Recommence |KnB|

7. Quelque chose de plus

Une fois fois les burgers terminés, Aomine s'installa devant sa console, assis en tailleur à même le sol et toute son attention se focalisa alors sur Mario et ses courses de kart. En réalité, il était un peu mal à l'aise d'avoir la jeune fille chez lui et souhaitait la laisser se remettre de ses émotions.

- Aomine-kun ? demanda Sawako. 

- Mouais...quoi ?

- Est-ce que je peux dormir ici cette nuit ? Sur le canapé, bien sûr! se hâta t-elle d'ajouter en voyant les yeux ronds de surprise du jeune homme. 

- S'tu veux ! accepta t-il d'un ton bourru, en reportant son regard sur la télévision pour dissimuler sa gêne.

Sawako alla chercher rapidement une tenue pour la nuit et sa brosse à dent avant de s'enfermer dans la salle de bain du policier. Ce dernier, réalisant qu'elle allait dormir là, se leva rapidement pour tenter de ranger tout ce qui traînait, en particulier ses revues cochonnes qu'il fourra dans un placard. En entendant les pas de la jeune femme, il retourna s'asseoir à toute vitesse devant son jeu et sirota son soda, l'air de rien. 

- Je peux faire une partie avec toi ? interrogea Sawako.

En tournant la tête vers elle, Aomine avala de travers son soda et se mit à tousser alors que ses yeux glissaient sur la tenue de sa voisine. Elle portait un débardeur moulant violet sur un petit short noir, tout aussi moulant. Merde! Elle voulait le tuer ou quoi ? Comment allait-il faire pour ne pas laisser son esprit bouillonner d'idées salaces si elle se baladait dans cette tenue sous ses yeux ? D'ailleurs, en ce moment même, il avait la bouche entrouverte et les yeux rivés sur ses seins.

- Aomine-kun ? Ça va pas? s'inquiéta la brune en rougissant. Je...ça te gêne, peut-être...Tu veux que je me change ?

- NON ! répondit-il avec un peu trop d'empressement avant de reprendre d'un ton plus neutre. Non, non, fais comme tu veux, ça me dérange pas. Tu...tu veux jouer ? ajouta t-il en désignant la console d'un signe de tête.

- Oui pourquoi pas, accepta la jeune femme en s'asseyant à côté de lui. Comment on joue ?

Aomine lui expliqua rapidement le principe du jeu et les boutons puis il lui laissa faire une partie d'essai toute seule. Tandis qu'elle se concentrait sur sa course, il la regardait avec un sourire en coin. Il aimait la façon dont elle fronçait les sourcils quand elle perdait une place ou sa foutue manie de mordre sa lèvre inférieure qui le remuait jusqu'au bas ventre. 

Soudain, il se mit à repenser à ce type, ce Kazehaya et à la manière dont Sawako avait réagit face à lui. Il avait peur de comprendre, même si il lui manquait des pièces du puzzle et il sentit une colère froide s'emparer de lui. Cet enfoiré lui avait fait du mal, beaucoup de mal et c'était sans doute la raison pour laquelle elle sursautait dès qu'un homme s'approchait d'elle. Elle n'avait plus confiance. Aomine se fit alors une promesse de plus, il n'avait pas pu protéger Satsuki mais Sawako, il réussirait, quoiqu'il lui en coûte.

Alors que la brune se tournait vers lui avec un grand sourire, fière d'avoir remporté sa course, il plongea son regard saphir dans les perles noires de Sawako qui retrouva, en un battement de cil, son sérieux.

- Je le laisserais pas te faire de mal...

- Quoi ? couina t-elle, surprise.

- Si cette ordure s'approche encore de toi, tu me le dis, ok ? Je lui ferais passer son envie de sourire...

- Mais...je...commença t-elle a bredouiller.

Aomine lui ôta alors doucement la manette des mains et se pencha vers elle, toujours aussi lentement pour lui laisser le temps de le repousser. Il caressa la peau veloutée de sa joue avec le pouce avant d'effleurer ses lèvres et la sentit se raidir à ce contact. 

- Je ne te ferais pas de mal, susurra t-il à son oreille, juste avant de l'embrasser avec douceur.

Le brun essaya de contrôler son envie d'approfondir le baiser ou de s'allonger sur le sol avec elle. A la place, il enlaça sa taille pour la serrer contre lui et savoura le contact de son corps pressé contre le sien. Il la sentit fondre contre lui. Et lorsque Sawako enroula ses bras fins autour de son cou, écrasant sa poitrine contre son torse, Aomine laissa échapper un grognement et la hissa à califourchon sur lui. Il remonta les mains le long de son dos, lui provoquant un frisson et agrippa sa nuque pour maintenir leurs lèvres scellées. Sa langue s'immisça dans la bouche de Sawako pour aller caresser sa jumelle, lui arrachant un petit gémissement. Il sentit une chaleur se répandre dans son bas-ventre sous l'effet du désir et ce qui lui restait de bon sens émit un signal d'alarme. Si ils ne s'arrêtaient pas tout de suite, il sera trop tard pour faire marche arrière, il la prendrait, là, tout de suite, sur le tapis et ce n'était pas la meilleure façon de commencer leur relation. Alors rassemblant le peu de volonté encore présente en lui, Aomine écarta Sawako et ferma les yeux en soupirant pour se calmer.

- Attends...on peut pas faire ça! 

- Pardon! Je...je pensais que tu en avais envie...rougit la jeune femme en baissant les yeux.

- Oh bordel! T'imagine pas à quel point ! avoua Aomine en se passant les mains dans les cheveux pour s'éclaircir les idées. Mais là, ce soir...c'est pas une bonne idée. J'veux pas d'un plan cul avec toi...

Sawako soupira en "descendant" d'Aomine pour s'asseoir le dos calé contre la canapé, la musique enjouée de Mario Kart emplissait la pièce et tranchait avec l'atmosphère lourde du moment. Elle releva ses genoux contre sa poitrine et posa son menton dessus, un air triste sur le visage.

- Moi aussi, je ne veux pas un plan cul avec toi, Aomine-kun...Je veux quelque chose de plus...mais je ne sais pas si j'en suis encore capable, murmura t-elle tandis qu'une larme solitaire roulait sur sa joue.

- Ce connard de Kazehaya. C'est lui le problème, non ? 

-Genki, c'est...c'est mon ex petit ami, commença Sawako d'une voix tremblante. Et c'est vrai qu'on s'est pas quittés en bons termes, si on peut dire ça comme ça...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Ce que je m'apprête à te dire, personne ne l'a jamais entendu... dit-elle en plongeant son regard noir dans le bleu des yeux d'Aomine.