas d'articles relate l'événement. Tous disent la même chose sur les blessés : un employé mort, trois pompiers grièvement blessés. Aucune autre informations sur ces soldats du feu.
Je file sur Facebook et cherche la page officielle de la caserne. Je déchante en m'apercevant qu'il n'y a pas une mais cinq casernes. Merde...
Je fais défiler le fil d'actualité de chacune d'elle, aucune ne parle de ces hommes blessés, aucune n'évoque le feu qui a ravagé un immeuble accueillant une multitude d'entreprises.
Je passe en revu les photos à la recherche des yeux de mon inconnu. Beaucoup ont les yeux bleu mais comment les reconnaître comme ça ? Impossible.
Agacée je referme l'écran de mon ordinateur et part prendre une douche. Faut que je me détende.
Le jet d'eau est froid avant de se réchauffer progressivement. J'ai toujours aimé les douches brûlante mais plus la température monte plus je sens un malaise me gagner. Ma respiration se fait difficile, ma tête me tourne, mes jambes flageolent. La panique me gagne.
Je coupe l'eau d'un coup sec et ouvre la porte de la douche en la faisant claquer au bout. J'attrape ma serviette et m'écroule sur le sol, enroulé dans ma semi-protection. Tremblante, je reste là, assise. Sans bouger.
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Où Que Tu Sois...
Romance𝐕𝐄𝐑𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐍𝐎𝐍 𝐂𝐎𝐑𝐑𝐈𝐆𝐄́𝐄 C'est toujours d'une journée banale que naît une catastrophe. Hisae sait mieux que personne que n'importe quelle journée ordinaire peut devenir un véritable cauchemar. Lors d'un incendie qui aurait put coûter...