Au petit matin, c'est l'autre, enfin Aaron, qui me réveil en tirant sur les menottes.
- Aller bouge ton cul, j'ai du travail moi. Me dit-il.
J'ouvre les yeux avec mal avant de m'étirer de tout mon long. Mais je suis trop longue pour Aaron qui perd patience et qui me tire du lit sans aucune délicatesse.
- AÏE ! PUTAIN MAIS FAIT ATTENTION! Criais-je.
- Bouge toi!
- Okay okay c'est bon!Je me redresse et le suis dans la salle de bain pour que l'on puisse se préparer avant de partir pour son travail. Dans la voiture personne ne parle. C'est Aaron qui doit conduire pour faute d'absence de Kyle et Mike. Je crois que je vais perdre mon bras à force de le tendre ainsi. Mon poignet commence déjà à avoir des marques assez voyante et douloureuses.
- Tu travail dans quoi ? Lui demandais-je sans quitter le paysage des yeux.
- Dans le commerce international.
- Drogue ?
- Entre autre oui.
- Super.
- Désespère pas.
- Je désespère pas t'inquiète, en vrai ça ne m'étonne même pas.
- Pourquoi ?
- Je sais pas, t'as bien le profil à travailler dans l'illégalité.
- Je fais pas que des choses illégales.
- Mouais.
- Je te jure que c'est vrai.
- Je te crois, après tu fais bien ce que tu veux.
- Peut être mais si on me choppe maintenant tu pourrais être accusé de complicité.
- Ouais bah fait en sorte de pas te faire prendre dans ce cas. La prison c'est pas pour moi.
- T'inquiète pas, je gère. Dit-il avec une tête de vainqueur.
- T'as intérêt.Le silence revient et quelques minutes après on arrive sur son lieu de travail juste à côté du port. Il se gare et on sort de la voiture. D'ailleurs, je vous ai dis qu'on avait l'air stupide en passant du même côté ? Bah je vous le dis, on a l'air vraiment stupide. Les quelques gars qui passent par là nous regardent de travers pendant que certains autres rigolent. Je vais pas supporter ça très longtemps, des gifles risquent de tomber. On rentre dans un grand bâtiment moderne et bondé de lumière grâce aux baies vitrées qui donnent vue sur tout le port. On monte les étages pour arriver au dernier. Il y a cinq bureaux dont un bien plus grand, celui d'Aaron. On y va direct et il prend place de son siège. Moi je reste debout à côté comme une attardée. Je me racle la gorge pour lui remémorer ma présence.
- Ah, oui merde, je t'avais oublié toi. Dit-il avec mépris.
Il se lève pour prendre une chaise qu'il pause à côté de sa place avant de se rasseoir. Je m'assois également et le laisse vaquer à ses occupations.
Au bout d'une heure, je m'avachie sur son bureau en regardant ma main se balader avec la sienne. Je crois qu'à force elle pourra se retirer toute seule de la menotte. Je soupire à plusieurs reprises, ce qui agace Aaron au plus haut point.- Arrête de te plaindre deux minutes, tu me déconcentre.
- Et tu veux que je fasse quoi d'autre au juste? Lui demandais-je agacé. On est censé trouver une solution, pas faire comme si de rien était.
- Dans ce cas parle moi de toi et on verra si on a des choses en commun.
- Hum... okay.Je prends un instant pour réfléchir par où je pourrais commencer. Je doute qu'il va m'écouter attentivement mais bon on sait jamais.
- Alors, je suis née le 10 septembre 1996. J'ai passé une enfance tranquille dans une petite ville pommé dans le Nord. Mes parents ont décidés d'emménager ici quand j'avais 11 ans. Malheureusement, quelques jours après, ils se sont faient tuer dans une ruelle pas très loin de chez nous. On a jamais retrouvé les coupables. Après ça, j'ai passé mon adolescence à vagabonder dans toute sorte de famille d'accueil. A 18 ans j'ai passé mon bac, je l'ai eu, puis j'ai fais des études de droit mais j'ai arrêté. A 20 ans je me suis trouvé un travail et je me suis pris un appartement. Je me suis fais virer y'a une semaine de ça parce que j'ai refusé les avances de mon patron. Et maintenant je me retrouve menotté avec toi.
Je le regarde en attendant une quelconque réaction de se part.
- T'as pas une vie trépidante. Finit-il par me dire.
- Je sais. Bon et toi, raconte.
- Heu... et bien je suis né le 4 décembre 1993 dans cette ville. J'ai passé mon enfant dans les beaux quartiers avec mes parents jusqu'à ce que ma mère meurt d'un cancer quand j'avais 9 ans. Après mon père et moi on est c'est retranché en centre ville. On a bien vécu grâce à son boulot. J'ai fais des études de commerce, puis j'ai monté ma boite. Et voilà où j'en suis maintenant.Il n'a pas lâché son écran des yeux, comme si il n'osait pas me regarder en se livrant à moi. En même temps je me dis qu'il ne doit pas avoir l'habitude de faire ça. Mais là on a pas le choix, on doit tout ce dire.
- Je suis désolé pour ta mère. Lui dis-je tout bas.
- Merci et désolé pour tes parents.
- Merci.Le silence revient, j'ai pas tellement l'impression qu'on avance là.
Il continue son travail pendant que je me creuse la tête pour un éventuel point commun. On en a pas c'est clair, a par le fait qu'on ai perdu nos mères mais je pense pas que ça va nous aider.- T'as des frères et sœurs ? Lui demandais-je hésitante.
- Ouais, un grand frère complètement con.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce qu'il est con.
- Merci bien. Et à par ça ?
- C'est un gros connard qui se croit supérieurs à tout le monde. Il est du genre gros dépensier et il couche avec toutes les filles qui lui passe sous la main.
- Sympathique.
- Ouais, si y'a bien quelqu'un qui faut pas croiser c'est lui. Et toi, t'as des frères et sœurs ?
- Non, je suis toute seule.
- Bah crois moi, t'as rien loupé.
- Si tu le dis.Il s'arrête de tapper un instant et tourne le regard vers moi.
- T'as peut-être déjà couché avec mon frère. Me dit-il très sérieusement.
Je me met à rire nerveusement.
- Je crois pas non.
- Pourquoi, t'es vierge ?
- Non pas du tout, mais je suis pas du genre à me faire baiser par des mecs comme ça. Je suis une fille sérieuse moi.
- Ouais t'es une fille coincée quoi.
- Sérieuse ne rime pas forcément avec avec coincée.
- Pour moi si.
- Alors va s'y, raconte moi tes folies.Il se met à rire visiblement fière de ces conneries.
- Bah je fais souvent la fête, résultat je suis souvent soûl. Je me tape deux ou trois filles par mois que je ne revois jamais par la suite.
- Ouais comme ton frère en fait.
- Non lui il se tape une meuf chaque soir.
- Quelle différence. Dis-je en haussant les sourcils.
- Tu verra on va s'éclater à trois dans le lit.
- N'y pense même pas, je coucherai pas avec toi, n'y avec l'une de tes conquêtes et je veux surtout pas que tu couche avec une fille pendant que je suis menotté à toi.
- T'es pas drôle.
- Ouais bah excuse moi mais je tiens à ma dignité.
- Quelle dignité ? C'est toi qui a insisté pour qu'on reste menotté.
- Oui pour garder ma main imbécile.Je le fais rire. Quel abrutie celui-là. Je sens que la journée risque d'être très longue et pas que la journée d'ailleurs. Je dois vraiment trouver ce qui nous lie qu'on en finisse. Je vais pas tenir très longtemps et je risque de le buter et me retrouver avec un poids mort c'est pas forcément une bonne chose. J'espère que je vais en apprendre plus sur lui avec ces fréquentations. Peut-être que ces "folies" comme je dis, vont nous aider à avancer. On verra bien, j'espère juste que je vais pas apprendre des choses négatives à son sujet. C'est déjà un connard, ça me suffit.

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CHAINED
De TodoMon anniversaire n'aurait jamais dû finir ainsi, je n'aurais jamais dû me retrouver menotté avec cet homme. Je dois impérativement découvrir la chose qui nous lie pour pouvoir m'en libérer et retrouver ma liberté.