Chapitre 9 : un bon bout de temps

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Il fallait qu'il sache, il fallait qu'il lui dise, qu'il raconte tout à Tony pour son rendez-vous raté avec Sharon et surtout la raison pour laquelle il avait écourté leur soirée. C'était lui la raison, il n'y en n'avait pas d'autre. Il n'y avait personne d' autre dans son cœur.

Comment est-ce que Tony réagirait en apprenant la nouvelle ? Est-ce qu'il y avait la moindre petite chance que ses sentiments pour son « coach » soient réciproques ?

Steve s'apprêtait tout juste à déboutonner le premier bouton de sa chemise bleue quand on frappa à la porte de sa chambre, son père entra dans la foulée.

- Steven, tu étais avec Anthony ?

Le frêle blond haussa un sourcil vers son père, toute l'ampleur de son inquiétude pouvait se lire sur son visage et ses traits fatigués.

- non, pourquoi tu me demandes ça ?

- c'est quand la dernière fois que tu as eu de ses nouvelles ?

- heu... hier soir...

Le rose lui monta aux joues rien qu'en repensant aux baisers insatiables qu'ils avaient échangé avec son « coach », putain mais l'heure était grave, ce n'était pas le moment d'être distrait !

- papa tu me fais peur, qu'est-ce qui se passe ?

- il y a qu'Anthony est introuvable depuis ce matin, il a dû faire une fugue, Howard est mort de peur. T'as pas une petite idée d'où il pourrait être ?

- non, j'en sais rien, désolé.

Mais une image de Tony dans le garage où les finitions de son voilier étaient terminées lui vint instantanément en tête, il ne voyait pas d'autre endroit où il pourrait se cacher.

- Steven.

Son père lui lança un regard réprobateur, il le connaissait bien, trop même.

- je te dis que non ! J'en n'ai aucune idée !

- bon ok, je veux bien te croire mais s'il entre en contact avec toi, d'une manière ou d'une autre, s'il te plaît, tu me préviens tout de suite, d'accord ?

- c'est d'accord.

- Steven ? C'est vraiment important.

- je sais et j'ai dit oui, ok, je te préviendrais au cas où j'ai des infos.

- bien, on fait comme ça alors, bonne nuit Steven.

- bonne nuit.

Dès l'instant où son père referma la porte derrière lui, le frêle blond enfila un teddy avant de descendre par la fenêtre de sa chambre, il ne pouvait pas attendre jusqu'à demain pour revoir Tony, il fallait qu'il s'assure qu'il soit en sécurité même si son beau brun était tout ce qu'il y a de plus débrouillard, il ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour lui, c'était plus fort que lui.

Il marcha d'un pas pressé vers le garage et arriva sur les lieux une trentaine de minutes plus tard. Quand il ouvrit le portail, il fut stupéfait de voir que son voilier n'était plus là, il n'en revenait pas, Tony était parti sans lui dire au revoir.

Il était déçu, blessé, en colère, il savait pourtant qu'il devait se calmer afin de garder les idées claires mais à la simple idée que son « coach » l'abandonne à son triste sort sans même se retourner le flinguait complètement.

Mais il ne devait pas se laisser abattre, il fallait qu'il s'assure de la sécurité de Tony, qu'il soit certain que ce dernier n'allait rien faire de stupide. Ni une, ni deux, il se rendit au port le plus proche et escalada avec difficulté le grillage qui le mènerait jusqu'à l'embarcadère.

« Brooklyn »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant