Esclave de la Chapelle

Chapitre 14 - Soupçons

— Gwendy..., m'appelle une voix douce et masculine.

J'ouvre difficilement les yeux et prends une grande inspiration. Je sens des caresses très légères effleurer ma joue. Lorsque je parviens à reprendre connaissance de la réalité, je croise les yeux de Leandro, embrumés par l'obscurité de la pièce. Il m'offre un large sourire adorable et s'enquit :

— Bien dormi, princesse ?

Je pousse un petit rire mielleux, hoche la tête en guise de réponse et rajoute :

— Comme un gros bébé.

Il rit à son tour puis embrasse ma tempe très tendrement. Cette nuit a été magique. Un vrai festival entre complicité, rires, sensualité et douceur. Je n'avais plus eu une expérience aussi sublime depuis longtemps.

Après avoir fait l'amour, nous avons discuté avec Leandro avant de faire une pizza faite maison, tous les deux. Nous ne cessions de nous taquiner comme deux bons enfants, de nous amuser, de rire. Il a été aussi très empathique lorsque je lui ai raconté mes déboires amoureux, mes déceptions et la disparition soudaine de ma sœur.

Je me suis senti bien à ses côtés, en cette nuit. Et je me sens toujours bien en me réveillant avec lui. J'ai presque envie de rester ici, toute la journée, toute la semaine, à ses côtés.

Toute la journée...

Kerry !

La panique me gagne. J'écarquille les yeux et demande aussitôt à Leandro :

— Il est quelle heure ?

— Huit heures, pourquoi ? fait-il en riant doucement.

— Huit heures ? dis-je d'un air étonné. Mais on a peu dormi !

— Il semblerait. Mais cela me va ; ça signifie passer plus de temps avec toi, finit-il sur un petit rire mielleux.

Je lui souris, touchée par ses mots. Huit heures : cela me laisse l'opportunité de passer un peu de temps avec Leandro avant de rentrer chez moi. Je dois me préparer pour aller voir Kerry : je lui avais promis un rendez-vous pour ce midi.

— Il faut que je rentre avant midi, lui annoncé-je.

— Pour aller voir Kerry ? s'enquit-il avec un petit sourire.

Je l'observe d'un air surpris, les sourcils haussés.

— Comment tu le sais... ? m'intrigué-je.

— Gwendy..., fait-il en riant brièvement. Tu me l'as dit clairement, hier, que tu ne savais pas où tes sentiments allaient. Et je sais bien que Kerry meurt d'envie de te revoir.

Il pose sa main sur ma cuisse dénudée, la caresse lentement avec son pouce et poursuit :

— On s'est amusé... toi et moi. J'admets que j'aimerais aller au-delà d'une simple aventure... car tu es à mes yeux une femme extraordinaire. Mais j'attendrai, le temps qu'il faudra. Si tu as besoin de passer du temps avec Kerry pour connaître tes propres sentiments, alors fait.

— Tu-... tu n'es pas jaloux... ?

Il souffle un petit rire par le nez, remonte sa main pour la loger au niveau de ma taille puis me répond :

— Je mentirais si je disais que je ne suis pas jaloux. Mais ne te mets pas la pression à cause de moi. Je veux que tu sois honnête envers toi-même et envers moi. Ne te force pas à t'engager dans une relation si c'est pour en être malheureuse.