CHAINED

Nouvelles rencontre

Ce matin, grâce à tout l'alcool qu'Aaron a but, on c'est lever assez tard. On c'est préparé sans trop se presser pour ensuite rejoindre son lieu de travail. Il a pianoter tout le reste de la matinée sur son ordinateur. Il a passé deux, trois coups de fils et négocier quelques contrats. Il est plutôt efficace comme garçon. Il sait ce qu'il doit faire et il le fait bien, pas étonnant qu'il cartonne dans son travail. Ce qu'il y a de bien, c'est que j'en apprends pas mal en le regardant bosser. Il a des petites mimiques, du genre se recoiffer en permanence, se frotter les mains quand il a ce qu'il veut et il tire légèrement la langue quand il est très concentré. Quand quelqu'un lui parle il doit toujours avoir le dessus et personne proteste quoi qu'il dise. Certains baissent même les yeux quand ils s'adressent à lui. Je me demande de quoi ils ont peur, j'ai l'impression que pour eux c'est un tiran, mais avec moi il ne l'est pas, du moins il me semble. Après il est du genre à vite s'énerver, alors ça peut se comprendre, se prendre une chasse c'est pas drôle. Mais bon, on peut pas lui reprocher d'être exigeant, quand on tient une telle société on a pas de droit à l'erreur. Il faut rester concentré en permanence, faire attention à chaque détail et sauter sur chaque contrat qui peut rapporter des millions. Aaron est un bon patron y'a pas de doute.
Enfin bref, là faut qu'on parte parce qu'il est attendu au restaurant. Il n'a pas voulus me dire qui c'est mais il veillé à ce qu'il y ai une place pour moi. Bien sûr il a rendez-vous dans un des meilleurs resto de la ville. Quand on arrive Aaron nous dirige directement vers la table qui l'intéresse. Elle est bien à l'écart des autres, limite caché. Un homme nous y attend avec ses deux pitbulls caler au font de la pièce. C'est quel genre de merdier ça ? L'homme se lève et semble surpris. Il devait s'attendre à ce qu'une deuxième personne arrive, mais il ne devait pas penser qu'elle serait attaché à celle avec qui il avait rendez-vous.

- Tu me surprendras toujours mon fils. Nous dit-il avec un léger sourire.

Mon fils, donc lui c'est son père, bah c'est super, génial, je suis ravie. Aaron semble embarrassé par moi et je le comprend, ça doit pas faire très adulte tout ça.

- Heu ouais papa je te présente Abygail, Aby je te présente mon père.

Il me tend sa main que je serre sans attendre.

- Enchanté Abygail. Me dit-il très poliment.
- De même monsieur.

Je lui lance un sourire gêné avant de m'assoir à côté de son fils.

- Aaron si tu m'avais dis que tu viendrais avec une aussi jolie jeune fille je me serais mieux habillé.
- Elle est trop jeune pour toi papa alors laisse tomber.
- Oh t'inquiète pas pour ça mon fils.
- Mouais. Dis, pourquoi y'a une quatrième assiette ? Demande Aaron en fronçant les sourcils.

Son père prend une grand inspiration.

- Justement à propos de ça... j'ai quelqu'un à te présenter.

Je sais pas comment il fait mais Aaron arrive à encore moins sourire que d'habitude. Il a pas l'air très très content.

- C'est qui ?

Au même moment où il pose sa question, son père se redresse et lève le bras en direction de la porte. Aaron et moi tournons la tête en même temps. Une femme d'une cinquantaine d'années fait son entrée. Elle est grande, blonde, bien foutus et habillé d'une manière assez classe. Y'a pas à dire j'ai l'air d'une merde à côté. Elle s'approche de la table avec une démarche de top modèle.

- Aaron, je te présente Émilie.

Il la regarde de haut en bas limite avec dégoût. Il fini tout de même par se lever pour lui serrer la main comme si ce n'était qu'un de ses clients. Je fais de même pour rester polie. Si y'a bien un jour au j'aurais pas dû être ici c'est celui-là.

- Enchanté de te rencontrer Aaron. Dit-elle.
- Ouais.
- Aaron soit polie s'il te plaît.
- Marcus laisse, c'est pas grave.

Les deux finissent par s'assoir. J'ai une petite envie de mourir là. L'ambiance est hyper pesante c'est horrible. Émilie ne fait que nous regarder car elle a bien remarqué ce qui nous emmerde depuis deux jours. Je sens qu'elle a envie de nous poser la question mais finalement c'est Marcus qui le fait.

- Dites les jeunes, comment vous en êtes arrivé là ?

Aaron tourne la tête vers moi visiblement soûlé de répéter toujours la même chose.

- Chercher pas à comprendre, de toute façon vous comprendrez pas. Dites vous juste qu'Abygail et moi on serra comme ça un petit moment. Dit-il.
- Vous sortez ensemble ? Nous demande Émilie.

J'étouffe un rire de gêne et Aaron se donne un léger coup au visage.

- Non on ne sort pas ensemble. Dis-je.
- Dommage, vous iriez bien ensemble. Sur enchéri Marcus.

Aaron et moi échangeons un regard septique. Non, y'a pas moyen.
Marcus et Émilie finissent par lâcher l'affaire et on passe notre commande. J'ai clairement l'impression de profiter d'eux, les prix sont exorbitants. J'ai proposé à Marcus de payer ma par mais il refuse catégoriquement prétendant que ça lui fait plaisir. J'ai pas insisté plus que ça parce que je vais pas vous mentir, j'ai absolument pas les moyens de payer ce fichu repas.
Le temps passe, les garçons parlent affaires pendant qu'Emilie et moi discutons de choses et d'autres. Elle est assez gentille et visiblement très amoureuse de Marcus. C'est une femme intelligente qui a sus se démarquer dans le monde de l'architecture et qui aujourd'hui possède une entreprise rapportant des millions. Si vous saviez à quel point je me sens bête et nul à côté. Chacun d'eux gagnent leur vie comme il se doit alors que moi je suis en mode survie. Normalement si j'ai bien compris Marcus serait "officiellement" banquier mais à bien les écouter il serait plus mafieu. J'ai quelques doutes là. Après ça ne serait pas étonnant, Aaron transporte de la drogue, si ça se trouve il le fait en parti pour son père. Dans quoi je suis tombé moi encore ? Fait chier tient.

- Bon mon fils. Dit Marcus très sérieusement mettant fin à toute discussion. Si je voulais te voir aujourd'hui, se n'est pas seulement pour te présenter Émilie.

Ah, je le sens venir à des kilomètres et à mon avis Aaron aussi car il commence à serrer les points.

- Aaron, intervient Émilie, ton père et moi allons nous marier.

Il ne dit rien. Je ne sais pas à quoi il pense mais vus sa mâchoire contractée et ses phalanges blanchies, il mène un combat intérieur pour ne pas s'énerver et tout casser. Son père et Émilie le fixe attendant une quelconque réaction de sa par. Je me tâte à leur dire de fuir, mais ce ne sont pas mes histoires.

- Faites ça sans moi. Dit-il finalement en se levant.
- Mais Aaron, j'aurais aimé que tu sois mon témoin.
- Encore moins.
- Aaron s'il te plaît.
- Non papa. Aby bouge on s'en va.

Il tire sur les menottes pour m'insiter à me lever. Je ne proteste pas et il nous fait sortir sans même dire au revoir. Je peux comprendre que ça lui fasse du mal mais c'est très égoïste de sa par de réagir ainsi. Il devrait être heureux pour son père. Une fois dans la voiture je me décide à lui parler.

- C'est pas cool Aaron. 
- Mêle toi de ton cul ! Me répond-t-il agressivement.
- Aaron bordel c'est ton père et il a besoin de ton soutient!
- J'en ai rien à foutre!
- Sérieusement ? Je sais que c'est pas cool vis à vis de ta mère mais...

Il freine d'un coup sec avant de venir choper ma mâchoire de sa main puissante. Son regard est dur et rempli de haine.

- JE T'INTERDIS DE PARLER D'ELLE! Me hurle-t-il au visage.
- Okay, okay, excuse moi.

Mon cœur bat à deux cent à l'heure, j'ai l'impression qu'il va éclater. Aaron fini par me lâcher et reprend la route comme si de rien était. C'est clair, la suite risque d'être compliqué.