Chapitre 15

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Le réveil sonne. Je m'empresse de l'éteindre. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas faite réveillée par celui-ci. Normalement mon corps est réglé comme une pendule. Seulement, j'avais du sommeil à rattraper, avec ma précédente nuit blanche et ces nuits sans dormir à un rythme normal.

Je m'habille puis entre dans la salle à manger. Ma grand-mère a déjà dressé la table. Je lui fais une bise en guise de bonjour, puis prend place, prête à déguster mon premier repas de la journée.

Alors que j'entame une première bouchée, on toque à la porte. Je me demande bien qui cela peut être de si bon matin. Mamie ouvre la porte, échange quelques mots avec la personne puis la laisse entrer. Je crache ma cuillère de céréales en voyant celui qui se trouve devant moi.

Robert.

Le maître de la surprise.

- Qu-qu..?! Tu fais quoi là?

Sans même demander l'autorisation, il tire une chaise pour s'asseoir.

- C'est marrant, tu manges des cornflakes! Avec tes grands airs d'adulte, tu n'es qu'en fait Lee la petite fille.

- Tu es venu m'agacer si tôt dans la journée? Pari réussi, dans ce cas.

Il ne peut s'empêcher de rire. Je ne vois pas ce qu'il y a d'amusant. Je jette un oeil à ma grand-mère, se tenant debout sur le côté. Un sourire discret s'affiche sur son visage.

- Bon, tu finis ton petit-déj' et on y va.

- Euh, je t'ai pourtant bien dit hier, je ne travaille pas tant que cette affaire n'est pas réglée, dis-je en prenant garde de ne rien sortir de confidentiel.

- Je t'ai pas dit que je t'emmenais au travail.

- Alors, je n'ai pas compris, tu veux quoi exactement?

- Je me suis dit qu'on pourrait prendre l'air et profiter un peu du soleil.

Il continue avec sa tête toute gaie et rayonnante. J'ai l'impression que le soleil l'a déjà beaucoup trop influencé.

- Merci d'être passé, m'exclame-je en lâchant un petit rire hypocrite. La sortie est par où tu es entré.

- Oui merci je l'ai remarqué. Tu vas m'y accompagner d'ailleurs.

- Et si je refuse?

- Tu n'as pas ton mot à dire. Admire ça:

Il tourne sa tête vers ma grand-mère, et s'écrie:

- Mamie, je peux vous emprunter votre petite-fille pour la journée?

Il est fort. Il a utilisé l'atout. Grand-mère le regarde, charmée, puis tout en me désignant, dit:

- Je trouve que c'est une bonne idée.

J'en étais sûre. Il a même réussi à la mettre dans son camp.
Je remarque que celle-ci a un visage particulièrement heureux. Je me mets à penser tout haut, malgré moi:

- Mamie, pourquoi cette tête?

- Rien ma chérie. Je suis juste soulagée de voir une personne tenir à toi, jusqu'à franchir cette porte. De te voir t'entendre bien avec elle, à ta propre manière.

Je te remercie mamie, je ne sais plus où me mettre. Je rapproche la boîte de céréales pour essayer de me cacher, sans que cela se découvre, prétendant que ce moment n'a pas existé. Je me résigne vite. Je me lève de ma chaise, puis agrippant ce que je pouvais identifier de Robert, je m'avance vers la sortie.

- Raah, c'est bon! Si vous êtes tous décidés à me mettre de sale humeur... Allons-y!

Avant que j'atteigne la porte, grand-mère attrape mon bras. Elle essaie de me dire quelque chose, me prenant à part. Robert attend, un pied déjà hors de l'appartement.

Jusqu'où j'iraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant