Jour (-) 7

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PETIT AUDIO AVEC CE CHAPITRE : COLD - AQUALUNG & LUCY SCHWARTZ. BONNE LECTURE. ET À VOS MARQUE, PRÊT ? LISEZ.

C'était un de ces lundi désastreux comme on les aimaient tant. Les tremblements de terre avaient envahis toute la ville, plongeant la population en alerte rouge. J'avais été obligé d'arrêter mon travail, ce qui avait tendance à m'irriter. Car je savais que tout le retard que je prenais, j'allais devoir le rattraper. Cela annonçait une soirée interminable au travail et ça je ne le supportais pas. Je préférerais rentrer avant la nuit tombée car la pénombre n'était pas quelque chose qui m'attirais. Au contraire, je ressentais une sorte de malaise, d'inconfort. J'irais même jusqu'à dire d'insécurité lorsque je me trouvais dehors. Le petit confort de mon appartement et de mes livres m'étaient indispensables, surtout le soir.

Les séismes durèrent de 15h à 18h30. J'avais perdu 3h30 de mon précieux temps. Mon patron n'avait pas l'air de se soucier que l'on soit obligés de rester aussi tard. Lorsqu'il quitta son bureau, il ne daigna même pas nous jeter un seul regard. Il s'engouffra dans le parking souterrain en direction de sa voiture, pressant le pas pour rentrer chez lui rapidement. Je voyais l'agacement de certains de mes collègues, ruminant des choses quasi inaudibles quand aux conditions de travail qu'on nous infligeaient. Moi, je préférais fulminer à l'intérieur. Personne n'avait besoin de savoir que la situation m'agaçais, pour peu que quelqu'un l'utilise contre moi pour m'évincer de mon poste. Il était clair que je n'avais aucune confiance envers mes collègues.

21h30. Je marchais dans les rue de Tokyo, agressé par le froid. Étrangement, les rues étaient désertes, ce qui était rare pour une ville aussi grande. Mais je mis ça sur le dos du récent séisme. L'échos de mes pas résonnaient dans chaque ruelles. L'humain à souvent tendance à se réfugier et rester blotti dans un endroit rassurant lorsqu'une catastrophe, naturelle ou non intervient dans leur vie. Généralement c'est dans leur maison, parfois loin du malheur. Je faisais parti du premier type de personne. Le malaise s'installa lorsque je cru sentir une présence derrière moi. Mais malgré mes retournements à répétition, rien, ni personne, s'y trouvait. J'accélérai le pas, allaitant. J'avais toujours cette impression que quelqu'un me suivait ou m'observait. À cet instant je ne savais plus trop. Mon angoisse m'empêchait d'avoir un raisonnement correct. L'air était lourd, j'avais de la difficulté à respirer, mes oreilles sifflaient dans un bruit assourdissant, les poils de mes bras s'hérissaient, mon esprit me jouait des tours. J'étais à la limite de courir. La tension était à son max, comme si l'inévitable était imminent. Mais au moment où je pensais qu'il allait se passer quelque chose, mon téléphone sonna. Ce qui eu pour effet de stopper toute atmosphère pesante. Je regardais le nom qui s'était affiché à l'écran. Puis je décrocha, jetant un petit coup d'il autour de moi. A l'autre bout du fil, Naruto, qui ne m'avait même pas laissé le temps de dire allo, se plongeant dans un monologue sans fin. Je n'arrivais pas à me concentrer sur sa mono conversation, beaucoup trop occupé à regarder derrière moi à chaque fois que je faisais un pas. Il était claire qu'il me racontait ses disputes conjugales. Il était en couple depuis bientôt 3 ans avec une fille avec qui nous étions au secondaire. Lui, était trop amoureux, elle, trop hystérique. C'était évident qu'ils étaient dans un engrenage toxique. Mais aveuglé par ce qui semblait l'amour, il était impossible de raisonner mon ami. Alors je l'écoutais parler de ses problèmes, du moins j'essayais.

Naruto : « tu te rends compte tout de même ? Euh.. dis sasuke.. tu m'écoute ?

Sasuke : « hm. Ouais ouais, continue. »

Naruto : « alors je disais. Et là tu sais pas ce qu'elle me dit ? »

Sasuke : « non. »

Naruto : « qu'elle serait beaucoup plus libre sans moi et qu'à part être un empoté, je ne savais pas faire grand chose. Tu te rends compte ? TU TE RENDS COMPTE ? »

Sasuke : « dis Naruto, ce n'est pas parce que tu répète en criant que je vais mieux entendre. La première fois j'avais très bien compris. »

Naruto : « ah.. euh.. désolé mec.. c'est qu'elle me met hors de moi. J'en peux plus d'elle ! »

Sasuke : « et bah quitte là. »

Naruto : « mais nan tu comprends rien ! Je suis fou d'elle ! »

Sasuke : « écoute Naruto, il est tard. Je viens d'arriver devant mon immeuble alors je vais te laisser. »

Naruto : « comment se fait-il que tu arrive à cette heure-ci chez toi ? »

Sasuke « à cause du tremblement et du travail en retard. »

Naruto : « j'arrête pas de te dire de travailler de chez toi »

Sasuke : « j'y pense de plus en plus. Mais.. »

Naruto : « mais quoi ?

Sasuke : « et bah je vais être tenté de ne plus sortir de chez moi. »

Naruto : « tu as raison ! Risquer de ne plus voir mon meilleur pote n'est pas la meilleure des solutions. »

Sasuke : « allez Naruto. »

Naruto : « à la prochaine. »

Je pris une grande respiration avant d'entrer dans mon immeuble. Il est vrai que j'aimait bien prendre des nouvelles de Naruto. Mais j'en voulais seulement de lui, pas de sa dégénérée de petite amie. Je la portais pas dans mon cur et ça elle le savait très bien puisque c'était réciproque. Plusieurs fois elle avait essayé de convaincre Naruto que j'étais quelqu'un de toxique. Mais le seul poison c'était elle.

Mon regard se posa une dernière fois sur ces rues vidées d'habitants. Rien. À part ce léger brouillard flottant dans les airs. Je fis demi tour et escalada les marches deux par deux. Le clé se tourna dans la serrure, pour m'engouffrer enfin dans mon cocon. Je fis un pas, puis deux, en direction de la cuisine. Le temps de me faire une bonne tasse de thé au matcha. Ma deuxième empressions fût de me diriger vers mon paradis littéraire. Avec halte je pris les fleurs du mal du célèbre beaudelaire et bu une gorgée de mon thé bien chaud. À peine j'eu le temps de me poser sur mon fauteuil pour dévorer mon recueil, qu'une lueur attira mon regard. Par la fenêtre, je pouvais voir la lumière de l'appartement d'en face, allumée. Alors que normalement celui-ci était inhabité depuis plus de deux ans. Curieux, je fixais la pièce durant un certain temps, sans rien de bien trépident. Mais au moment où j'allais reposer mes yeux sur mes précieuses lignes, une silhouette apparue. Une femme. Elle était brune, une silhouette élancée, la peau pâle, et de long cheveux lui tombant jusqu'aux fesses. Elle était dos à moi, sans faire un seul mouvement. Son attitude était étrange. La regarder m'étais d'un ennuie mais il était impossible pour moi de faire autrement. C'était comme si j'étais attiré, comme si je n'avais plus aucun pouvoir sur mes gestes, comme si j'étais hypnotisé. Le temps parut d'une telle éternité, que je ne me rendis compte que le lendemain que j'avais fini par m'assoupir. Dès mon réveil, mes yeux cherchèrent la jeune femme mais il n'y avait qu'un appartement vide. Une pointe de déception m'envahis. Néanmoins celle-ci se dissipa très vite lorsque je remarqua que la pendule affichait 7h45. Je lâcha un jurons avant de partir en trompe à mon travail. Être en retard au boulot était synonyme de plus d'heures, le soir. Hors de question que je passe une soirée de plus dans ces fichus bureaux.

L'appartement d'en face. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant