Chapitre 7 - Café (Partie 1/2)

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Il s'approche de moi et élargit son sourire ravageur. Il frotte ensuite affectueusement mon bras, ce qui me fait frémir. Je retiens un petit glapissement de gêne, car oui je suis très embarrassée de le savoir si proche de moi alors que je sens que je suis rouge écarlate et que je tremble comme une feuille face à son charme dévastateur.

— Tout va bien... ? s'inquiète-t-il.

Je remue la tête et ris bêtement. Après coup je hoche la tête en guise de réponse et rajoute timidement :

— Oui..., oui, je suis juste un peu fatiguée.

— Allons nous poser dans le café, veux-tu ?

— Avec plaisir, dis-je avec le sourire.

Il me sourit en retour puis me guide vers l'intérieur du bâtiment. J'en profite pour scruter sa tenue. Chemise blanche et bien repassée, le col légèrement déboutonné, ceinture en cuir, pantalon en toile couleur caramel coupé au-dessus des chevilles, chaussette discrète et rouge foncé, Chelsea boots noires, et bien évidemment un manteau vintage obscur qui vient recouvrir cet ensemble, on peut dire qu'il a du goût et qu'il semble apprécier l'élégance à l'anglaise. Et ce style lui va à ravir.


Nous entrons au sein du café qui est bondé de monde et trouvons rapidement une table située près d'une des fenêtres des lieux. Nous nous y dirigeons et Kerry, galant homme comme il est, me tire la chaise en m'offrant un grand sourire. Je sens mes joues rougir et le remercie en lui souriant en retour avant de daigner prendre place sur la chaise en bois.

— Que veux-tu commander ? me demande-t-il.

— Oh hum... je..., bredouillé-je. Je vais aller commander, ne t'en fais pas.

— Non, non, je t'offre la boisson, Gwendy. Alors ?

Je rougis de plus belle et crispe un peu mes épaules, embarrassée. Je reste silencieuse quelques secondes, hésitante, et finis par répondre d'une petite voix :

— Un chocolat chaud...

— Parfait ! je reviens, m'annonce-t-il d'un ton enjoué.

Je hoche la tête en guise de réponse et l'observe partir pour se diriger vers le comptoir où l'on prend les commandes. J'en profite alors pour le contempler davantage, sans qu'il le sache, et perçois quelques femmes qui tournent la tête à son passage. Je les comprends : il ne laisse pas indifférent. Mais je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie face à celles-ci, dont certaines sont très belles, et qui pourraient potentiellement plaire à Kerry je pense.

Et cela est bien ridicule. Kerry et moi ne sommes même pas ensemble que j'envie déjà les femmes qui le reluquent. Je dois vraiment avoir un problème dans la tête.


Alors qu'il termine de prendre notre commande, il s'accoude au comptoir puis tourne la tête vers moi. Nos regards se croisent. Je détourne très vite mon attention, gênée, et sens mes joues se chauffer une fois de plus. Je peux entendre d'où je suis son petit rire amusé qui détonne de la cacophonie environnante. Quelle honte..., s'il ne devine pas qu'il me plaît, c'est qu'il est totalement aveugle.

J'essaie de contenir mon malaise en retirant mon manteau. Je le laisse tomber sur le dossier de la chaise puis joue nerveusement avec une mèche de cheveux. Le temps est long. Très long. Pourtant cela ne fait que quelques petites minutes que Kerry est parti, mais la honte et l'angoisse me donnent cette impression que le temps se rallonge.

Je tapote le sol de mon pied douloureux à cause des talons et soupire à plusieurs reprises, comme si cela m'aidait à extirper cette nervosité qui me ronge. Mais mon cœur palpite toujours et mes tripes commencent à me faire mal. J'ignore pourquoi j'ai autant peur, Kerry semble tant adorable. Cela ne peut pas être de l'amour. J'ai sûrement et tout simplement peur de ne pas lui plaire physiquement.

Esclave de la ChapelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant