Le matin arriva bien trop rapidement au goût d'Andora. C'est encore ensommeillée qu'elle dû troquer sa blouse noire contre les vêtements qu'elle avait à son arrivée. Tinaïg fronça les sourcils quand elle la vit enfiler sa robe déchirée.
- C'est la robe que j'avais le jour de l'incendie, avoua l'enfant comme pour se faire pardonner.
- Pour ça, je veux bien te croire ! Ça empeste la cendre jusqu'ici !
Joignant le geste à la parole, elle retroussa le nez. Andora eut un sourire d'excuse.
- Je t'aurais bien proposé une autre tenue mon chou, mais je pense que tu dois en avoir assez du noir.
La fillette acquiesça vivement : elle ne supportait plus cette couleur ! Tinaïg jeta un regard au soleil.
- Je me demande ce que fait Calio ! pesta-t-elle. Je lui avais bien dit de venir tôt !
Andora rougit, sans exactement savoir pourquoi. Le jeune homme était reparti dès les premières lueurs de l'aube, après avoir passé le reste de la nuit à ses côtés. Elle tourna la tête, dissimulant un sourire. Tinaïg, qui avait rapidement rangé la chambre, tournait maintenant en rond en grommelant. Un bruit de course mit fin à sa ronde.
- Je suis là ! s'exclama Calio en entrant.
- Enfin ! Je commençais à croire que tu avais décidé de l'abandonner ! renchérit Tinaïg, de nouveau souriante.
Elle ne s'en rendit pas compte mais sa remarque fit frissonner Andora.
- J'ai dû faire un détour, s'excusa le jeune homme. Tiens ! Je t'ai amené ça !
D'un geste, il envoya un paquet mou vers la fillette. Celle-ci l'attrapa au vol.
- Des vêtements ? s'étonna-t-elle.
- Je me doutais que les tiens seraient en mauvais état. Change toi vite !
Sans attendre de réponse, il se retourna. Encouragée par Tinaïg, Andora entreprit d'essayer sa nouvelle tenue. La robe était jolie, rouge et légèrement décolletée. Les manches, trop longues, recouvraient ses mains et elle marchait sur le bas, mais c'était toujours mieux que son ancienne tunique.
- Super ! déclara Calio devant le résultat. Je me doutais qu'elle serait trop grande, mais on verra ça après !
Tinaïg approuva vivement. La suite s'enchaîna assez rapidement. Ils furent conduits à l'entrée du bâtiment où, après une dernière embrassade, Tinaïg se décida enfin à la laisser partir.
- Allez ! Et prends bien soin de toi ! répéta-t-elle en s'essuyant le nez.
- Tu pleures ? demanda Calio, moqueur.
Elle le repoussa d'un geste bourru.
- Oh, ne te moque pas toi ! C'est pas tous les jours qu'une patiente s'en sort aussi bien ! Surtout une patiente aussi adorable !
Andora lui sourit.
- Allez ! Ce n'est pas pour vous chasser mais j'ai du boulot ! Vous allez me manquer !
- Je te rappelle que, moi, je travaille ici! se plaignit le jeune homme.
Elle le fit taire d'un geste. Andora, que ces adieux sans fin embarrassaient, fit mine de s'éloigner. Calio comprit le message. Tinaïg serra encore une fois l'enfant dans ses bras avant de la libérer. Il en profita pour l'attraper et l'emmena à l'écart. Ils tournaient au coin de la rue quand ils entendirent :
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Andora
FantasyVoilà plus de dix ans que l'invasion a commencé. Les Chymères, ces monstres issus des Terres Arides, se sont alliées en une armée monstrueuse. Pourquoi ? Comment ces créatures primitives ont-elles réussi à s'organiser ? A s'armer ? Au point de faire...