Live (BTS FF)

Chapitre 27

- C'est laquelle, ta valise ? Me demande notre chauffeur, le nez dans le coffre.

Je désigne l'unique bagage jaune poussin qu'il pose sans ménagement sur le sol. Je vais pour m'en saisir, mais Nam le fait avant moi, accompagnant son geste d'un clin d'œil.

- On vous laisse vous gérer seul pour l'embarcation. Commence le manager en s'avançant vers nous deux. Quelqu'un vous prendra en charge une fois à Londres, vous êtes attendu à la Royal Court Of Justice pour midi, pas le temps de faire du tourisme en soit.

J'acquiesce et Nam fait de même. Je pose mon sac à terre et fait un câlin à chacun des garçons, sachant pertinemment qu'une fois dans l'aéroport, je n'en aurais plus la possibilité.

Jungkook, Jimin et Hobi accompagnent leurs étreintes d'un puissant "Fighting". Tae me fait promettre de l'appeler dès que je peux alors que Suga, lui, m'offre un simple sourire en coin.

Tous les membres du groupe savent qu'il va se faire la malle, mais pour cela, ils doivent encore berner les membres du staff qui les accompagne. La première partie de notre plan à eu lieu avant notre départ de l'hôtel, lorsque Nam, ayant passé la nuit dans la chambre de Jimin, nous a rejoints avec la valise du rappeur que nous avons transvidé dans les nôtres. Suite à ça, Suga s'est acheté une place pour notre vol depuis son téléphone et nous avons tout raconter aux autres lors du petit-déjeuné.

- Soyez sage sans moi ! Lancé-je une dernière fois en montant dans l'ascenseur avec Nam.

Nos avions n'ont qu'une petite demie-heure de différence et pour que nous passions inaperçu, le manager nous fait nous enregistrer avant les autres. Nam et moi portons des masques accompagné de tout l'attirail de camouflage et les journalistes ne s'occupent pas de nous lorsque nous arrivons dans le hall. Namjoon se charge d'enregistrer nos lourds bagages tandis que je présente nos billets à l'hôtesse. Je suis en pleine discussion avec elle quand quelqu'un pose une main sur mon épaule. Quand je me retourne, je suis éblouie par un flash venant de l'autre côté des vitres séparant le hall de la zone d'enregistrement.

Suga est face à moi, mon ours en peluche dans la main.

- Il semble que tu aies oublié ça. Dit-il bien fort en me faisant un clin d'œil. Je lui souris alors que Nam nous rejoint en trottinant.

L'hôtesse nous laisse passé, RM et moi une fois nos billets validés et je récupère ma peluche en passant derrière d'autres barrières. La Française se tenant derrière le comptoir, au même titre que les journalistes, s'attendaient à voir Suga faire demi-tour pour retourner dans le parking souterrain où se trouvent encore les autres membres. Mais il se contenta de sortir son téléphone pour montrer son e-billet. Elle le laisse alors passer et nous éclatons de rire une fois tout les trois de l'autre côté.

Les journalistes continuent de nous mitrailler de photos alors que j'enlève mon masque qui me donne chaud. Nous nous dirigeons vers la salle d'attente V.I.P. quand le téléphone de Suga sonne pour la première fois.

- Allô ! Lance-t-il en décrochant, m'étant l'appareil en haut-parleur.

- Suga ? Résonne la voix de V. Tu fous quoi ? Tu as trouvé Mah ?

Je me retiens de pouffer face au jeu d'acteur de Tae, le manager devant être tout près de lui.

- Oui, je suis allé m'enregistrer du coup, je te laisse, j'ai une envie pressante ! 

Il n'attend pas de réponse avant de décrocher et nous rions une fois de plus, sous le regard noir d'un homme d'affaires assit plus loin dans la petite pièce. Son téléphone sonne une fois de plus quelques minutes avant l'embarquement, mais il ne décroche pas en reconnaissant le numéro du manager. Nous montons dans l'avion et je me retrouve entre les deux rappeurs en classe affaire. Avant que l'hôtesse de l'air nous oblige à éteindre nos téléphones, Suga envoie un dernier message, expliquant au manager qu'il était avec nous, prêt à décoller pour Londres.

La légèreté de cette mission commando disparaît bien vite au profit de mon stress. Les garçons font tout pour me détendre lors du vol, sans grandes réussites. Je suis tendue au possible même si la présence des deux personnes qui comptent le plus à mes yeux me permet de garder la face.

Je ne fais plus la maline face aux journalistes anglais qui ne se gênent pas pour nous mitrailler. Les garçons tirent nos deux valises et je me contente de chercher du réconfort dans mon ours en peluche que je sers contre mon cœur, mais surtout dans la main de Yoongi, refusant de lâcher la mienne, même lorsque le chauffeur qui nous escorte lui a pressemant demandé.

Dix heures est passé quand nous arrivons à notre hôtel. Heureusement pour nous, nous avons le droit à une chambre avec deux lits doubles. Mais cette information n'est pas la plus importante du jour. Nam me presse dans la salle de bain pour que je me change pendant que Yoongi et lui enfilent leur costume dans la chambre.

Je m'arrête une seconde devant le miroir, j'ai enfilé sa robe bleue. La même que je portais à son enterrement.

- J'ai besoin de toi à mes côtés Jade, plus que jamais. Articulé-je difficilement en peignant mes cheveux.

Dès que je quitte la pièce d'eau, Yoongi se saisit de ma main tremblante et il la gardera avec lui jusqu'à ce que je me retrouve assise au milieu des spectateurs, dans le plus grand tribunal de Londres. Les journalistes sont partout en dehors, mais aussi dans la salle. Et l'idée de voir ma tête partout dans les journaux dès ce soir ne me rassure pas vraiment.

Nous sommes assis du côté de la défense. Depuis ma place, j'arrive à apercevoir un porte-parole de la BigHit et son avocat discuté depuis leur banc. Celui de la partie civile est toujours désert.
Je déglutis quand le juge fait son entrée et la poigne de Yoongi se fait plus forte contre mes pauvres phalanges. Nam, assit à ma gauche attrape également mon autre main quand le juge nous invite à nous lever, ce que tout le public fait, comme un seul homme.

- Aujourd'hui, dans l'affaire affrontant la famille Emera à la compagnie de la BigHit. Cette dernière, représentée sur le banc de la défense, est accusé de pousser des jeunes au suicide. La partie civile sera, quant à elle, représentée par Maître Emera et Maître Emera. Explique le juge en anglais, avant d'être traduit en coréen par un interprète assis non loin de lui.

La porte par laquelle nous sommes entrée il y a quelques instants s'ouvre dans un grand fracas et mes jambes me lâchent, m'obligeant à m'asseoir.

Devant moi, mes deux parents, en robe d'avocat, remontent l'allée pour venir prendre place sur leur banc. Je ne les lâche des yeux que lorsque mon regard rencontre celui noir de mon père, réveillant les brûlures dans mon dos.

Je n'y arriverais pas.