Chapitre 15

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Le lendemain matin, je me réveille dans un endroit que je ne connais pas. Je bascule sur le côté, m'attendant à voir Adam m'enlaçant, mais au-lieu du tyran, c'est Gavin qui se trouve à ma droite, sa tête contre la mienne. J'avais complètement oublié que j'étais dans la sixième zone. Un endroit sûr où Adam ne pourra jamais me retrouver. Un lieu où je peux être libre et vivre ma relation avec Gavin sans que l'on soit obligé de se cacher. Nous vivons dans une de ces maisons cubiques blanches. Elle comprend un petit salon, et deux chambres. Nous n'avons pas besoin de cuisine ni de salle à manger, puisque nous mangeons dans une sorte de réfectoire. Quant à la salle de bain, elle est publique. Bien entendu les hommes et les femmes sont séparés. Il va falloir m'adapter à oublier mon intimité. De toute manière, même chez les Kane je n'en avais pas, alors bon ça ne peut pas être pire.

Je caresse du bout des doigts la joue de Gavin. Ses cheveux châtains sont ébouriffés, ses paupières closes, et son corps contre le mien. Mes caresses le réveillent, et il ouvre les yeux lentement. Je voulais le toucher pour être sûre que je ne rêvais pas. J'ai passé ma première nuit avec lui, et c'était magique. Ses lèvres chaudes et douces contre les miennes, ses mains se baladant le long de mon corps, son souffle puissant et saccadé contre mon oreille, que du bonheur. Chacun de ses gestes m'ont rappelée que c'est avec lui que je veux passer le reste de ma vie.

Un faible sourire apparaît sur le visage fatigué de Gavin. Il me fixe de son regard perçant, puis ouvre la bouche pour parler :

– Je ne voulais pas ouvrir les yeux, de peur que tu ne sois plus près de moi.

– À partir de maintenant je ne te quitte plus, dis-je en l'embrassant.

Ça fait drôle de le voir, les cheveux aussi mal coiffés, et les yeux cernés de fatigue. Moi-même, je dois avoir une tête affreuse.

– Bon allez, annonçai-je en me levant, on doit se lever il est sept heures.

– Oh non, se plaignit Gavin en plongeant sa tête sous l'oreiller.

On aurait dit un enfant ne voulant pas se réveiller. L'attitude enfantine de mon protecteur me fait rire.

– On doit encore se doucher et déjeuner. Walker nous attend pour 7h30 au réfectoire. Allez, dépêche-toi.

– Il me faut une grande motivation pour me lever, m'informa Gavin en montrant sa tête.

Un sourire espiègle flotte sur ses lèvres. Je sais ce qu'il attend. Et je dois avouer que cette idée ne me déplait pas non plus.

– Allez viens prendre ta douche avec moi, dis-je un grand sourire aux lèvres.

– OK m'dame je me lève, répondit-il en se redressant d'un bon.

Il commence à me courir après. Nous voilà tels des enfants à rire et jouer dans la rue, sous les regards amusés des passants. J'arrive enfin aux sanitaires, essoufflée, tout comme Gavin d'ailleurs. Je rentre en première dans le vestiaire des filles, puis fais signe à mon complice qu'il peut entrer. Mais au moment même où il pose son pied sur le carrelage, une tête rousse apparaît. Mahera. Elle nous dévisage avec ses cheveux humides, une serviette cachant sa nudité. Elle se met à sourire en apercevant Gavin.

– Et bien, vous ne perdez pas de temps pour faire des folies vous deux, déclara-t-elle en riant.

– Mais tu ignores encore ce qu'on va faire, dis-je sur la défensive en souriant.

– C'est ça. Je ne veux pas savoir et faîtes ce que vous avez à faire. Mais en échange la prochaine fois qu'on se bat, tu perds.

– Pour te consoler, dis-toi que tu as perdue contre la plus grande guerrière de tous les temps, ironisa Gavin.

La Sixième ZoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant