Live (BTS FF)

Chapitre 28

-Je suis désolé petite sœur, mais il est temps pour moi de tirer ma révérence.

La voix de Jade résonne dans la salle totalement silencieuse, mes yeux sont accroché à son image floue sur le vieux poste de télé. Les pressions sur mes mains se font plus fortes lorsqu'elle disparaît vers la mer. L'écran devient de nouveau sombre quand ma mère appuie sur la télécommande. Je ne l'écoute pas faire son speech face aux jurys. D'autres pièces à conviction circulent pendant que mon père prend le relais en assassinant les représentants de la BigHit. Ce sont des lettres, des mots de suicidées et des photos. Des pièces appuyant sur le fait que ces personnes écoutaient les BTS. Une fois que tout ces atouts joué, le juge déclare qu'il est temps pour tous de prendre une pause.

- Je vais aller voir notre interprète, pour demander si je peux me charger de traduire ton témoignage demain. M'explique Nam en se levant, avançant à contre-sens, vers le fond de la salle.

- J'ai besoin de me rafraîchir. Dis-je simplement en direction de Suga.

Ce dernier acquiesce et nous nous levons.. Sa main droite, tenant fermement la mienne, me guide à travers la foule opaque jusqu'aux toilettes les plus proches. Je soupire de soulagement quand la porte de ces dernières entre dans mon champ de vision. Ne me sentant pas complètement à l'aise au milieu de tout ces gens bien habillé. Il est à quelques centimètres de l poignée quand quelque chose, ou plutôt quelqu'un m'attrape le bras.
- Ma chérie ! Lance une voix plaignante dans mon dos.
Je fais volte face et me retrouve nez à nez avec ma mère, son visage clair contrastant avec le noir de sa robe. J'essaye de me dégager, mais elle me sert de toutes ses forces, laissant probablement la trace de ses doigts crochu sur mon bras nu. Yoongi comprenant le problème très rapidement, vient se placer entre ma mère et moi, l'obligeant à me lâcher.

- Écarte-toi, j'aimerais pouvoir parler à ma fille que tu m'as enlevé pendant quatre longs mois. Peste-t-elle en essayant de repousser Suga.

- Vous n'avez pas le droit de lui adresser la parole durant le procès, je ne devrais pas avoir besoin de vous le rappeler, Maître Emera. Se contente de répondre le rappeur, calmement.

Il récupère ma main et m'entraîne dans les toilettes sans un regard en arrière. Il ferme la porte derrière moi et déplace la lourde plante posée à côté du lavabo devant cette dernière, pour ne pas être dérangé. Sans que je ne lui demande quoi que ce soit, il vient me prendre dans ses bras avant de me bercer doucement sur le rythme des battements de son cœur.

- Tu es forte Mah, ne les laisses pas t'atteindre par leur fausse gentillesse, tu connais leurs vrais visages. Répète-t-il plusieurs fois avant que nous aillions à quitter l'endroit pour rejoindre nos places, sur les bancs usés.

À peine assise que Nam m'explique que malheureusement, il n'a pas le droit de me servir d'interprète lors de mon témoignage. J'accuse le coup et écoute le reste des accusations en silence.

Il est tard quand le juge nous libère, mes parents ont fini d'énoncer toutes leurs charges et demain, ça sera à notre tour de nous défendre. Notre chauffeur s'arrête au premier McDonald's sur notre route et Nam se charge de passer commande pour huit car, je cite, j'ai bien besoin d'un repas gras pour me remettre de mes émotions. Nous nous retrouvons enfin seuls quand Nam ferme la porte de notre chambre d'hôtel d'un coup de chaussures.

Les garçons installent notre repas sur la petite table basse entourée de deux fauteuils pendant que je vais retirer ma robe. Je ressors de la salle de bain, portant le premier bas de survêtements trouvé dans ma valise et un tee-shirt bien trop ample pour être à moi. Yoongi me fait remarquer que ce sont ses vêtements quand je m'installe à même la moquette tout en fourrant un nugget dans ma bouche.

- J'ai l'étrange impression d'avoir fait un bond dans le temps. Murmure Yoongi alors que je lève les yeux vers lui, un morceau de poulet frit encore en dehors de ma bouche.

- La fois où tu es venu à Paris ? Demande Nam en attaquant son burger.

Il hoche la tête et j'accorde un rapide coup d'œil à ma tenue. Je portais déjà ça quand Yoongi m'a obligé à rester dormir dans son hôtel, ayant peur que je rentre chez moi. J'avale difficilement ma bouche et sirote ma boisson silencieusement. Les deux rappeurs échangent quelques banalités quand le téléphone de Nam se met à sonner dans la pièce. Je jette un regard au réveil et remarque qu'il est déjà plus de vingt-trois heures.

- Qui appelle aussi tard ? Demandé-je alors que Nam décroche.

- Aussi tôt, tu veux dire ? Renchérie Yoongi alors que le téléphone de Nam passe en visioconférence.

Rapidement, les visages familiers de Tae et Jungkook apparaissent à l'écran, leurs yeux sont encore gonflés de sommeil et derrière eux, Jin baille à s'en décrocher la mâchoire, un bol de céréales dans les mains.

- Ayo vous trois ! S'écrit Tae en faisant signe de la main. On a regardé les infos, mais ils ne disent pas grand chose pour l'instant, ça a été aujourd'hui ?

Nam explique ce qu'il s'est passé au tribunal et je continue de manger tout en faisant une bataille de regard avec Jungkook, assit à plus de huit mille kilomètres de moi.

- On pense fort à toi pour demain Mah ! Fighting ! Lance tous les garçons au moment de raccrocher. Tae approche la caméra de son visage et lui fait un bisou avant de couper la transmission.

Je lance mon emballage vide de burger dans le sac en papier posé à côté de la table et m'allonge sur le sol, commençant doucement à répéter ce que je devais à tout prix dire demain.

- Tu as juste à faire comme avec les policiers qui ont prient ta déposition en mars. Dis Nam en me tendant la main. Ne te fais pas de bile, ça va bien se passer.

Je m'en saisis et saute sur mes pieds. Je vais me glisser sous la couette quand les garçons occupent la salle de bain. Le bruit de l'eau qui coule de l'autre côté du bois me berce et quand je sens Yoongi se glisser à ma droite, je suis déjà dans un semi-sommeil.

Malheureusement, je n'ai pas quitté cet état de la nuit, tout bonnement dans l'incapacité de trouver un moyen d'endormir mes pensées. Et ce n'est que lorsque le jour pointa le bout de son nez derrière les stores que mon esprit s'évada, n'ayant plus la force de rester éveiller.