CHAINED

Le réveil

J'ai froid, ma tête me fait mal, ma bouche est pâteuse et tout mes membres me tirent. Je suis allongée sur le ventre ce qui compresse légèrement ma poitrine. J'entends des gouttes d'eaux tomber au sol, j'ai l'impression qu'elles font un bruit assourdissant. Je sens une certaine chaleur sur ma joue, sûrement les rayons du soleil qui se baladent sur mon corps malade.
Quand j'ouvre enfin les yeux je suis aveuglé par cette lumière pourtant si faible. Mon mal de tête s'intensifie et mes pupilles brûlent. Quand ces douleurs ce calme, je rouvre à nouveau les yeux. Je ne bouge pas pour autant, j'observe d'abord. A première vue je suis dans une sorte d'engare complètement désaffecté. L'eau que j'entendais se trouve à quelques centimètres de moi. Il y a des trous dans la toiture ainsi que dans les murs d'où le soleil. Cet endroit doit être abandonné depuis un certain temps, alors rien de mieux pour ce débarrasser d'une jeune fille insouciante. Je me sens tellement mal et honteuse. Un homme a dû me droguer hier soir et je n'y ai vus que du feu. J'aurais dû faire attention, ce n'est pas parce que l'ambiance est bonne que je dois perdre ma vigilance. J'aurais très bien pus y rester et si ça se trouve on ma violer. Je veux même pas savoir. Je veux me rendormir et me réveiller dans mon lit et me rendre compte que tout ça n'était qu'un malheureux cauchemar.
Je me demande à quel moment Julie et Charlie se sont rendu compte de ma disparition ou même si ils s'en sont rendu compte tout cour. J'espère quand même. J'espère aussi que si c'est le cas ils sont à ma recherche actuellement. Je devrais peut-être déjà trouver le moyen de me lever pour éventuellement pouvoir essayer de rentrer chez moi et les rassurer.
Je commence par bouger mes jambes, puis mes bras, mais là encore quelque chose ne va pas. Mon poignet gauche est attaché, comme si j'étais menotté à un truc. Je respire calmement avant de relever la tête afin de pouvoir regarder de l'autre côté. Découvrir un mur ne m'aurait étonnamment pas plus choqué que ça, par contre un homme... c'est différent. Il est là, allongé à côté de moi, il dort. Je ne le connais pas. Il est grand et musclé. Il est tatoué de manière abondante et il a des piercings aux oreilles ainsi qu'au nez. Il a l'air dur et sévère mais il reste pour autant très séduisant. Son tee-shirt noir lui tient au corps tout comme son jeans. Ses cheveux sont bien coiffés comme si il n'avait jamais bougé. Si c'est lui qui a osé faire ça je vais le buter.
Je me redresse et m'assois. Je regarde encore un peu autour de moi avant de me concentrer sur les menottes qui me lient à cet inconnu. Elles sont bizarre. Je tente d'abord d'extraire ma main mais elles sont bien trop serrées. J'attrape ensuite une roche à proximité pour tapper dessus mais je ne fais que m'épuiser pour rien. Je soupire me demandant ce que j'ai bien pus faire pour mériter ça. Au même moment l'autre se met émerger ce qui me fais paniquer. Il bouge ses jambes en premier comme je l'ai fais, puis il commence à ouvrir les yeux. Il a la même réaction que moi avec le soleil. Quand il les rouvre à nouveau, son regard se pose sur moi. Il fronce les sourcils avant de relever la tête avec un air perturbé qui me déstabilise. Mais je suis pas au bout de mes peines.
Il tente de se retourner mais dans sa tentative il me tire tout droit contre lui et je me retrouve en face à face à moitié allonger sur lui. La gêne s'empare de moi. J'ai envi de me couper la main et de partir en courant.
L'autre regarde son poignet et constate qu'on est lié, chose qui ne lui plaît pas du tout. Il me pousse sur sa doite pour qu'il puisse enfin s'assoir comme il l'avait prévu.

- C'est quoi ce putain de merdier ? Enlève moi ça toute suite ! Me dit-il agressivement.

Sa voix me surprend, elle est plutôt grave et cassée à cause du réveil.

- Je peux pas. Lui dis-je faiblement.
- Arrête tes conneries putain !
- Je te jure que c'est vrai.

Il commence à tirer dessus pour trouver un moyen de les retirer oubliant totalement que je suis à l'autre bout. Il essaye tout ce que j'ai essayé avant en me faisant un mal de chien. Si il continue il va me péter le poignet ce con.

- AÏE, arrête putain tu me fais mal ! M'exclamais-je au bord des larmes.

Il pose à nouveau son regard dur sur moi avant de me chopper la gorge de sa main libre.

- Où est la clé ?
- Je... je sais pas... dis-je.

Mes larmes s'échappent et viennent hydrater mes joues. Il sert un peu plus mon cou en me lançant le regard le plus meurtrier de l'histoire. Mais heureusement il fini par me lâcher réalisant doucement que me tuer ne résoudra rien.
Soudain, un portable se met à sonner. Il se met à fouiller ses poches étant donné que ça ne peut être que le sient car le miens était dans mon sac que j'ai perdu hier. Un numéro inconnu s'affiche. Il n'hésite pas une seconde et décroche. Il met le haut-parleur pour ensuite mettre le portable entre nous comme s'il s'avait que cet appel était pour nous deux.
Au début personne ne parle, on peut juste distinguer une respiration, puis après quelques secondes, une voix s'élève.

- Bonjour à vous mes enfants, bien dormi ? Désolé d'avoir été aussi dur avec vous mais il me fallait quelque chose de puissant pour vous mettre ko un certain temps.
- VOUS ÊTES QUI PUTAIN ? Hurle l'autre.
- Vous ne me connaissez pas, et vous ne me connaîtrez jamais. Me retrouver ne servirait strictement à rien croyez moi, je veux juste régler une affaire.
- COMMENT ÇA ? DE QUOI VOUS PARLEZ BORDEL ?
- Je parle d'un lien qu'il y a entre vous. Il est temps que vous sachiez la vérité.
- Quelle vérité ? Demandais-je hésitante.
- A vous de la découvrir seul. Tant que vous n'aurez pas trouver je ne vous enverrai pas la clé pour vous délivrer. Oui car les menottes qui vous unissent sont indestructibles et seule la clé pourra les ouvrir.
- Pourquoi nous menotter ensemble ? Vous ne pouviez pas nous faire rencontrer autrement ?
- Non jeune fille, car aucun de vous n'aurait pris cette histoire au sérieux. Là au moins je suis sur que vous aller chercher la vérité, et que vous le ferez ensemble.
- VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT DINGUE! Hurle l'autre à nouveau comme si ça s'avérait utile.
- Il paraît oui. Sur ceux, je vous dit au revoir et bonne chance dans votre quête. Je vous recontacterai pour prendre des nouvelles. Bye.

Sur ces mots il raccroche. L'autre est d'autant plus énervé et jet son portable au sol avec une force déconcertante. C'est pas très malin ça.

- On fait quoi maintenant ? Demandais-je la peur au ventre.
- On se bouge, je compte pas me balader avec toi une seconde de plus.

Il se redresse brusquement et tire sur les menottes de la manière la plus indélicate du monde. Un bruit de craquement vient se mêler à son geste.

- C'est quoi ce bruit ? Me demande-t-il.
- Mon poignet putain, et si tu continue comme ça tu va me l'arracher.
- Ouais bah ça serait pas plus mal! Aller avance, j'ai déjà assez perdu de temps comme ça!

Il me tire à l'extérieur du bâtiment et commence à avancer pour aller je ne sais où. Je sais pas quelle idée lui a traversé l'esprit mais j'espère sincèrement quelle va me permettre de me débarrasser de cet espèce d'enfoiré narcissique. Je sens que je vais pas le supporter très longtemps.