Chapitre 11 - Dilemme

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Je suis enfin rentrée chez moi. Et j'ai à peine le temps de me préparer. Il est déjà dix-huit heures quarante-cinq, et j'ai envie de me refaire une beauté avant de rejoindre Leandro. J'ignorais que l'on avait passé autant de temps au bord de la plage, à nous étreindre et à nous embrasser avec une fougue ainsi qu'un désir naissant.

Il faut dire que nous étions loin de mon appartement. J'ai dû beaucoup marcher avant de finalement trouver un arrêt de bus, et attendre un véhicule pour me ramener près de chez moi. J'aurais bien aimé appeler Alison pour lui raconter cette merveilleuse journée, mais je n'ai pas de temps à perdre, et je n'ai pas envie d'être en retard pour retrouver le beau Leandro et passer une soirée de folie avec lui. Je pense qu'elle le comprendra quand je lui raconterai tout demain.


Je jette mon sac à main sur le lit, retire mes chaussures, ma robe ainsi que mes sous-vêtements et fonce vers la douche pour me décrasser. Si le courant passe bien entre Leandro et moi, et que nous concluons la soirée sur une note charnelle, je préfère sentir bon plutôt que de traîner l'odeur d'une journée passée sur moi. Et puis, ma peau sera bien plus douce après une bonne douche.

Alors que je me relaxais sous les jets d'eau chaude, mon corps se détendant peu à peu, j'entends mon téléphone sonner dans mon sac. Je soupire ; je rappellerai plus tard. Ce doit être Alison qui m'appelle pour avoir des nouvelles, mais je n'aime pas interrompre ma douche en cours, car je n'apprécie pas sentir l'air frais effleurer les gouttelettes perlant mon épiderme ; cela provoque quelques frissons désagréables qui font hérisser ma peau.

Je profite alors de mes dernières minutes de détente en humant l'odeur fleurie de mon savon avant de daigner quitter la douche. Après m'être soigneusement essuyée, j'enroule la serviette autour de mon buste et déambule dans mon petit studio pour aller chercher mon téléphone portable.

Je fouille dans mon sac à main et finis par m'en saisir avec une certaine nonchalance. Mais lorsque j'allume l'écran de verrouillage pour voir qui m'avait appelée, mon cœur s'arrête une brève seconde et mes yeux s'écarquillent.

Mes jambes se mettent tout à coup à trembler. Mon souffle devient rapide et saccadé. Des vertiges me foudroient et me poussent à m'installer sur la bordure de mon lit. Je relis à plusieurs reprises le nom qui s'affiche sur l'écran de mon portable, comme si je n'y croyais pas, comme si j'étais à la fois heureuse et craintive.


Kerry m'a appelée et m'a laissé un message vocal. Sans plus attendre, je déverrouille l'écran de mon portable et écoute celui-ci.

« Allô... Gwendy... », retentit la voix tremblante et sanguinolente de Kerry.


Un silence se fait. J'entends un soupir retentir, un soupir nerveux, avant qu'il poursuive :

« Rappelle-moi, s'il-te-plaît... »


Il raccroche. Je reste bouche bée, ébahie, figée par la stupeur. Que se passe-t-il encore ? pourquoi Kerry était-il en larmes au téléphone ?

Je ne me pose pas davantage de questions et rappelle aussitôt Kerry. A peine une sonnerie retentit que ce dernier décroche :

— Gwendy..., souffle-t-il comme s'il était soulagé.

Malgré le timbre chagriné de sa voix, la vibration de celle-ci me procure des frissons agréables. Je me pince les lèvres, remonte un peu ma serviette et réponds :

Esclave de la ChapelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant