« Brooklyn »

Chapitre 8 : cours de langue

Tony répondit présent pour Steve dès son retour de L.A. en allant chaque soir de la semaine l'aider après les cours à parfaire les finitions de son grand voilier. Et à chaque fois, cette séance de peinture se terminait en véritable bataille, ce serait à qui réussirait à salir l'autre le plus.

Mais ce vendredi soir là, leurs jeux de mains et jeux de pinceaux s'était terminé par une clé de bras astucieuse de Steve qui avait totalement déstabilisé Tony pour le coup, il s'était retrouvé facilement à terre ensuite rien qu'avec un simple croche-pied, pas mal pour un petit mec de Brooklyn aussi léger qu'une plume, non ?

Dans la foulée, il s'était mis à califourchon sur le brun, ses cuisses entourant la taille de l'autre puis il avait bloqué ses bras pour ne pas que le pinceau de son «coach» arrive à toucher son visage. Son sourire était si contagieux que Tony s'était mis à sourire aussi.

Puis il avait plongé intensément son regard chocolat dans celui du garçon au-dessus de lui, et ils s'étaient figés tous les deux comme s'ils venaient de réaliser en même temps leur très grande proximité, cette position compromettante les avait troublé au plus haut point. Tous les deux. Et pourtant, aucun des deux n'avait fait un geste pour changer cela. Ni l'un, ni l'autre.

- Tony ?

Des papillons dans le ventre, un cœur qui battait à cent à l'heure, cette myriade de sensations terrifiait Steve et en même temps, il n'avait pas envie de fuir ses sentiments, pour la première fois de sa vie, il se sentait vivant.

- mmmh ?

- tu crois que tu peux m'aider à améliorer ma technique ?

- ta technique ?

- ouais, tu sais, pour mon rendez-vous de demain avec Sharon. La semaine dernière, tu m'as dit que ma technique était pas mal mais j'aimerais qu'elle soit plus que pas mal... enfin... si tu veux bien.

Le rose monta aux joues de Steve et son regard bleu rempli d'espoir finit de faire voler en éclat les quelques réticences de Tony. C'était du coaching pur et simple qu'il lui demandait de faire, et il n'y avait rien de plus normal. Steve était son «élève» et il l'aiderait à progresser dans sa manière d'embrasser, rien de plus, rien de moins, leur relation était tout ce qu'il y avait de professionnelle, cela n'irait pas plus loin qu'un simple cours de langue.

- ok... ouais... si c'est ce que tu veux... pas de problème... on peut faire ça.

- ok.

La respiration de Tony se coupa par anticipation quand Steve se pencha pour combler les quelques centimètres qui restaient encore entre eux, il lui donna un baiser appuyé mais bien trop court à son goût.

- shhh ... doucement Rogers... en douceur... vas-y, ferme les yeux d'abord.

Steve s'exécuta sans hésiter, il était ravi de pouvoir savourer l'instant à sa juste valeur. Il sentait les lèvres du brun se rapprocher de plus en plus des siennes, les frôler chaque fois un peu plus, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent pour de bon. Pour un deuxième baiser. Plus tendre, plus doux, plus délicat, et surtout lent, très lent, ils avaient toute la soirée devant eux après tout.

- mmmh.

Steve ronronnait comme un chat, il passa ses bras autour de son cou en s'asseyant encore plus confortablement sur lui et Tony prit cela comme un encouragement, sa langue entremêla celle de l'autre avec plus d'ardeur, de fermeté.

Emporté par le désir, il fit basculer fougueusement son beau blond afin qu'ils soient tous les deux sur leurs flans. Ses mains à lui tenaient son «élève» tout contre lui et celles de Steve étaient enfouis dans ses mèches brunes, pour son plus grand plaisir.