3.

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Le chemin semblait long pour Lucy, exagérément long. 

Luxus avait catégoriquement refusé de prendre le train, alors ils se retrouvaient là, à marcher au milieu d'un immense champs sous les rayons d'un soleil impitoyable. Cela faisait déjà un mois qu'ils avaient quitté la guilde.

Au cours de ces derniers jours, les deux mages s'étaient à peine adressés la parole, mettant entre eux une barrière qu'ils ne souhaitaient franchir. Barrière qui commençait peu à peu à fatiguer Lucy. Pour la mage, il était impensable qu'elle passe ses derniers mois murée dans un silence. 

Elle voulait en profiter, s'amuser. 

-Je peux coucher avec toi ? demanda sérieusement Lucy. 

Luxus recracha l'eau que contenait sa bouche, surpris par la demande de sa camarade. Puis, ne voulant retenter l'expérience, il ferma la bouteille et la rangea avant de tourner son regard vers la blonde, quelques pas derrière lui. 

-Même pas en rêve blondie. Je couche qu'avec des femmes, pas des gamines. 

Ladite gamine grommela dans sa barbe inexistante, trouvant ses propos irrespectueux et, vexée, elle le doubla.

-Quel gentlemen. Finit-elle par dire. 

Bien que féminine, elle savait que les propos de Luxus étaient véridiques. Lorsque les personnes la regardait, ils voyaient en elle une mage au cœur de l'adolescence. Son visage semblait s'être figé dans le temps, gardant avec lui ses traits d'enfants et sa façon de se comporter semblait maladroit, insouciant. C'était une façon pour elle de mettre le présent de coté.

Parce que pour Lucy c'était plus simple de fuir, fuir, fuir le présent en se cachant dans les bras chaleureux du passé.

- Seulement avec toi.

- Je suis donc privilégiée. 

Ils arrivèrent enfin devant l'entrée de la ville. Des odeurs d'épices. Le son des vagues s'échouant sur les falaises. Le soleil tapant sur sa peau livide. Ses sens découvraient des nouvelles sensations des moins déplaisantes, emportant la jeune fille dans un monde coloré. 

Le regard curieux, elle pénétra sur ce territoire inconnu aux côtés du blond. Elle le connaissait à peine mais elle se sentait en sécurité à ses côtés. Sa carrure imposante qui dominait les personnes autour de lui. Son regard défiait quiquonque de se mettre en travers de son chemin. Bien qu'il était froid, distant, avec les autres et avec elle, il avait réussit à prouver sa loyauté au sein de la guilde. 

Après tout, lui aussi restait un mage de Fairy Tail.

-Il sera bientôt midi. Allons manger quelque chose. Proposa la constellationniste.

Et il accepta, affamé. 

Ils parcoururent les ruelles colorées, le marché aux milles odeurs, puis après avoir tourné en rond un bon quart d'heure, ils décidèrent de s'arrêter dans un restaurant, au large de la côte. 

-Le rendez-vous chez le Docteur est prévu demain, annonça Lucy. Ce qui nous laisse l'après-midi de libre. Après pour la nuit, j'en ai assez de dormir dans la tente. Alors, je propose que ce soir nous faisons exception en allant dormir dans un des hôtels de la ville. Ça te va?

- Chacun de son côté.

Lucy leva les yeux au ciel.

- Evidemment.

- Ok. Finit-il par dire.

Et le repas se passa en silence, plongeant les mages dans leurs tourments.

 À sa droite, un vendeur de poissons parlait avec le sourire à ses clients, rappelant Mirajane. Un peu plus loin, deux enfants chahutaient avec la fougue de leur jeunesse, lui renvoyant l'image de Natsu et de Grey. Deux contraires pas si différents que cela finalement. Et assisent sur un banc, de jeunes femmes blablataient, perdues dans de fougueuses paroles, Erza et Wendy.

Fairy Tail lui manquait. Terriblement.

- Cela t'arrive d'espérer que tout redevienne comme avant ? Demanda, curieuse Lucy, son coude lâchement posé sur la table, sa tête reposant dans sa main. 

Avec son autre main, elle jouait avec une pomme de terre, le regard perdu dans le décor. Elle avait besoin de savoir que lui aussi ressentait cette envie, ce manque, qu'elle n'était pas la seule dans cette situation.

Luxus pencha sa tête sur le coté, signe qu'il prenait au sérieux sa question puis après un temps de réflexion qui parut sans fin pour la demoiselle, il dit enfin:

- Oui, sauf que cela n'arrivera pas. Alors avance et arrête d'être coincé dans le passé.

- Plus facile à dire qu'à faire, maigréat-elle.

- Le courage, tu connais ?

- L'intelligence, tu connais ? contre attaqua Lucy, vexée qu'il puisse penser qu'elle était faible. 

Sans ménagement, elle poussa sa chaise brutalement, attirant les regard curieux puis partit, les laissant en plan, lui et sa mentalité de petit merdeux.

D'un pas énervé, elle déambulait sans savoir où ses pas lui menaient, s'attardant parfois sur des vitrines, s'arrêtant pour souffler, profitant du cadre fantaisiste.

- Mademoiselle ? 

Surprise qu'une personne lui tapote l'épaule doucement, Lucy lâcha des yeux avec regret la robe qu'elle admirait pour poser son regard sur un jeune homme au visage souriant.

Délicatement, il lui tendit un papier, n'osant déranger la jeune femme.

- Vous l'avez fait tomber. 

Surprise, la mage prit le papier tout en regardant le jeune homme au regard doré. Elle détourna le regard pour le poser sur ce qu'il lui avait donné. Dessus, elle y lu : L'éternité écrit en italique. Et alors qu'elle allait lui rendre le papier, elle constata qu'il avait disparu. 

Elle le rechercha activement, voulant revoir l'inconnu, mais elle du se rendre à l'évidence qu'il avait définitivement quitté les environs.

Elle regarda une nouvelle fois ce qu'il lui avait donné. Le papier état en réalité un feuille qui semblait  provenir d'un livre. En effet, en bas du morceau, était indiqué le numéro de la page. Déchirée d'un coté et tachée à quelques endroits, Lucy se surpris à trouver cela intriguant et se promis de mener son enquête sur la provenance de cette page. 

Lucy trouva difficilement l'hôtel. Rouge disait l'annonce. Rose était la façade. 

Elle regarda une dernière fois le petit papiers que lui avait donné Luxus au cours de l'après-midi lorsqu'ils s'étaient croisés entre deux ruelles, et une fois sûr qu'elle se trouvait bien à la bonne adresse, elle décida de s'engouffrer à l'intérieur du bâtiment.

Souviens-toi ( en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant