Live (BTS FF)

Chapitre 29

- J'appelle Emera Maxine à la barre des témoins. Annonce l'avocat de la BigHit.

Je me lève de mon banc et me dirige vers l'allée menant à ma future place. Nam et Yoongi m'offrent un dernier regard et je m'avance, à pas hésitants. Notre avocat me guide jusqu'à la barre où je m'assois, jouant nerveusement avec le bas de ma chemise.

- Mademoiselle Emera, aujourd'hui, vous allez nous parler des raisons qui auraient pousser votre sœur jumelle, Emera Jade, au suicide le 28 février 2019 et en quelle sorte, la BigHit et plus particulièrement, les BTS ont contribué à votre survie au sein de votre foyer que vous partagez avec les représentants de la partie civile ici présents.

J'acquiesce et ouvre ma bouche pâteuse. Je focalise mon regard sur Suga assit un peu plus loin et pousse un profond soupire avant de prendre la parole. Je raconte tout, sans aucune exception, mes yeux plantés dans ceux de Yoongi. J'oublie tous ces gens autour de moi et je ne pense qu'à lui et à la possibilité de blesser mes parents. Je parle des heures passé dans le placard de la cuisine. Je parle des privations de repas. Je parle des coups. Je parle de la ceinture. Et surtout, je parle des viols.

La salle est silencieuse, et même mes parents n'osent pas me couper la parole lors de mon monologue gracieusement traduit en anglais par un interprète. Une atmosphère lourde plane du côté du jury alors que j'explique comment s'est passé ma première fois, à l'âge de neuf ans avec mon père pour bourreau et ma sœur pour public depuis le lit voisin au mien.

- La veille de son suicide, ma sœur s'est fait violer pour la dernière fois avant d'en finir avec sa vie. Conclué-je amèrement avant de me mordre la langue pour garder contenance.

Et alors que j'attends après mon avocat pour me demander en quoi BTS nous a aidé, Jade et moi, mon père saute de son siège pour venir déambuler devant moi. Mon regard se permet de le détailler le temps d'une seconde. Il n'a pas perdu son sang-froid, il ne le perd jamais.

- Objection votre honneur ! Nous sommes face à une manipulation d'une jeune fille bouleversée psychologiquement qui habite auprès de la compagnie BigHit depuis des mois. Ses mots n'ont pas de poids puisqu'ils sont sans aucun fondement ni preuve tangible.

Je m'attendais à ça, c'était même courut d'avance.

- Accordée ! Lance le juge en frappant son bureau de son marteau.

Je lance un regard à mon avocat puis à Yoongi. Ce dernier comprend alors que nous allons jouer l'une de nos cartes. L'avocat retourne vers sa table pour chercher quelques photos dans son dossier. Des photos de moi. Mais mon père ne lui laisse pas le temps d'annoncer sa preuve qu'il vient directement à la charge, m'agressant de questions.

- Mademoiselle Emera, la compagnie de la BigHit a-t-elle payé votre parole ici, dans ce tribunal, pour vous permettre de passer du temps en compagnie des stars coréennes ayant provoqué la mort de votre sœur.

- Non je...

Mais je n'ai nullement le temps de me défendre avant que mon père reprenne ses accusations, avec l'aide de ma mère toujours assise à sa place, il essaye de me pousser à bout, de m'effrayer.

- Êtes-vous retenu en Corée contre votre volonté ? Il est possible que nous demandions dans ce cas une injonction vous obligeant à retourner sur le territoire français où vos parents pourrons vous reprendre sous leur aile.

- Non ! M'écrié-je dans toute la salle.

La bouche de mon père se referme dans une grimace, il déteste que je lui réponds. Il a horreur de ça.

- Votre honneur, voici notre première pièce à conviction. Déclaré-je en me levant de mon siège.

L'homme barbu frappe son marteau contre le bois pour me forcer à me rasseoir. Je jette un rapide coup d'œil à Yoongi avant de fixer mon père droit dans les yeux, voulant voir sa réaction, la savourer, quand il comprendra la porter de mon geste. Un à un, je défais les boutons de ma chemise blanche avant de la laisser tomber par terre. Je me retrouve en soutiens-gorge devant l'assemblée et j'arrive à entendre le bruit des déclencheurs des journalistes quand je me retourne, montrant au monde entier mes cicatrices.